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Incendie à Chapais : des dizaines de travailleu­rs forestiers en appui à la SOPFEU

- Myriam Gauthier

Des dizaines de travailleu­rs forestiers combattent l’in‐ cendie de forêt au sud de Chapais aux côtés de la So‐ ciété de protection des fo‐ rêts contre le feu (SOPFEU) afin d’empêcher qu’il ne touche la petite municipa‐ lité située dans le Nord-duQuébec.

Ces travailleu­rs forestiers des entreprise­s Chantiers Chi‐ bougamau et Barrette-Cha‐ pais abattent des arbres et creusent le sol avec leur ma‐ chinerie afin d’aider les pom‐ piers de la SOPFEU à aména‐ ger une ligne d’arrêt mécani‐ sée. Les travaux permettent de former une tranchée au nord de l’incendie, afin d’évi‐ ter qu’il ne se propage.

Alexandre Asselin est opé‐ rateur de machinerie lourde pour Chantiers Chibougama­u. Il fait partie des quelques di‐ zaines de travailleu­rs de l’en‐ treprise forestière qui ont tra‐ vaillé sur le terrain, à côté du brasier.

On a fait des barrières de 12 mètres de large pour contrer le feu, précise-t-il. Des pompiers suivent les tra‐ vailleurs qui se trouvent dans leur machinerie pour les pro‐ téger.

Il y avait des pompiers de la SOPFEU qui nous suivaient avec des pompes, puis des tuyaux. Donc, aussitôt qu’il y avait un petit peu de fumée, ils se dépêchaien­t d’arroser pour notre sécurité

Alexandre Asselin, opéra‐ teur de machinerie lourde

Avancer dans l’incendie pouvait parfois être périlleux. La fois que c’est arrivé que c’était un petit peu trop in‐ tense, ils ont tout de suite en‐ voyé des CL, des avions, pour arroser et pour ne pas prendre de chance, rapportet-il. Il a d’ailleurs publié des images de ce moment qu’il a vécu jeudi sur les réseaux so‐ ciaux.

Les efforts que les tra‐ vailleurs ont déployés dans les derniers jours ont porté leurs fruits, alors que l’incen‐ die qui s’est déclaré mercredi est en voie d’être contenu, a affirmé la mairesse de Cha‐ pais, Isabelle Lessard, vendre‐ di en fin d’après-midi, lors de son dernier point de presse.

L’incendie qui a forcé l’éva‐ cuation de 800 personnes mercredi dans la municipali­té de quelque 1500 habitants avait toujours une superficie de 1400 hectares.

Pour protéger la ville et la ressource

Le directeur exécutif et dé‐ veloppemen­t corporatif de Chantiers Chibougama­u, Fré‐ déric Verreault, explique que l’entreprise n’a pas hésité à mettre des ressources à la dis‐ position de la SOPFEU. Des bureaux administra­tifs et 150 unités de logements ont aussi été prêtés à l’organisme.

Dès qu’on a vu un tel feu à proximité de nos voisins et de nos amis de Chapais qui deve‐ nait très menaçant pour la communauté, il n’y a eu au‐ cun doute. Sur le champ, toutes nos équipes se sont mobilisées pour pouvoir offrir une aide, un appui à la SOP‐ FEU.

Frédéric Verreault, direc‐ teur exécutif pour Chantiers Chibougama­u

Pour le dirigeant, cette contributi­on permet de re‐ donner à la municipali­té, alors qu’en 2005, la mobilisati­on s’était orchestrée pour soute‐ nir des résidents de Chibou‐ gamau qui avaient été éva‐ cués en raison d’un incendie.

Du côté de Barrette-Cha‐ pais, une vingtaine de tra‐ vailleurs mettent l’épaule à la roue.

On a tout avantage à aider la SOPFEU là-dedans. On a des travailleu­rs forestiers qui sont disponible­s et en même temps, les incendies qui se dé‐ roulent présenteme­nt, c’est notre gagne-pain. C’est notre ressource, c’est notre bois.

Julie Boilard, coordonna‐ trice logistique et forestière pour Barrette-Chapais

Pour les travailleu­rs comme Alexandre Asselin, c’est aussi une façon de pré‐ server un mode de vie.

On veut protéger les habi‐ tants, les chalets et aussi notre forêt. Ici, dans la région, c’est important pour nous. Ça fait partie de notre quotidien. On est toujours en forêt, en‐ touré de forêt, a-t-il partagé.

Un brasier peu visible à Chapais

La mairesse de Chapais, Isabelle Lessard, a d’ailleurs remercié vendredi les deux entreprise­s. La SOPFEU a éga‐ lement souligné le travail de Chantiers Chibougama­u et de Barrette-Chapais sur ses ré‐ seaux sociaux.

La mairesse a également invité à nouveau les résidents évacués à faire preuve de pa‐ tience. Le brasier, bien qu’il soit situé à quelques kilo‐ mètres au sud de Chapais, n’est pas visible dans les alen‐ tours, mais demeure actif.

Aucun panache de fumée ne peut être aperçu dans la ville en partie évacuée, où le calme règne. Seule la forte présence des policiers de la Sûreté du Québec et des équipes de la SOPFEU qui vont et viennent à l’hôtel de ville témoigne dans la munici‐ palité de la logistique qui en‐ toure la lutte contre le brasier.

De temps à autre, un avion-citerne ou un hélico‐ ptère traverse le ciel, rappe‐ lant que le combat sur le ter‐ rain se poursuit.

Vendredi en après-midi, un couvert de fumée a voilé le ciel, laissant croire que l’incen‐ die de forêt manifestai­t ses premières traces dans la mu‐ nicipalité. Il s’agissait plutôt de la fumée d’incendies transpor‐ tée par le vent qui font rage bien plus loin au nord, a confirmé la SOPFEU.

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