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Une Britanno-Colombienn­e poursuit le système de santé après une surdose à l’hôpital

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Une Britanno-Colom‐ bienne, Barbie Torres, en‐ gage une poursuite judi‐ ciaire contre la régie de santé de l’Intérieur et trois médecins après avoir fait une surdose à l’hôpital ré‐ gional East Kootenay (EKRH) à Cranbrook, en 2021.

Selon elle, les médecins de l’établissem­ent ont perdu la trace du dosage d'opioïdes qui lui ont été administré­s lors de son séjour à l’hôpital et elle dit aujourd’hui devoir vivre avec des blessures au cerveau liées à la surdose qu’elle a faite.

Dans la poursuite que l’étudiante métisse a déposée à la Cour suprême de la Co‐ lombie-Britanniqu­e plus tôt ce mois-ci, on peut lire que les blessures causent des dou‐ leurs, de l’inconfort et de la souffrance à la plaignante.

Pour l’instant, le contenu de la poursuite n’a pas été prouvé en cours et aucun des défendeurs n’a encore fourni de réponse.

Surdosage à l’hôpital

Le 16 mai 2021, Barbie Torres a été admise à l’hôpital pour des vomissemen­ts et des douleurs liés à sa maladie de Crohn. De la morphine et un dérivé, l’hydromorph­one, tous deux des opioïdes, lui ont d’abord été administré­s.

La patiente a ensuite reçu de la kétamine, qui est un anesthésiq­ue à action rapide, et un autre dosage de mor‐ phine et d’hydromorph­one, un mélange aussi appelé Di‐ laudid. En tout, environ 40 milligramm­es de ces trois médicament­s ont été donnés à la patiente en 19 heures.

Moins de deux heures après la dernière dose, le 17 mai, Barbie Torres a été re‐ trouvée inanimée et sans pouls. La poursuite judiciaire indique que l’équipe médicale l’a réanimée avec trois doses de naloxone, qui permet de renverser temporaire­ment les effets d'une surdose d'opioïdes.

Santé Canada rappelle que lors d’un surdosage, la respira‐ tion ralentit et peut provo‐ quer la perte de connaissan­ce ou même la mort. Crohn et Colite Canada souligne pour sa part que bien que les opioïdes soient utilisés chez certains patients pour traiter la douleur, leur utilisatio­n chronique a été liée à des complicati­ons de l’activité et de la gravité de la maladie de Crohn, à un risque accru d’in‐ tervention­s chirurgica­les et à une mauvaise utilisatio­n des opioïdes.

Des cas de surdoses en milieu médical

Selon le Dr Michael Curry, médecin urgentiste et profes‐ seur agrégé de clinique à l’Uni‐ versité de la Colombie-Britan‐ nique, ces types d'événe‐ ments ne sont pas communs, mais ils ne sont pas inconnus pour autant.

Il rappelle que le bon do‐ sage de médicament­s doit te‐ nir compte de nombreux fac‐ teurs, dont l’âge, le poids et l’historique de prise d'opioïdes.

Une analyse réalisée par l’Institut pour la sécurité des médicament­s aux patients du Canada (ISMPC) en 2020 a ins‐ pecté plus de 7500 incidents médicaux ayant causé des blessures à des patients. Entre 2015 et 2020, le rapport indique que les opioïdes ont été la classe de médicament­s la plus concernée dans les in‐ cidents médicaux entraînant la mort.

Avec des informatio­ns de Rhianna Schmunk

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