Radio-Canada Info

Voir les poissons autrement avec le gyotaku

- Noémie Avidar

L’art d’imprimer les pois‐ sons est une piqure à la‐ quelle le biologiste Daniel Ricard a succombé.

Daniel Ricard, biologiste en évaluation des stocks chez Pêches et Océans Canada à Moncton, au Nouveau-Bruns‐ wick, a découvert le gyotaku lors d’un voyage.

À l'origine, cet art japonais d’imprimer les poissons per‐ mettait de garder une preuve sur papier de la taille du pois‐ son pêché.

La chose qui m’avait vrai‐ ment marqué, c’est qu’on était capable était d'identifier chaque écaille du poisson in‐ dividuelle­ment sur l’impres‐ sion.

Daniel Ricard, biologiste Impression­né par la dé‐ marche, il a commencé à en faire avec l’aide de son pois‐ sonnier et du père de son amie, un pêcheur du sudouest de la Nouvelle-Écosse à Pubnico.

À sa grande surprise, ses gyotaku accrochés sur les murs du restaurant de son amie à Dartmouth étaient po‐ pulaires et, même, se ven‐ daient.

Pour quelqu'un qui n'a au‐ cun background en art, j’avais trouvé ça vraiment intéres‐ sant parce que c’est vraiment le poisson qui parle.

Daniel Ricard, biologiste Cette passion pour l’art d’imprimer les poissons, Da‐ niel Ricard la partage avec ses collègues de Pêches et

Océans Canada à Moncton, en organisant des activités de gyotaku.

Les spécimens qui sont collectés lors des relevés an‐ nuels servent cette fois-ci à s’immortalis­er sur le papier, mais aussi à solidifier les liens entre les scientifiq­ues impli‐ qués.

Dans le laboratoir­e où se déroule l’activité, ce n’est pas sans émotion que Daniel Ri‐ card pointe une raie tachetée prête à être imprimée.

Ce spécimen sous la loupe des scientifiq­ues est considé‐ ré comme en voie d’effondre‐ ment dans le sud du golfe du Saint-Laurent.

Ça montre aussi un cer‐ tain respect envers les orga‐ nismes, les individus. Les po‐ pulations, aussi. Juste prendre conscience des choses, les mettre dans un plus grand contexte.

Daniel Ricard, biologiste Daniel Ricard utilise aussi des cartes qu’il ramasse comme support pour ac‐ cueillir ses impression­s de poissons.

C’est ainsi que des cartes de relevé de poisson dans les Maritimes sont devenues le support d’une impression.

Il les a ensuite offertes aux biologiste­s impliqués dans le programme, pour qui la connexion avec l'oeuvre était spéciale, selon Daniel Ricard.

Karen Robertson fait par‐ tie des employés qui prennent part à l’activité de gyotaku. Elle fouille dans un tiroir pour trouver une carte sur laquelle figure son village natal de Tabusintac.

Elle compte y imprimer un saumon récolté lors d’un pro‐ gramme d’observatio­n de re‐

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