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L’OSTR conclut sa saison avec Jacques Lacombe et la volonté d’attirer un plus grand public

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L’Orchestre symphoniqu­e de Trois-Rivières (OSTR) a clôturé sa saison en grand dimanche dernier en ac‐ cueillant le temps d’un concert le maestro Jacques Lacombe. De plus, l’or‐ chestre s’est produit de‐ vant une salle comble, une réalité de moins en moins courante depuis le retour du public en salle.

L’OSTR est activement à la recherche de façons d’attirer davantage de spectateur­s dans ses salles de spectacles. Le coût des billets ainsi que le public vieillissa­nt de l’or‐ chestre pourraient expliquer cette baisse d’achalandag­e.

Il faut parfois débourser jusqu’à 60$ pour se procurer un billet. Mais selon la direc‐ trice générale de l’OSTR, ce prix demeure très compétitif par rapport aux autres grands orchestres de la province.

Je ne peux pas dire que c'est cher, c’est impossible pour moi, [considéran­t qu'il s'agit d'un] orchestre sym‐ phonique avec 58 musiciens profession­nels sur scène et un chef de calibre internatio‐ nal qui dirige de grands or‐ chestres partout dans le monde [de dire que c'est cher], explique Nathalie Rous‐ seau. Le prix réel d’un billet, si on n'avait pas autant de sub‐ ventions pour nous soutenir, ça serait aux environs de 300 $.

L’OSTR offrait d’ailleurs gra‐ tuitement aux moins de 14 ans le concert de di‐ manche, dans l’optique d’atti‐ rer un plus jeune public et surtout de leur faire découvrir et apprécier la musique clas‐ sique.

Certains des jeunes pré‐ sents ont beaucoup apprécié la sortie culturelle. D’autres ont toutefois trouvé que la re‐ présentati­on avait certaines longueurs.

C’est la neuvième sympho‐ nie de Beethoven qui a été jouée par l’orchestre, une oeuvre faisant partie des plus grands classiques. Selon le maestro Jacque Lacombe, cela représenta­it un défi, puisqu’il s’agit d’une pièce exigeante à jouer pour diverses raisons.

Parce que c’est connu, il faut bien le faire et essayer de retrouver, comme musicien, le bonheur et la spontanéit­é, comme si on découvrait l'oeuvre pour la première fois, explique M. Lacombe. C’est une oeuvre qui est extrê‐ mement exigeante et qui est physique aussi.

Retour du maestro Jacques Lacombe à Trois-Ri‐ vières

Jacques Lacombe, actuelle‐ ment directeur artistique de l'Orchestre classique de Montréal, était de retour à titre de chef d’orchestre de l'OSTR pour souligner cette dernière représenta­tion. Il a été à la tête de cet orchestre pendant une douzaine d’an‐ nées, avant de quitter en 2018 pour relever de nouveaux dé‐ fis, en Europe et aux ÉtatsUnis,

notamment.

Le maestro s’est dit heu‐ reux d’être de retour à TroisRiviè­res, qu’il considère être sa maison, en plus de retrou‐ ver des collègues de longue date.

Selon lui, l’OSTR se diffé‐ rencie d’autres grands or‐ chestres par l'esprit de collé‐ gialité qui en émane.

Plusieurs musiciens ont étudié ensemble et étaient donc collègues de classe. On a commencé ensemble en étu‐ diant au conservato­ire, alors c’est sûr qu’il y a une dimen‐ sion émotionnel­le qui teinte la musique.

Jacques Lacombe

La musique classique est-elle en perte de vi‐ tesse?

Selon Jacques Lacombe, des défis guettent définitive‐ ment le domaine de la mu‐ sique classique dans l’avenir. Deux enjeux principaux le préoccupen­t plus que d’autres.

D’abord la place de l’éduca‐ tion musicale, ici et ailleurs. Selon lui, l’éducation musicale aurait perdu en importance, un phénomène qu'il trouve malheureux puisque l’éduca‐ tion musicale aurait des béné‐ fices à l’extérieur du domaine musical. Elle permettrai­t de développer son esprit d’équipe et de développer sa concentrat­ion.

Finalement, la technologi­e aurait contribué à réduire la capacité d’attention des jeunes. Un inconvénie­nt im‐ portant lorsqu’on tente de présenter de la musique com‐ plexe et abstraite, selon lui. Il croit donc important de conti‐ nuer d’exposer les jeunes à la musique classique.

L’OSTR dévoilera ce jeudi sa programmat­ion estivale.

D'après le reportage de Charles-Antoine Boulanger

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