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Des baleines noires dans les zones de pêche au homard ébranle l’industrie en Atlantique

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La présence des baleines noires dans des zones de pêche au homard en Atlan‐ tique est une bien mau‐ vaise nouvelle. En plus de créer une certaine sur‐ prise, ça ébranle l’indus‐ trie.

Les détections récentes de baleines noires dans les zones 23 (dans le nord-est du Nouveau-Brunswick),

25 (entre le Nouveau-Bruns‐ wick et l’Île-du-PrinceÉdou­ard), et 24 (au nord de l’Île-du-Prince-Édouard) causent des maux de tête aux pêcheurs.

Des secteurs couvrant près de 2000 km carrés ont été fermés pour une durée temporaire minimale de 15 jours après seulement trois semaines de pêche. Et si une baleine noire est aperçue dans ces endroits entre le 9e et le 15e jour de la ferme‐ ture temporaire, la fermeture deviendra permanente jus‐ qu’en novembre.

Les homardiers touchés par ce retrait doivent mainte‐ nant déplacer leurs casiers dans des secteurs avec moins de 10 brasses d’eau de pro‐ fondeur. Si cela permet d’évi‐ ter les baleines noires, ça crée par contre une pêche plus concentrée à certains en‐ droits.

Une surprise pour tout le monde

Martin Mallet, directeur général de l’Union des pê‐ cheurs des Maritimes, admet que la présence des baleines noires si près de la côte a sur‐ pris tout le monde.

Dans la zone 23, les en‐ droits fermés vont de Neguac à Pointe-Sapin, soit près de la moitié du territoire de pêche de ce secteur, renseigne-t-il.

Nous parlons au MPO tous les jours pour voir le mouvement des baleines. On souhaite qu’elles sortent de nos secteurs et aillent plus au large.

Martin Mallet, directeur général de l'Union des pê‐ cheurs des Maritimes

Ce n’est pas souvent arrivé d’obliger une fermeture de zone de pêche au homard à cause des baleines, selon ses propos. De voir ces gros mammifères marins longer les côtes est assez rare, admet-il.

Il y a toujours un risque que les baleines reviennent dans un secteur actif de pêche, craint Martin Mallet.

Un déplacemen­t diffici‐ lement prévisible

Nataniel Richard, directeur général de l’Associatio­n des transforma­teurs de homard de l’Atlantique, prend la situa‐ tion très au sérieux.

On a rarement vu une fer‐ meture dans les zones de pêche au homard. On en voit surtout dans les zones du crabe des neiges , compare-til.

La présence des baleines noires sème l’inquiétude, car leur déplacemen­t est difficile‐ ment prévisible, ajoute-t-il.

Si jamais des baleines noires se rapprochen­t des côtes, ça peut provoquer la fermeture de la pêche tout le long du littoral. Ce serait du jamais vu et ce serait un vrai désastre.

Nataniel Richard, directeur général de l’Associatio­n des transforma­teurs de homard de l’Atlantique

Nataniel Richard poursuit que l’industrie du homard tient à la protection des ba‐ leines noires dans le golfe du Saint-Laurent et prend toutes les mesures qui s’imposent.

Signe que ça fonctionne, il mentionne qu’aucune baleine noire n’est morte à cause de la pêche au homard depuis la mise en place des mesures en 2017.

Nous sommes fiers de notre bilan, mais nous de‐ meurons extrêmemen­t vigi‐ lants , précise-t-il.

En quête de nourriture plus au nord

La biologiste et spécialist­e des mammifères marins Lyne Morissette rapporte que les baleines noires se déplacent en quête de nourriture.

Si la région de la baie de Fundy arrivait à subvenir à leurs besoins, les conditions actuelles les forcent désor‐ mais à se déplacer davantage vers le nord, en passant par le détroit de Northumber­land, pour trouver leur pitance et on les retrouve maintenant au large de Miscou, dans la Péninsule acadienne.

Le but des mesures de protection des baleines noires est d’éviter les risques de mor‐ talité causés par les collisions avec les bateaux et l’empêtre‐ ment avec les engins de pêche. On ne veut pas que les baleines noires soient au même endroit que les pê‐ cheurs en même temps. Pour éviter ce chevauchem­ent, nous augmentons nos efforts d’observatio­n et de détection , explique-t-elle.

Une baleine noire peut donc fermer toutes les zones de pêche sur son passage, note la biologiste, qui com‐ pare la situation à une loterie, car on ne sait pas vraiment dans quelle direction la bête va aller.

Elle ajoute qu'il serait pos‐ sible de gérer une coexistenc­e entre les baleines et les pê‐ cheurs grâce aux nouvelles technologi­es de détection qui permet de différenci­er le com‐ portement du mammifère dans ses déplacemen­ts.

Oui, on veut sauver les ba‐ leines noires, dans un contexte où les communau‐ tés dépendent aussi de l’éco‐ système, rappelle Lyne Moris‐ sette.

Récemment, le Comité permanent des pêches et des océans a demandé au gouver‐ nement fédéral d'alléger les fermetures de zones de pêche qu’il impose lorsque des ba‐ leines noires de l’Atlantique Nord y sont présentes.

Avec des informatio­ns des émissions Le Réveil Île-duPrince-Édouard, du Téléjour‐ nal Acadie et de La matinale

et même au début du mois de juillet.

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