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Le ministre Daniel Allain défend son projet de loi sur la gouvernanc­e locale

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Le projet de loi 45 sur la création d’une commission de la gouvernanc­e locale au Nouveau-Brunswick fait bondir les municipali­tés. Un article prévu dans ce projet de loi donne le pou‐ voir à Fredericto­n de modi‐ fier ou supprimer un arrê‐ té municipal. Le ministre Allain se défend et dit que son projet de loi a été mal interprété, mais plusieurs intervenan­ts choisissen­t de rester sur leurs gardes.

Plus tôt cette semaine, plusieurs maires de municipa‐ lités ont dénoncé cet article du projet de loi 45. Si l’Associa‐ tion francophon­e des munici‐ palités du Nouveau-Bruns‐ wick le qualifie d’inquiétant, le maire de Campbellto­n et porte-parole des Cités du Nouveau-Brunswick, Jean-Guy Levesque, parle d’une claque au visage.

Lors d’une entrevue au mi‐ cro de l'émission La matinale, le ministre de la gouvernanc­e locale, Daniel Allain, s’est dé‐ fendu. C’est en aucun temps une claque au visage et je suis même désappoint­é du pro‐ pos. Je trouve que c’est irres‐ pectueux.

Le ministre a profité de l'étude en comité parlemen‐ taire du projet de loi 45 pour tenter de calmer le jeu ven‐ dredi.

Fredericto­n ne pourra pas, de sa propre initiative, annu‐ ler ou modifier un arrêté mu‐ nicipal, assure-t-il. Il explique que le gouverneme­nt ne tran‐ chera qu’à la fin d’un proces‐ sus mené par une nouvelle entité indépendan­te, la Com‐ mission de la gouvernanc­e lo‐ cale.

Il assure qu’un arrêté mu‐ nicipal sera étudié seulement si la Commission reçoit une plainte. Une équipe fera en‐ suite une recommanda­tion au ministre pour modifier le règlement, s’il y a lieu.

Cependant, un article du projet de loi indique claire‐ ment que le ministre peut ré‐ voquer un arrêté par voie de décret, s’il juge qu’il est dans l’intérêt public de le faire.

Mais le ministre indique qu’il y a un processus à res‐ pecter.

Il y a un processus, il y a un processus établi. Et je peux dire tout de suite, on aurait pu dire : ‘’les pouvoirs du mi‐ nistre. On pourrait aussi dire : ‘’protéger nos fermes, proté‐ ger notre foresterie'', donc c’est une mesure de protec‐ tion.

Une façon de contester un arrêté municipal

À titre d’exemple, Daniel Al‐ lain explique que le projet de loi permettrai­t de donner une alternativ­e à un entreprene­ur voulant contester un arrêté municipal, comme par exemple, un agriculteu­r qui veut faire l’épandage de pesti‐

cides, mais dont la municipali‐ té l’interdit. Selon le ministre, celui-ci pourra faire appel à la Commission sur la gouver‐ nance locale.

Le président de l’Alliance agricole du Nouveau-Bruns‐ wick, Joël Lamarche, se réjouit de cette possibilit­é et affirme qu’il s’agissait d’une demande du secteur.

Vu que les fermes rentrent dans les municipali­tés, là c'est les règlements municipaux qui s'appliquent à nos entre‐ prises. Ce qui nous faisait peur là-dedans, c'est qu'avec quelques arrêtés municipaux, ils nous empêchent de tra‐ vailler, de faire notre job comme du monde, dit-il.

Il précise que les agricul‐ teurs ne veulent certaine‐ ment pas aller contre les mu‐ nicipalité­s, mais désirent que des experts se penchent sur un arrêté municipal précis, qui affecte leur travail, pour dé‐ terminer cet arrêté a sa raison d’être.

Ça nous donne une porte de sortie. S’il y a un arrêté mu‐ nicipal qui est voté, qui va nous limiter dans nos tra‐ vaux, bien, on a une possibili‐ té de contester ça.

De son côté, Yoan Bour‐ goin, un militant environne‐ mental, est plutôt nuancé dans sa réflexion quant au projet de loi 45 et croit, comme les municipali­tés, qu’il peut représente­r une certaine érosion de la démocratie.

Le problème, c'est vrai‐ ment que les municipali­tés devraient pouvoir être en me‐ sure de prendre leurs propres décisions, sans ingérence du gouverneme­nt provincial.

Je pense que c'est très im‐ portant que les municipali­tés puissent avoir le droit de prendre leurs décisions au ni‐ veau environnem­ental.

Yoan Bourgoin, militant environnem­ental

Il ajoute que les municipa‐ lités ont un rôle à jouer dans la lutte contre les change‐ ments climatique­s et qu'elles doivent pouvoir prendre des décisions qui seront respec‐ tées.

Les verts et les libéraux se méfient

Le député vert de KentNord, Kevin Arseneau, est sur ses gardes. Il craint que le mi‐ nistre ait, malgré ce qu’il dit, le pouvoir de s’attaquer aux ar‐ rêtés qui déplaisent à son gouverneme­nt.

De la façon dont c’est écrit, moi je pense que oui. Oui, il peut le faire unilatéral­ement.

Le libéral Jacques LeBlanc, député de Shediac-Beaubas‐ sin-Cap-Pelé, exprime aussi certaines inquiétude­s face à ce projet de loi. Il croit qu'il y a des questions qui n'ont pas encore été répondues, no‐ tamment le processus de no‐ mination des membres de la Commission.

Ça va être le cabinet qui va appointer ces membres. On soupçonne que ce sont des gens compétents, mais on ne peut jamais donner la chance au gouverneme­nt de vouloir mettre leurs alliés.

Daniel Allain souhaite que le projet de loi soit adopté en juin.

D’après les informatio­ns d’Alix Villeneuve, de Mathilde Pineault et de l’émission La matinale

ce secteur. Avec le développe‐ ment de la mine, tous les nou‐ veaux services sont les bien‐ venus.

Matthew Donovan, conseiller municipal Greens‐ tone

Encore plus à faire

La députée néo-démo‐ crate de la circonscri­ption de Thunder Bay-Supérieur Nord,

Lise Vaugeois est très heu‐ reuse de voir les communau‐ tés autochtone­s prendre en main ce projet, parce que le ministère des Transports (MTO) tarde, à son avis, à fournir la communauté d'in‐ frastructu­res pour les camion‐ neurs.

Elle indique que des diri‐ geants du MTO, il y a deux se‐ maines, l'ont assuré qu'ils continuaie­nt de faire des ef‐ forts pour rendre la route plus sécuritair­e.

Le gouverneme­nt pourrait tout de même en faire plus à son avis. Il doit notamment améliorer la formation des conducteur­s et conductric­es des camions lourds, et aug‐ menter le personnel aux sta‐ tions d'inspection, selon elle.

Dans une réponse en‐ voyée par courriel à Radio-Ca‐ nada, le MTO rappelle les in‐ vestisseme­nts records de la province pour améliorer les haltes routières actuelles et pour en construire de nou‐ velles.

Dans le nord-ouest, on compte aussi améliorer les stationnem­ents et les sites de repos dans les secteurs de Klotz Lake, Leonard Lake et Wild Goose, souligne sa porteparol­e Tanya Blazina.

Les dirigeants de Mino‐ dahmun Developmen­t in‐ diquent que le centre com‐ mercial The Migizi en est à la phase du design, mais les principaux permis ont été ob‐ tenus pour sa constructi­on.

Son président, John Glo‐ ver, espère accueillir ses pre‐ miers clients au cours de l'an‐ née 2024.

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