Le « racisme systémique doit sortir du débat politique », dit Blanchet
Au lendemain de la fin du congrès du Bloc québécois qui s’est tenu à Drum‐ mondville en fin de se‐ maine, le chef du parti Yves-François Blanchet s’est dit satisfait, parlant d’un événement« enthou‐ siasmant » dont « le bilan est très positif » à l’émis‐ sion Midi info sur ICI Pre‐ mière.
Revenant sur une résolu‐ tion rejetée, qui affirmait que le manque de pouvoir à Qué‐ bec en immigration représen‐ terait un obstacle à la cohé‐ sion sociale, M. Blanchet a soutenu que les militants ont voté en toute liberté.
Il a précisé qu’il n’a pas de problème avec le fait qu’une société adhère par conver‐ gence culturelle à un noyau, une langue commune, cer‐ taines valeurs communes, la connaissance de l’histoire, le respect des institutions, l’État de droit, l’égalité. C’est un cor‐ pus qui sert la cohésion d’une société. Sociologiquement parlant, ça tient la route.
Poursuivant sur sa lancée M. Blanchet a dénoncé la no‐ tion de racisme systémique, qui est, selon lui, une doctrine scientifique intéressante [qui] doit sortir du débat politique, parce que c’est devenu une arme politique contre des gens qui veulent une nation québécoise […].
On est rendu que le mot cohésion est un mot incorrect parce que ça voudrait dire for‐ cer le monde à être comme nous autres. Il faut arrêter ces niaiseries-là. Quelqu’un qui vit au Québec est un Québécois, qu’il soit d’accord avec moi ou pas.
Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois
Pour lui, le Québec [… ] est une société d’accueil extraor‐ dinaire qui a le droit d’avoir des débats, des discussions, parce que c’est comme ça
qu’on progresse.
Un congrès enthousias‐ mant
Yves-François Blanchet a affirmé que le parti a tout re‐ mis sur la table pour définir l’identité du parti, sa manière de travailler et comment le parti veut que les Québécois [le] perçoivent.
Le chef bloquiste a affirmé que le parti a été ramené à un niveau de préparation digne dès ses meilleures années.
Lors de de l’entretien, M. Blanchet a évoqué égale‐ ment les perspectives électo‐ rales et son aspiration à aug‐ menter le nombre de sièges du parti à la Chambre des communes.
Il s’agit pour lui d’augmen‐ ter le poids du Québec à Otta‐ wa pour continuer de s’assu‐ rer que les décisions prises à Ottawa ne soient pas nui‐ sibles, ou mieux, soient utiles pour le Québec, avant que le Québec prenne la grande dé‐ cision.
Toutefois, M. Blanchet ex‐ plique la difficulté d’obtenir plus de 50 sièges par la ques‐ tion démographique.
Les gens qui immigrent au Canada, qui ont le message canadien, qui est rapidement différent du message québé‐ cois, vivent essentiellement dans des secteurs très identi‐ fiés. Il n’y a pas autant d’immi‐ gration qui s’installe à Alma au Lac-Saint-Jean. Il y a des gens qui s’installent à Vaudreuil dans la région de Montréal, at-il fait remarquer.
Balance du pouvoir
Selon lui, il y a des circons‐ criptions où le Bloc a plus de difficulté à se faire adopter, accepter et apprivoiser comme formation politique.
Le chef du Bloc québécois garde cependant l’espoir de reconquérir certaines circons‐ criptions perdues, en citant l’exemple d’Argenteuil ou
Sherbrooke.
On a une capacité d’aug‐ menter le nombre de sièges. Ça appartient aux électeurs d’augmenter notre poids. Peut-être même qu’on aura la balance du pouvoir pour s’as‐ surer que le gouvernement fédéral ne puisse plus nuire aux intérêts du Québec, a-t-il lancé.