Construire des navires à l’intérieur : l’ambitieux projet du chantier Davie
Depuis son intégration à la stratégie nationale de construction navale et à l’octroi de 519 millions de dollars en aide du gouver‐ nement provincial, tous les rêves sont permis sur le chantier. La construction de brise-glaces, de traver‐ siers, de navires de guerre, de sous-marins et même de bateaux de croisières est envisagée.
Richard Alie se promène sur le chantier Davie d’un pas léger. Il connaît comme le fond de sa poche chaque re‐ coin du site qui s’étend sur 1,5 km le long du fleuve SaintLaurent, à Lévis. Il y travaille depuis 1987.
C’est plus qu’un job, ici, c’est une vie! , lance-t-il.
L’homme de 61 ans est le vice-président des opérations au Chantier Davie. Son rôle est de moderniser le chantier pour construire sept briseglaces pour la garde côtière canadienne. Il a accepté de re‐ pousser sa retraite d’au moins cinq ans pour y arriver. Pour lui, il était impensable de ne pas participer à la mise à ni‐ veau du chantier pour construire des navires deux fois plus gros à Lévis.
Ç’a une valeur sentimen‐ tale!
Richard Alie, vice-président des opérations, Chantier Da‐ vie
Personnellement, c’est énorme. J’ai deux de mes filles qui travaillent ici. J’ai ma conjointe qui travaille ici. Donc pour nous autres c’est un peu émotif , explique celui qui a commencé comme ou‐ vrier, au bas de l’échelle du chantier, il y a plus de 30 ans.
Une nouvelle bâtisse comme pièce maîtresse
Le plus gros changement à venir est la construction d’un immense hangar pour assem‐ bler de gigantesques navires à l’intérieur. C’est l’un des cri‐ tères pour obtenir des contrats avec le gouverne‐ ment canadien.
Pour l’instant, des arpen‐ teurs prennent des mesures sur le chantier. Le processus d’approvisionnement pour trouver des entrepreneurs afin de construire la structure est d’ailleurs déjà lancé. Les travaux doivent commencer en 2024.
C’est vraiment une installa‐ tion maîtresse , explique la responsable de ces nouvelles infrastructures, Pascale Tabet.
Nos employés, notre main-d'oeuvre seront en sécu‐ rité confortablement, à l’inté‐ rieur, en train de construire tout au long de l’année.
Pascale Tabet, vice-prési‐ dente, Amélioration du chan‐ tier et intégration, Chantier Davie
À l’abri des intempéries, la production au chantier aug‐ mentera d’au moins 50 %, se‐ lon Richard Alie.
On ne sera pas exposés au soleil. On ne sera pas exposés à la pluie et à la neige. À moins 20 degrés, faire de l’assem‐ blage de navires, c’est impen‐ sable avec l’énergie et l’effort que ça prend , explique-t-il.
La mise à niveau du chan‐ tier inclut également une nou‐ velle chaîne de montage pour les nombreux panneaux d’acier de toutes les tailles et toutes les formes qui servent à construire les navires. Les équipements en place comme les ponts roulants existants seront tous remplacés par du neuf avec une capacité de le‐ vage bonifiée et de l’équipe‐ ment encore plus automatisé et robotisé.
On aura un nouvel atelier de peinture aussi et bien sûr de nouveaux bâtiments qui seront dédiés à l'administra‐ tion et aux employés , ajoute Pascale Tabet.
Objectif : un premier brise-glace en 2030
L’objectif est de livrer un premier navire à la garde cô‐ tière en 2030 , lance Richard Alie.
L'échéancier est simple pour le vice-président des Opérations bien qu’il ne soit pas coulé dans le béton. Son équipe vise une fin des tra‐ vaux de construction des nouveaux bâtiments en 2026. Le premier brise-glace serait alors entamé. La construction dura trois ans pour être livrée