3 moments clés du 2e mandat de Doug Ford en Ontario
Il y a un an, les électeurs ontariens accordaient un 2e mandat majoritaire aux progressistes-conserva‐ teurs de Doug Ford. Voici trois moments clés des 12 mois qui ont suivi le cou‐ ronnement du gouverne‐ ment conservateur. Ceinture de verdure
La ceinture de verdure a été créée en 2005 pour éviter de perdre des terres agricoles et pour limiter l’étalement ur‐ bain dans le sud de l’Ontario. En novembre, 17 ans plus tard, 7400 acres de la ceinture sont devenus la victime d’une province dont la population croît de façon exponentielle.
Citant l’augmentation pré‐ vue de 2 millions d’habitants d’ici 2031, les conservateurs ont retiré 15 zones de la cein‐ ture. Ils y construiront 50 000 logements, ont-ils pré‐ cisé.
La province a du même coup ajouté 9400 acres de nouvelles terres dans la cein‐ ture.
Nous avons une crise du logement, la majorité de nos enfants n’ont pas les moyens de s’acheter une maison
Doug Ford (novembre 2022)
Si Doug Ford y voit une opportunité d’aider la pro‐ chaine génération à se loger, certains partis d’opposition y ont perçu un jeu malhonnête entre promoteurs immobi‐ liers et conservateurs.
Des reportages dans les médias ont suggéré que des promoteurs auraient profité de l’ouverture des terres dans la ceinture puisqu’ils en étaient les propriétaires.
À la demande de la cheffe néo-démocrate Marit Stiles, le Commissaire à l’intégrité a choisi de se pencher sur la dé‐ cision. C’est un parti qui, du‐ rant la campagne, avait dit qu’il n’asphalterait pas la cein‐ ture a récemment dénoncé la cheffe néo-démocrate.
Super pouvoirs
La crise du logement frap‐ pant l’Ontario a été un fil conducteur dans les poli‐ tiques de Doug Ford depuis sa réélection.
L’octroi de super pouvoirs aux maires de Toronto et Ot‐ tawa n’y fait pas exception.
Depuis novembre, les maires peuvent :
présenter leur propre bud‐ get, une tâche autrefois réser‐ vée aux fonctionnaires faire adopter des règlements avec l’appui du tiers des membres du conseil municipal, pourvu qu’ils favorisent la construc‐ tion de logements, soit l’une des priorités du gouverne‐ ment Ford.
Le premier ministre onta‐ rien, qui se gêne rarement pour s'immiscer dans la poli‐ tique municipale, a assuré qu’il ne cherchait pas à piéti‐ ner sur la démocratie toron‐ toise.
En décembre, le conseil municipal de Toronto a de‐ mandé à la province de révo‐ quer les nouveaux pouvoirs, une requête avant tout sym‐ bolique qui n’a pas ébranlé la détermination du gouverne‐ ment provincial.
Les maires d'autres muni‐ cipalités en Ontario pour‐ raient aussi obtenir ces super pouvoirs dans un avenir rap‐ proché.
Privatisation en santé
Dans le but de réduire les arriérés de chirurgies dans la province, les conservateurs de Doug Ford ont sollicité l’aide des cliniques privées en février 2023.
Ces cliniques réaliseront maintenant davantage d’opé‐ rations grâce à du finance‐ ment provincial et pourront même, éventuellement, effec‐ tuer des chirurgies de la hanche et du genou.
Les patients ontariens se‐ ront en mesure d’obtenir ces services grâce à leur carte d’assurance-santé de l’Onta‐ rio, et non leur carte de crédit, ont martelé les conserva‐ teurs.
Cette promesse n’était pas suffisante pour calmer les ar‐ deurs de l’opposition à Queen’s Park et de groupes de pressions tels que la Coali‐ tion ontarienne de la santé. Les Ontariens, disaient-ils, étaient à risque de se faire vendre des services qui n’étaient pas couverts par l’as‐ surance-santé.
Doug Ford va faire ce qu’il veut, quand il le veut et il ne veut pas vous écouter , a lan‐ cé le 1er juin le chef intéri‐ maire du Parti libéral de l’On‐ tario John Fraser, faisant no‐ tamment référence à la déci‐ sion du premier ministre de recourir davantage aux cli‐ niques privées.