Atteindre la carboneutralité d’ici 2035 en Saskatchewan est possible, selon des experts
Des experts remettent en question la déclaration du gouvernement de la Sas‐ katchewan qui estime qu’il serait impossible d’at‐ teindre l’objectif de carbo‐ neutralité dans la province d'ici 2035. Or, selon eux, ce but pourrait devenir une réalité et représenterait un bénéfice pour la Saskat‐ chewan.
Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a indiqué la semaine dernière qu'il serait difficile à la fois de souscrire aux règles fédérales et d'avoir de l'électricité abor‐ dable dans la province.
Son gouvernement pro‐ pose plutôt d'atteindre la car‐ boneutralité en 2050, soit 15 ans après la cible fédérale.
Le professeur de biochimie à l'Université de la Saskatche‐ wan, David Maenz, indique toutefois que le gouverne‐ ment provincial devra avoir accès à l'hydroélectricité ma‐ nitobainepour mener à bien son projet de construction de corridors de transmission in‐ terprovinciaux.
Il ajoute que la province ne devrait pas se débarrasser de son approvisionnement de base, mais plutôt l'utiliser comme un facteur d'équilibre, tout en se tournant vers la production au gaz naturel.
Nous ne sommes pas seuls, le gouvernement fédé‐ ral jouera un rôle majeur dans l'apport de fonds à SaskPo‐ wer pour la décarbonisation, ajoute-t-il.
De son côté, la professeure à la Johnson-Shoyama Gra‐ duate School of Public Policy de l'Université de Regina, Mar‐ got Hurlbert, estime que nous nous concentrons sur l'aug‐ mentation de nos factures d'électricité, sans nous préoc‐ cuper des dommages causés par le changement climatique, à savoir les incendies de forêt, les sécheresses, les inonda‐ tions et le risque de condi‐ tions météorologiques ex‐ trêmes.
Elle ajoute que ces risques peuvent vite augmenter en fonction de la manière dont les émissions de carbone sont modifiées.
Si nous faisons plus d’ef‐ fort pour atténuer ou réduire les gaz à effet de serre que nous émettons, ça nous per‐ mettrait d’économiser de l’ar‐ gent dans le futur, souligne-telle.
Margot Hurlbert ajoute que la Saskatchewan dispose de plusieurs possibilités de croissance en matière d'éner‐ gie propre qu'elle n'exploite pas pleinement, comme les sources d'énergie géother‐ miques.
Mardi dernier, le ministre canadien de l'Environnement et des Changements clima‐ tiques, Steven Guilbeault a cri‐ tiqué les commentaires du premier ministre Scott Moe à propos de l'incapacité de la Saskatchewan à respecter cet échéancier.
Il a qualifié d'irréalistes les inquiétudes de M. Moe. Ce dernier croit que l'échéance de 2035 laisserait les villes de la Saskatchewan dans le froid et l'obscurité, ou à la merci de la hausse des tarifs des ser‐ vices publics.
Selon Steven Guilbeault, Scott Moe n'a même pas vu ce que les réglementations impliqueront et quels types de mécanismes de flexibilité il y aura.
Le ministre a déclaré qu'il espère que le projet de règle‐ ment sera publié cet été et demande à la Saskatchewan d'entamer des discussions avec Ottawa.