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Interdite en Chine, une oeuvre commémoran­t le massacre de Tiananmen est présentée à Taipei

- Philippe Leblanc

La pièce de théâtre Le 35 mai relatant le mas‐ sacre de la place Tianan‐ men à Pékin en 1989 sera présentée sous haute sécu‐ rité pour la première fois à Taïwan cette fin de se‐ maine.

L’oeuvre bannie à Hong Kong et en Chine continenta­le fait partie des événements commémorat­ifs de plus en plus populaires à Taïwan en raison des tensions avec la Chine.

Dans un décor épuré se joue le destin de tant de fa‐ milles de victimes vivant avec leurs sentiments réprimés, ca‐ chés et enfouis profondé‐ ment. On sent la douleur dé‐ chirante du personnage prin‐ cipal, une mère atteinte d’un cancer incurable. Elle sou‐ haite, avant de partir, organi‐ ser une veillée à la chandelle pour son fils, un étudiant tué 30 ans plus tôt sur la place Tiananmen, le 4 juin 1989.

C’est le point de départ de cette pièce écrite par la dra‐ maturge hongkongai­se Can‐ dace Cong-mui Ngam en 2019 au moment où la répression chinoise s’intensifia­it sur l’île.

L’oeuvre est intitulée Le 35 mai en référence au terme utilisé par les inter‐ nautes pour contourner la censure chinoise qui interdit toute publicatio­n mention‐ nant la date 4 juin et Place Tia‐ nanmen.

Autoritari­sme et devoir de mémoire sont au coeur de la pièce présentée à Taïwan pour la première fois, ex‐ plique Zhong Bo-Yuan, le met‐ teur en scène et directeur de Shinehouse Theatre à Taipei. Comme la pièce a été écrite à Hong Kong, il est aussi ques‐ tion de savoir jusqu’où la li‐ berté d’expression peut aller lorsqu’on est confronté à la Chine.

Il est encore impossible, 34 ans plus tard, de connaître l’ampleur du massacre de la place Tiananmen qui a mis fin à des semaines de manifesta‐ tions étudiantes prodémocra‐ tie. Le bilan officiel chinois fait état de 240 morts. Les estima‐ tions indépendan­tes grimpent jusqu'à 10 000 dans certains cas.

Le monde entier a l’obliga‐ tion de réclamer que la vérité soit connue, soutient Chiu ELing, la directrice d’Amnistie internatio­nale, Taïwan qui co‐ organise la présentati­on de la pièce à Taïwan. Lorsqu’un gouverneme­nt bafoue les droits fondamenta­ux, on ne peut pas rester silencieux. Il faut trouver la force pour se faire entendre encore davan‐ tage.

La pièce se jouera sous haute sécurité

Cinq représenta­tions de la pièce auront lieu en fin de se‐ maine, dont une en cantonais avec des acteurs hongkon‐ gais. Ils joueront masqués afin de dissimuler leur identi‐ té. La sécurité sera renforcée dans la salle.

La sécurité des acteurs et de leurs familles vivant encore à Hong Kong est primordial­e, précise Chiu E-Ling d’Amnistie internatio­nale. Les acteurs souhaitent éventuelle­ment retourner à Hong Kong.

L’oeuvre Le 35 mai résonne d’autant plus à Taïwan qui a vécu sous un régime autori‐ taire et l’imposition de la loi martiale par Tchang Kaï-chek pendant près de 40 ans, de 1949 à 1987.

Le contexte actuel des pressions exercées par Pékin rend la pièce encore plus an‐ crée dans le présent. Par exemple, chaque matin, le mi‐ nistère de la Défense natio‐ nale de Taïwan communique le nombre d’avions de chasse et de navires de guerre chi‐ nois qui ont frôlé le territoire taïwanais la veille.

La réalité de Hong Kong aujourd’hui est celle qui at‐ tend Taïwan demain.

Le metteur en scène, Zhong Bo-Yuan.

Il a d’ailleurs ajouté de nombreuses références taïwa‐ naises à la pièce dans le but de démontrer que l’histoire se répète et que l'île démocra‐ tique doit lutter à son tour contre l’expansion de l’autori‐ tarisme chinois.

C’est d’ailleurs le thème des différente­s commémora‐ tions du massacre de Tianan‐ men à Taipei cette année. Elles demeurent modestes, mais ont néanmoins gagné en po‐ pularité depuis l’an dernier.

En réaction aux pressions croissante­s de Pékin, de nom‐ breux Taïwanais ressentent un besoin urgent de défendre leur démocratie et liberté d’expression.

À écouter aussi :

Le reportage de Phillipe Leblanc diffusé à l'émission L'heure du monde

plus de nos déchets?, s'est ex‐ clamé le représenta­nt Dick Campbell.

Le gouverneme­nt du Ca‐ nada a récemment indiqué qu’il envisage des restrictio­ns sur l’importatio­n des matières biosolides du Maine conte‐ nant des produits chimiques.

Le représenta­nt Mike So‐ boleski, qui fait partie du co‐ mité, appuie aussi le projet de loi.

Étant donné que le projet de loi est considéré comme une mesure urgente, il devrait devenir une loi d’ici deux ou trois semaines, estime M. So‐ boleski.

Le transport des matières biosolides par camion au Nouveau-Brunswick cessera 15 jours après la signature du texte de loi par la gouver‐ neure du Maine, assure-t-il.

Le représenta­nt Soboleski dit remercier le Canada pour sa patience.

D’après un reportage de Jacques Poitras, de CBC

problème pour les troupes de Rachel Notley, qui doivent être en mesure de gruger des votes au PCU pour rester réel‐ lement compétitiv­es.

Des leçons pour le PCU et le NPD

Le PCU peut en conclure que la coalition bâtie de‐ puis 2017 est donc solide. Même avec une cheffe au lourd passé, son organisati­on politique est en mesure de li‐ vrer des victoires majoritair­es. C’est rassurant pour son ave‐ nir. Cette victoire consolide aussi la légitimité de Danielle Smith.

Le NPD peut se réjouir d’avoir autant augmenté sa part du vote populaire et son nombre de circonscri­ptions ou se décourager de ne pas avoir formé le gouverneme­nt, malgré les efforts immenses qu’il a investis dans sa cam‐ pagne, particuliè­rement à Cal‐ gary, coeur de la bataille élec‐ torale.

Le parti devra maintenant décider s’il continue sur la voie centriste qu’il a emprun‐ tée sous la gouverne de Ra‐ chel Notley. Celle-ci a décidé de rester cheffe, pour l’ins‐ tant. Elle ne semble pas sus‐ ceptible de faire face à une ré‐ bellion comme celle qui a eu raison de l'ex-chef néo-démo‐ crate fédéral Thomas Mulcair, qui avait recentré son parti dans l’espoir de remporter le pouvoir à Ottawa en 2015.

À l'époque, les sondages laissaient entrevoir cette pos‐ sibilité pour la première fois, mais Thomas Mulcair a été coiffé par les libéraux de Justin Trudeau le jour du scrutin. Les militants ne le lui ont pas par‐ donné et ont préféré choisir un nouveau chef, Jagmeet Singh, bien plus à gauche, mais condamné à l’opposi‐ tion.

Le NPD albertain devra choisir s’il voit le résultat de lundi comme un verre à moi‐ tié plein ou à moitié vide. Cela influencer­a la direction de ses efforts pour les quatre pro‐ chaines années.

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