Radio-Canada Info

Séduire les conservate­urs, une mission impossible pour le NPD albertain?

- Audrey Neveu

La victoire de 49 sièges du Parti conservate­ur uni (PCU) de lundi soir masque à quel point l’élection s’est jouée sur une poignée de circonscri­ptions serrées. Plus encore, si le Nouveau Parti démocratiq­ue (NPD), avec ses 38 sièges, avait été en mesure d’obtenir envi‐ ron 2600 votes de plus dans six circonscri­ptions-clés, il aurait pu former le gouver‐ nement.

Le NPD a fait neuf gains à Calgary, mais ce n’était pas as‐ sez.

S’il avait concentré plus d’efforts dans certaines cir‐ conscripti­ons-clés de la mé‐ tropole albertaine, ulti‐ mement gagnées par le PCU, il aurait obtenu une majorité d’une seule circonscri­ption.

Le NPD a largement aug‐ menté sa part du vote popu‐ laire : celle-ci est passée de 32,7 % en 2019 à 44 % en 2023. Il a cannibalis­é le vote du Parti albertain, qui est pas‐ sé de 9,1 % il y a quatre ans à 0,7 % cette fois-ci.

La part du vote populaire du Parti conservate­ur uni reste pour sa part assez stable : elle est tombée légère‐ ment, passant de 54,9 % à 52,6 %, conservant des marges très élevées dans les régions rurales.

Le NPD est donc passé as‐ sez près d’une victoire avec un déficit de 8 % au suffrage po‐ pulaire. Difficile pour lui d’avoir un vote plus efficace.

Un appel aux conserva‐ teurs modérés entendu à moitié

Cela signifie que la straté‐ gie des néo-démocrates de rallier le vote des centristes a fonctionné, mais pas suffi‐ samment pour lui donner les clés de la victoire, aussi mince soit-elle.

Il semble n’y avoir eu que très peu de transferts de votes entre le PCU et le NPD, dans un sens ou dans l’autre. Selon la sondeuse Janet Brown, qui a prédit presque parfaiteme­nt le résultat de lundi soir, les conservate­urs réticents, ceux qui étaient mal à l’aise avec leur parti et sa cheffe, Danielle Smith, sont restés à la maison plutôt que de voter NPD.

L’ex-vice-premier ministre progressis­te-conservate­ur Thomas Lukaszuk, qui a fait campagne pour le NPD, af‐ firme que les néo-démo‐ crates ont un problème d’image de marque.

Même si les anciens pro‐ gressistes-conservate­urs qu’il rencontrai­t en faisant du porte-à-porte aimaient la pla‐ teforme néo-démocrate et la cheffe Rachel Notley, ils étaient pour beaucoup inca‐ pables de se résoudre à voter orange.

Je leur expliquais que je prêtais mon vote au NPD cette élection-ci et plusieurs appuyaient l’idée, mais ils me disaient : "Thomas, je ne peux vraiment pas voter NPD!", ra‐ conte-t-il.

Cela présente un énorme

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