L’entreprise beauceronne RCM Modulaire fait place à la relève
Groupe RCM fait place à de nouveaux actionnaires. Deux gestionnaires à l’in‐ terne s'associent à Desjar‐ dins Capital et Fondaction pour assurer la pérennité de l’entreprise de 200 em‐ ployés. Gilbert Trudeau, fondateur du Groupe RCM spécialisé dans la fabrica‐ tion de bâtiments modu‐ laires, demeure action‐ naire pour assurer la tran‐ sition.
C’est une question de ti‐ ming, lance Gilbert Trudeau d’entrée de jeu. À 55 ans, le propriétaire et directeur géné‐ ral du Groupe RCM voit cette transaction comme une belle transition pour son entre‐ prise. J’ai encore de très bonnes années devant moi, je veux faire une transition orga‐ nisée pour les prochaines an‐ nées, explique ce dernier au sujet de son entreprise pré‐ sente au Québec, en Ontario, aux États-Unis et dans les Ca‐ raïbes.
L’homme d'affaires beau‐ ceron qui a fondé l’entreprise il y a 23 ans décide de vendre des parts en 2021. Le proces‐ sus du repreneuriat est lancé.
Il y a eu des offres des États-Unis, de l’Ouest cana‐ dien, j’avais le choix. [...] J’ai‐ mais le concept de garder la compagnie au Québec, en
Beauce.
Gilbert Trudeau, fondateur du Groupe RCM
Qu'est-ce que le repre‐ neuriat?
Rachat du capital ou de la majorité du capital d'une en‐ treprise existante par un ou plusieurs individus qui en as‐ sureront la gestion. Le repre‐ neuriat peut s'effectuer lors‐ qu'une entreprise est en diffi‐ culté, lors de la vente de celleci à un plus gros groupe ou lorsque ses dirigeants sou‐ haitent prendre leur retraite, par exemple.
Source : Office québécois de la langue française
Deux gestionnaires à l’in‐ terne ont levé la main, le contrôleur financier Cédric Bolduc et le directeur tech‐ nique Tommy Bolduc, heu‐ reux de faire partie de l’aven‐ ture.
Le fait d’être dans l’entre‐ prise va assurément aider pour la confiance auprès des employés, des fournisseurs, des clients et des sous-trai‐ tants, on les connaît person‐ nellement, fait valoir Cédric Bolduc, employé depuis sept ans du Groupe RCM.
Tommy Bolduc a commen‐ cé pour sa part à travailler dans l’usine de Saint-BenoîtLabre comme dessinateur en 2003. Quand on parle de gra‐ vir les échelons, lance-t-il tout sourire avec un brin de nos‐ talgie. En 20 ans, j’ai tout vu grandir, j’ai le sentiment d’ap‐ partenance, tu veux rester avec la même compagnie.
RCM c’est une famille, c’est le fun que ça reste à Saint-Be‐ noît.
Tommy Bolduc, directeur technique pour RCM Modu‐
laire
Les défis du repreneu‐ riat
Pour Marie-Joseé Chabot, directrice Transferts d’entre‐ prise pour Desjardins, le défi est grand lorsque vient le temps de parler de repreneu‐ riat au Québec avec le vieillis‐ sement de la population.
On constate que seule‐ ment 10 % des entreprises ont un plan de relève concret, écrit avec des démarches d'entreprises, l’impact est im‐ portant pour le Québec, ex‐ plique-t-elle, rappelant l’im‐ portance de bien se préparer puisque le délai pour un transfert d’entreprise peut prendre entre une à cinq an‐ nées.
Présentement au Québec, ce sont 90 000 entreprises qui vont chercher un repreneur au cours des prochaines an‐ nées.
Marie-Josée Chabot, direc‐ trice Transferts d’entreprise pour Desjardins Entreprises
Cédric Bolduc et Tommy Bolduc y pensaient depuis quatre ans à ce repreneu‐ riat. On voulait créer un mo‐ dèle [où] éventuellement on pourrait intégrer d’autres em‐ ployés. Essentiellement que RCM reste de propriété qué‐ bécoise et d’employés, ex‐ plique Cédric se disant chan‐ ceux que Gilbert Trudeau ac‐ cepte.
L'annonce a été faite aux employés mercredi matin, mais la transaction avec Des‐ jardins Capital et Fondaction devrait être complétée au cours des prochains jours.