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Une Winnipégoi­se atteinte d’un cancer terminal prône l’accès à la psilocybin­e

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Alors que le Service de po‐ lice de Winnipeg a perquisi‐ tionné le premier magasin de champignon­s magiques de la ville vendredi, une pa‐ tiente atteinte d’un cancer terminal souhaite que le gouverneme­nt fédéral dé‐ criminalis­e la psilocybin­e.

Janis Hughes, 66 ans, af‐ firme que deux séances de thérapie clandestin­e aux champignon­s magiques lui ont donné une nouvelle atti‐ tude face à la vie et à la mort. Elle est atteinte d’un cancer du sein terminal.

Elle affirme que la psilocy‐ bine, un hallucinog­ène trouvé dans les champignon­s ma‐ giques, l'a aidé à affronter la dépression et l’anxiété qu’elle ressentait face à son diagnos‐ tic. Maintenant, elle souhaite que d’autres patients puissent accéder à la sub‐ stance sans enfreindre la loi.

Je n’ai plus peur de mourir, ce qui est un énorme cadeau, puisque je peux maintenant pleinement profiter de la vie, peu importe combien de temps il me reste, fait-elle va‐ loir.

Un nombre croissant de Canadiens et de profession‐ nels de la santé demandent au gouverneme­nt fédéral de décriminal­iser ou de légaliser la psilocybin­e, alors que des détaillant­s illégaux continuent d’ouvrir leurs portes au pays.

Janis Hughes croit qu’il faut faire un parallèle avec la légali‐ sation du cannabis. Plusieurs détaillant­s illégaux de cette substance avaient ouvert avec pignon sur rue, dans les années avant que le cannabis ne devienne légal au Canada.

Je vois ça comme un élé‐ ment qui pourra aider à aller de l’avant, mais je regrette que des personnes puissent être blessées lors du proces‐ sus et que de la mauvaise presse puisse nuire au mou‐ vement, poursuit Mme Hu‐ ghes.

Elle est tout de même en faveur de rendre accessible cette substance naturelle aux gens.

Refus de Santé Canada

En 2022, plus de 100 pro‐ fessionnel­s de la santé ont contesté, en Cour fédérale, le refus du ministère de la Santé fédéral de leur accorder la permission d’utiliser des sub‐ stances psychédéli­ques pour offrir des thérapies à leurs pa‐ tients.

Janis Hughes est une plai‐

gnante dans une cause fon‐ dée sur la Charte, devant la Cour fédérale, où elle réclame l’accès pour les patients à la psilocybin­e à travers un sys‐ tème réglementé.

Il y a 16 mois, la patiente a demandé l’accès, à travers Santé Canada, à psychothér­a‐ pie assistée par la psilocybin­e. Les médecins lui avaient alors donné une espérance de vie de deux ans. Sa demande a été refusée.

Ils insistent sur le fait que c’est pour ma sécurité et celle du grand public, ce que je trouve absurde , dit-elle. Je suis une patiente terminale avec une date d’expiration au court terme. C’est après ce re‐ fus qu’elle a obtenu un traite‐ ment illégal.

Une question de temps, selon un avocat

L’avocat torontois spéciali‐ sé en cannabis et en drogues psychédéli­ques, Paul Lewin dit qu’il représente certains des magasins canadiens qui vendent du cannabis qui ont été fermés par la police.

Il croit que les champi‐ gnons magiques, qui contiennen­t de la psilocybin­e et de la psyilocine, restent illé‐ gaux en raison de la guerre ra‐ tée contre la drogue.

Je suis certain que l’usage récréatif pour les adultes ar‐ rive, il s’agit simplement d’une question de temps , dit-il. La loi existe, alors c’est difficile d’en vouloir à la police. [...] Je blâme les politicien­s.

L’ouverture de détaillant­s illégaux au Canada signale que le public est mécontent de l’état des choses, soutient l’avocat.

Avec les informatio­ns de Bryce Hoye

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