Radio-Canada Info

Nouvelles technologi­es : des défis pour les sourds et malentenda­nts

-

Les jeunes sourds et mal‐ entendants ontariens font encore face à d'importants défis pour apprivoise­r les nouvelles technologi­es. Malgré l'intérêt qu'ils y portent, bien des jeunes n'arrivent qu'à explorer une fraction de certains outils, comme les jeux vi‐ déo, car la majorité de ces outils ne sont pas adaptés à leurs capacités.

C’est toute une surprise qu’a reçue samedi le jeune Sudburois Cohen Lawrence pour son quatorzièm­e anni‐ versaire.

La Fondation Rayons de soleil, qui vient en aide aux enfants en situation de handi‐ cap, lui a offert gratuiteme­nt tout l’équipement nécessaire pour assembler son propre ordinateur.

C’est incroyable, réagit l’adolescent né avec une grave affection de ses capaci‐ tés auditives.

Il souligne qu’il n’aura plus à emprunter un ordinateur pour jouer à ses jeux vidéo préférés et croit être mainte‐ nant mieux outillé pour aigui‐ ser ses capacités de codage informatiq­ue.

Jacqueline Savoie, béné‐ vole à la Fondation Rayons de soleil, affirme que bien des jeunes comme Cohen, qui vivent avec un handicap, peuvent avoir l’impression que certains objectifs leur sont inatteigna­bles.

Un coup de pouce peut donc faire toute la différence, observe-t-elle.

Ça bâtit beaucoup la confiance chez les jeunes. C’est vraiment beau à voir.

Ça lui [Cohen] donne l’oc‐ casion [...] d’avancer dans ce qui l’intéresse sans ces bar‐ rières-là.

Jacqueline Savoie, béné‐ vole à la Fondation Rayons de soleil

Et des barrières, il en de‐ meure plusieurs en matière d’accès aux nouvelles techno‐ logies, analyse Farouk Boua‐ nane, directeur adjoint de l’École provincial­e du Centre Jules-Léger, qui enseigne à des élèves sourds, aveugles et sourds-aveugles.

Les élèves sourds sont comme les élèves entendants. Ils aiment l’informatiq­ue, ils aiment la technologi­e, ils aiment la nouveauté, [...] mais malheureus­ement non, il n’y a pas la même facilité, affirme-til.

Nous comme communau‐ té sourde, même les jeux vi‐ déo qu’on va choisir, on va choisir ceux où il y a plus d’in‐ dications visuelles. Ceux où il y a plus de paroles, on va choisir un autre jeu, illustre M. Bouanane.

La réalité, c’est qu’en ce moment, tout ce qui est avan‐ cées technologi­ques, c’est fait sur mesure selon la majorité de la population. Il n’y a pas nécessaire­ment l’accessibil­ité par défaut, poursuit-il.

Le moment où on va ajou‐ ter l’accessibil­ité par défaut, on va voir le même pourcen‐ tage de personnes enten‐ dantes que de personnes sourdes qui vont aller vers l’informatiq­ue. Il faut que le mot "accessibil­ité" soit intégré dans tout ce qu’on fait comme travail.

Farouk Bouanane, direc‐ teur adjoint de l’École provin‐ ciale du Centre Jules-Léger

La Société canadienne de l'ouïe estime à plus de 3 mil‐ lions le nombre de Canadiens malentenda­nts.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada