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La politique 713 doit respecter les droits des parents, dit Higgs dans une lettre ouverte

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Le premier ministre du Nouveau-Brunswick ap‐ pelle au calme, alors que son gouverneme­nt entre‐ prend une révision contro‐ versée et contestée d’une politique destinée à proté‐ ger les jeunes LGBTQ+ qui fréquenten­t les écoles pu‐ bliques de la province.

Une lettre ouverte signée par Blaine Higgs a été publiée vendredi après-midi sur le site Internet du quotidien Tele‐ graph-Journal. Sa lettre en an‐ glais s’intitule Policy 713 is im‐ portant, so let's talk, soit La politique 713 est importante, parlons-en. Un porte-parole du gouverneme­nt provincial a fait parvenir à Radio-Cana‐ da Acadie par courriel la ver‐ sion française de la lettre, dans la soirée de vendredi.

Je tiens à ce qu’il soit par‐ faitement clair dans l’esprit de tous les gens du NouveauBru­nswick que nous n’envisa‐ geons pas, et n’avons jamais envisagé, de supprimer cette politique. Nous nous em‐ ployons plutôt à revoir trois sections qui causent de la confusion et de l’incompré‐ hension, écrit Blaine Higgs d’entrée de jeu.

La politique 713 établit les exigences minimales afin que les écoles publiques soient des milieux sécuritair­es pour tous les élèves LGBTQ+ dans la province. Elle a été mise en place par le gouverneme­nt ac‐ tuel en 2020.

Trois sujets réexaminés par la province

Le premier ministre pro‐ gressiste-conservate­ur ex‐ plique vendredi que trois sec‐ tions de la politique lui posent problème et font l’objet d’une révision.

La première porte sur le fait que les enfants de moins de 16 ans peuvent changer leur prénom sans en informer leurs parents ni obtenir leur consenteme­nt, écrit Blaine Higgs. En réalité, les moins de 16 ans doivent avoir l’autori‐ sation de leurs parents pour changer légalement de nom au Nouveau-Brunswick, et la politique 713 n’y change rien.

La politique stipule toute‐ fois que, si un élève veut utili‐ ser un autre nom ou pronom en raison de son identité de genre, l’école ne peut pas le dénoncer à ses parents contre son gré.

Cela porte à confusion pour les parents, soutient Blaine Higgs.

S’il semble préoccupé par le fait qu'un enfant de niveau primaire peut choisir d’utiliser un prénom différent à l’école et que l'école doit cacher l’uti‐ lisation de l’autre prénom ou pronom, M. Higgs affirme plus loin dans sa lettre que la confidenti­alité sera respectée, sans réconcilie­r ces deux posi‐ tions.

Un élève pourra toujours parler à un enseignant en toute confidenti­alité et obte‐ nir l’aide d’un profession­nel solidaire durant les périodes plus difficiles, comme au mo‐ ment de dévoiler son homo‐ sexualité ou son identité de genre, déclare le premier mi‐ nistre.

Un enfant qui risque de su‐ bir de la violence à la maison en raison de son identité sexuelle recevra des services de profession­nels qualifiés qui pourront faire une évalua‐ tion et porter la situation à la connaissan­ce des services de protection de l’enfance pour de l’aide.

Une autre section de la po‐ litique qui est révisée, ex‐ plique M. Higgs, est la partici‐ pation de transgenre­s à des sports et à ce que leur pré‐ sence peut avoir comme effet dans les équipes de filles et pour les bourses d’études.

Il y a un véritable pro‐ blème sur le plan des sports, avait déclaré M. Higgs à Fre‐ dericton vendredi de la se‐ maine dernière. Or, l’Associa‐ tion sportive interscola­ire du Nouveau-Brunswick (ASINB) a confirmé à Radio-Canada n’avoir jamais reçu de plainte au sujet d’athlètes trans‐ genres.

Enfin, les toilettes que les élèves choisissen­t d’utiliser à l’école est le troisième et der‐ nier point faisant l’objet d’une révision, écrit M. Higgs, sans ajouter quoi que ce soit d'autre à ce sujet.

La politique 713 ne sera pas abolie, dit Blaine Higgs

Tout au long de sa lettre ouverte, le premier ministre revient sur sa préoccupat­ion au sujet des droits des pa‐ rents, ce qu’il a évoqué déjà depuis que la nouvelle de la révision de la politique a été ébruitée.

La protection des droits de la personne est un principe non négociable pour notre gouverneme­nt, et nous res‐ pectons et embrassons la dif‐ férence chez tous nos élèves, écrit Blaine Higgs. Nous de‐ vons trouver une façon de protéger ces droits tout en respectant le rôle des parents.

Blaine Higgs soutient que la politique 713 continuera d'exister et affirme même qu’elle pourrait ressortir plus forte de l’exercice vu qu’elle sera encore mieux endossée par les parents qui auront do‐ rénavant une idée plus claire des points qui leur semblaient nébuleux et confus.

Je lance un appel au calme, déclare le premier ministre vers la fin de sa lettre ouverte. Il dit encourager les NéoBrunswi­ckois à partager leur opinion avec leur député. Nous voulons connaître votre opinion, écrit-il.

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