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Des milliers d’Albertains doivent rembourser une dette d’électricit­é différée

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Les Albertains ayant béné‐ ficié du plafond sur les ta‐ rifs d’électricit­é réglemen‐ tés l’hiver dernier devront rembourser une facture différée de 200 millions de dollars, selon l’économiste Blake Shaffer.

Dans le cadre du plan éla‐ boré par le gouverneme­nt du Parti conservate­ur uni (PCU), les consommate­urs bénéfi‐ ciant du tarif d'électricit­é ré‐ glementé devaient payer un maximum de 13,5 cents par kilowatthe­ure au cours des mois de janvier, février et mars.

Blake Shaffer explique que tout ce qui a dépassé les 13,5 cents doit être rembour‐ sé par les clients sur une pé‐ riode de 21 mois. Ces mon‐ tants différés ont commencé à apparaître sur les factures en avril et les recouvreme­nts mensuels seront maintenus jusqu'à la fin de l'année 2024.

Trois compagnies d'électri‐ cité, Epcor, Enmax et Direct Energy, fournissen­t de l'élec‐ tricité à leurs clients avec un tarif réglementé. Elles ont fac‐ turé entre 18 et presque 33 cents par kilowatthe­ure au cours du premier trimestre de cette année et la différence avec le plafond a créé une dette collective importante.

L’économiste déclare que ceux qui remboursen­t la dette ont une augmentati­on de leur facture d’électricit­é d’environ 2,5 cents par kilo‐ wattheure depuis la fin du plafond tarifaire en avril. Mais, voici la surprise, dit-il, les Al‐ bertains peuvent changer de mode de paiement à tout mo‐ ment.

Ainsi, les personnes ayant un tarif d’électricit­é réglemen‐ té peuvent choisir un tarif fixe et ne pas rembourser leur part du report. Cela signifie qu'il y a moins de personnes qui restent pour payer la dette accumulée.

Pourtant, des milliers d'Al‐ bertains ne peuvent pas changer d’option de tarifica‐ tion parce que les compa‐ gnies d'électricit­é ne les auto‐ risent pas à signer un contrat. C’est le cas notamment pour des personnes dont la cote de crédit est faible ou mauvaise.

Blake Shaffer affirme que cette dette pourrait affecter des milliers de nouveaux arri‐ vants dans la province. Quel‐ qu'un qui vient de l'Ontario et qui ne sait rien de plus que "je devrais simplement appliquer ce taux par défaut parce que c'est ce que je fais partout ailleurs au Canada" va devoir payer le coût de ce plafond dont les clients du tarif d’élec‐ tricité réglementé ont bénéfi‐ cié au premier trimestre de l’année 2023.

Des défis à venir

Peu importe qui gagne les prochaines élections provin‐ ciales, la population alber‐ taine doit s'attendre à des dé‐ fis par rapport à l'électricit­é, selon Blake Shaffer.

Il ajoute que les prévisions des prix cet été indiquent que les tarifs pourraient grimper jusqu'à 29 cents le kilowatt‐ heure. La propositio­n du Nouveau Parti démocratiq­ue (NPD) de plafonner les prix protégerai­t les consomma‐ teurs tout en puisant dans le trésor provincial.

Le plan du PCU pour faire face à l'inflation du prix de l'électricit­é n'est pas connu.

Changer la conception du marché de l'électricit­é est un processus vraiment compli‐ qué et déconcerta­nt. Mais je pense que c'est un sujet dont nous devrions discuter.

Blake Shaffer, économiste M. Shaffer décrit les diffé‐ rents programmes d'aide mis en place au cours des 20 der‐ nières années comme des so‐ lutions temporaire­s pour un système déréglemen­té, axé sur un marché qui ne fonc‐ tionne pas comme prévu.

Avec les informatio­ns de Scott Dippel

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