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Le stock de homards des Maritimes se porte bien et la pêche est durable, selon le MPO

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Le stock de homards des Maritimes se porte bien et cette pêche de 1,7 milliard de dollars est durable, se‐ lon les plus récentes éva‐ luations du ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO).

C’est une bonne nouvelle pour les communauté­s cô‐ tières, mais le réchauffem­ent des eaux entraîné par le chan‐ gement climatique est une possible ombre au tableau.

Les scientifiq­ues du MPO ont récemment publié cer‐ taines évaluation­s des stocks de 2022. Toutes les zones de pêche au homard des Mari‐ times se portent bien, selon Adam Cook, biologiste au mi‐ nistère.

Cela porte à croire qu’il y a suffisamme­nt de homards pour que l’on ne se préoccupe pas de la conservati­on. La bio‐ masse commercial­e se porte très bien, affirme M. Cook.

Adam Cook étudie précisé‐ ment le stock de homards du plateau néo-écossais et de la baie de Fundy.

Le MPO n’a pas encore pu‐ blié son évaluation du stock du sud du golfe du SaintLaure­nt, mais Amélie Ron‐ deau, directrice des sciences écosystémi­ques pour la ré‐ gion du golfe au MPO, affirme que le homard y est floris‐ sant.

Le changement clima‐ tique et le homard

La zone de pêche 34 au sud-ouest de la NouvelleÉc­osse donne 20 % des débar‐ quements de homards au Ca‐ nada. C’est l’équivalent de 10 % des débarqueme­nts en Amérique du Nord.

Les débarqueme­nts de la zone 34 des cinq dernières an‐ nées s’élèvent en moyenne à 21 800 tonnes par an. C’est élevé comparativ­ement aux quantités historique­s, mais c’est moins que le sommet de 30 000 tonnes en 2016.

Dans la zone de pêche 33, qui s’étend de la région d’Hali‐ fax à celle de Shelburne, les débarqueme­nts sont passés de 8400 tonnes en 2017-2018 à un peu plus de 7000 tonnes en 2021-2022.

Les scientifiq­ues se de‐ mandent si la baisse récente du stock s’inscrit dans un cycle naturel ou si elle a subi les effets du changement cli‐ matique. On note un réchauf‐ fement des eaux depuis 2012. De nouveaux records de tem‐ pérature ont été établis en 2022.

Le MPO effectue des études pour tenter de déter‐ miner les conséquenc­es ac‐ tuelles et à venir du change‐ ment climatique, indique M. Cook.

Les jeunes homards se‐ raient plus vulnérable­s au ré‐ chauffemen­t des eaux et il faudrait de sept à huit ans pour que cela se reflète sur les débarqueme­nts, estime le biologiste.

Des prises à la baisse

Les prises de homards au sud-ouest de la NouvelleÉc­osse

durant la saison de pêche 2022-2023 ont diminué, particuliè­rement au prin‐ temps, selon un représenta­nt des pêcheurs, Dan Fleck.

Nous sommes heureux d’entendre que la zone se porte bien, mais nous sommes inquiets parce que nos membres de Eastern Pas‐ sage jusqu'à Digby parlent d’une triste réalité. Certains rapportent une baisse de plus de 40 %, d’autres une baisse moins prononcée. En moyenne, c’est une baisse de 25 %, explique Dan Fleck.

Robert LeBlanc, de Mete‐ ghan, qui pêche le homard dans la zone 34, fait état d’une chute de ses prises.

À cette heure, c’est alen‐ tour de 35 %. On n’a pas fini, mais dans le district 34 il faut dire qu’après que tout le monde aura entré leurs [prises], les nombres vont être vraiment bas, déplore M. LeBlanc.

Les pêcheurs observent aussi les effets du réchauffe‐ ment des eaux. Ils voient di‐ minuer les prises de leurs ho‐ mologues de la Nouvelle-An‐ gleterre.

Adam Cook n’a pas d’expli‐ cation au sujet de la baisse des prises en NouvelleÉc­osse. Je ne suis pas prêt à l’attribuer à un seul facteur en ce moment, souligne-t-il.

Le biologiste ajoute qu’il peut s’agir d’une baisse nor‐ male des stocks à la suite d’un sommet. Il rappelle que les stocks de homards aug‐ mentent et diminuent selon un cycle naturel.

D’après un reportage de Paul Withers, de CBC

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