Main-d’oeuvre indépendante : le déficit du CISSS risque de doubler en 2023-2024
Les besoins en maind'oeuvre indépendante ne cessent d'augmenter au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent, ce qui continue de plomber les finances de l'organisa‐ tion.
Un déficit d'exploitation de 59,6 millions de dollars sur un budget de 1 milliard de dollars est anticipé en 2023-2024, soit environ le double du déficit de l'année précédente.
De ce nombre, 77 %, soit 46,1 millions de dollars, sont attribuables aux besoins en main-d'oeuvre indépendante. Le reste est dû à l'augmenta‐ tion de l'indice des prix à la consommation (IPC) et à des frais d'intérêt, selon les docu‐ ments présentés par l'organi‐ sation lors de l'adoption de son budget, vendredi midi.
C'est vraiment les coûts de la main-d'oeuvre indépen‐ dante qui nous tirent vers le bas à l'heure actuelle, en rai‐ son du maintien des services.
Jean-Christophe Carvalho, président-directeur général du CISSS du Bas-SaintLaurent
En 2022-2023, le CISSS du Bas-Saint-Laurent a payé un taux horaire moyen de 137,40 $ au personnel des agences privées afin de pallier son manque d'employés.
De nombreux postes va‐ cants
Actuellement, 400 postes sont vacants dans l'organisa‐ tion qui compte 9900 em‐ ployés. Cela représente 50 postes vacants de plus qu'en novembre 2022.
L'ouverture des maisons des aînés rajoute des postes au niveau du registre de postes qui sont aussi vacants, a toutefois précisé le Dr Car‐ valho. À Rimouski, le tiers des employés de la maison qui ouvrira ses portes cet au‐ tomne ont été recrutés. À la Maison des aînés de Rivièredu-Loup, il en manque encore 90. C'est pourquoi ces deux nouvelles installations ouvrent de façon graduelle, à l'instar de plusieurs autres dans la province.
Il faut se rappeler aussi que toutes les absences pour maladie ne sont pas dans les postes vacants, mais ce sont des postes qui sont dépour‐ vus de titulaire parce qu'ils sont absents, précise le PDG.
D'autres efforts pour trouver du personnel
Afin d'avoir moins recours au personnel d'agence, le CISSS du Bas-Saint-Laurent compte sur le recrutement au Québec et à l'international, sur les formations accélérées de préposés aux bénéficiaires et sur une meilleure organisa‐ tion du travail.
Quand on parle d'horaires de 12 heures, de l'autogestion des horaires, ça se veut aussi d'être en mesure d'organiser les conditions de travail de nos employés pour faire en sorte de couvrir au maximum les horaires avec les res‐ sources dont on dispose, et ensuite venir soutenir avec de la main-d'oeuvre indépen‐ dante là où c'est requis, mais après avoir optimisé la ges‐ tion des conditions de travail, explique le Dr Carlvalho.
Entre 2019 et aujourd'hui, le taux de main-d'oeuvre indé‐ pendante au CISSS du BasSaint-Laurent est passé de 0,7 % à plus de 4 %.
Avec la collaboration d'Émie Bélanger