À la demande générale, le Requiem acadien présenté de nouveau à Campbellton et Edmundston
À la demande générale après l'accueil chaleureux reçu l’année dernière, le Requiem acadien est de re‐ tour au Nouveau-Bruns‐ wick.
Il a été présenté par l’Or‐ chestre philharmonique du Haut-Saint-Jean (OPHSJ) sa‐ medi à l’église de Saint-Basile et est joué dimanche à l'église Notre-Dame-des-Neiges à Campbellton.
Il s’agit d’une création unique. La musique est de Da‐ niel Finzi et les textes sont écrits par Calixte Duguay.
Un requiem, habituelle‐ ment, c'est en latin. Celui-ci est en français, explique le té‐ nor Éric Thériault, qui est avec la soprano Chantal Dionne l’un des deux solistes.
Calixte Duguay a fait des paroles plus poétiques, pour‐ suit le ténor originaire d’AnseBleue, qui résonnent avec la culture acadienne. Ils ont re‐ pris l'Ave Maris Stella — l'hymne national aca‐ dien — à deux endroits au dé‐ but et à la fin, mais avec des paroles françaises.
Il y a des clins d'oeil à tout ce qui a fait notre histoire en tant que peuple.
Éric Thériault, ténor
Daniel Finzi, le directeur musical et artistique de l'Or‐ chestre philharmonique du Haut-Saint-Jean, explique comment la dimension aca‐ dienne rend cette composi‐ tion unique.
Un requiem, dit-il, norma‐ lement, c'est un petit peu comme une messe musicale. Dans les requiems originaux, c'est des textes qui sont sou‐ vent en latin, qui sont pris de la Bible. Dans ce cas-ci, c'est des textes originaux. On va suivre la même forme, il va y avoir, par exemple, une intro‐ duction, un Kyrie, un Dies irae, Agnus Dei, Lux AEterna, donc les numéros traditionnels des requiems, mais les textes sont complètement différents, parce que c'est plein d'espoir, c'est plein de vie.
C'est non confessionnel, aussi, ça inclut tout le monde, ajoute-t-il. Ça fait référence à L'Acadie dans son ensemble et, dans la musique, il y a beaucoup de rappels d'inspi‐ ration acadienne.
Le Requiem acadien est né à l’occasion du 100e anni‐ versaire de Saint-Léonard, dans le Madawaska.
L’oeuvre a été jouée pour la première fois en juin 2022 et a connu un franc succès.
L'accueil qu'on a eu était au-delà de nos attentes, confie Daniel Finzi. Ç’a été une grande ovation, un grand en‐ couragement. Beaucoup de gens nous ont demandé de le représenter. Des gens qui étaient là, surtout, mais aussi des gens qui l'ont manqué. On donne la chance à ceux qui l'ont déjà vue de le réen‐ tendre et à ceux qui l'ont manquée, de la voir pour une première fois.
Les musiciens sont princi‐ palement du Nord-Ouest, mais aussi d’un peu partout, de Caraquet à Saint-Quentin, jusqu’à Rivière-du-Loup, au Québec, mentionne M. Finzi.
C'est très valorisant parce que quand on fait des créa‐ tions, très souvent, c'est joué seulement une fois. Dans ce cas-ci, on le reprend pour une 2e et une 3e fois, sou‐ ligne-t-il.
En musique classique, sou‐ vent on met beaucoup d'ef‐ fort à faire une prestation ou deux, puis après ça on remise ça, puis c'est refait 10 ans plus tard, a renchéri le ténor Éric Thériault. Mais là d’avoir la chance de le faire une 2e et une 3e fois, de le présenter aussi à des publics qui ne l’ont pas entendu, je trouve ça très intéressant.
Le soliste ressent une grande fierté de faire décou‐ vrir l’oeuvre à nouveau. La musique classique, observe-til, c'est une musique qui pen‐ dant longtemps, ne s'est pas renouvelée. Alors on faisait toujours les compositeurs du passé. [...] C'est important d'avoir des nouvelles oeuvres, d'autant plus que c'est une
oeuvre acadienne qui ré‐ sonne et qui rayonne.
C’est une belle oeuvre qui vaut la peine d’être entendue, déclare-t-il.
D’après le reportage de
Mathilde Pineault, avec des renseignements de Jérémie Tessier-Vigneault de l’émis‐
sion La Matinale