Radio-Canada Info

Des défenseurs du patrimoine s’inquiètent de l’avenir d’une église de Maniwaki

-

Des défenseurs du patri‐ moine de l’Outaouais craignent pour la survie d’une église de Maniwaki et dénoncent le manque d’intérêt du conseil muni‐ cipal pour assurer la pré‐ servation des bâtiments historique­s.

Une résolution proposée au début du mois de mai au conseil municipal de Maniwa‐ ki pourrait faire en sorte qu’aucun autre bâtiment du patrimoine religieux ne pour‐ rait être cité sur le territoire de la Municipali­té.

Le texte n’a pas encore été adopté, selon ce qu’affirme le président de l’assemblée de la Fabrique de la paroisse L'As‐ somption-de-Marie, Ward O’Connor, mais les élus pour‐ raient se prononcer lundi, lors de la séance du conseil muni‐ cipal.

Cette résolution fait suite à une demande formulée l’an dernier, qui visait à faire re‐ connaître l’importance patri‐ moniale de l’église L’Assomp‐ tion-de-la-Bienheureu­seVierge-Marie, qui a été construite en 1868.

C’est l'un des plus vieux bâtiments historique­s patri‐ moniaux de Maniwaki qui est encore en très bon état, sou‐ tient-il.

M. O’Connor a sollicité plu‐ sieurs rencontres avec la Mu‐ nicipalité, mais outre quelques échanges par cour‐ riel, il n’a jamais eu l’occasion de faire valoir son point de vue en personne ou par télé‐ phone.

C’est une grande décep‐ tion, souligne-t-il.

Ce dernier aurait demandé à plusieurs reprises la possibi‐ lité de citer bâtiment patrimo‐ nial religieux l’église L’Assomp‐ tion-de-la-Bienheureu­seVierge-Marie de Maniwaki, peut-on lire dans l'extrait du procès-verbal de la séance or‐ dinaire du 1er mai.

Lors de cette plus récente réunion du conseil, la Munici‐ palité a répondu à la de‐ mande de citation que la Ville de Maniwaki, suite à l’analyse de la demande, a déjà répon‐ du à M. O’Connor qu’elle ne comptait pas citer aucun bâti‐ ment patrimonia­l religieux sur son territoire, car il en découle de nombreux désavantag­es.

Pour ces motifs, il est [...] résolu unanimemen­t par tous les conseiller­s présents d’in‐ former M. Ward O’Connor par voie de cette résolution que le conseil municipal de la Ville de Maniwaki est bien au fait de la Loi sur le patrimoine culturel et qu’une rencontre n’est pas jugée nécessaire puisque la Ville maintient sa position et de ne pas citer patrimoine re‐ ligieux aucun bâtiment sur son territoire.

Extrait du procès-verbal, séance ordinaire du 1er mai du conseil municipal de la Ville de Maniwaki

Des travaux importants

Selon M. O’Connor, une ci‐ tation patrimonia­le aurait permis de rembourser jusqu’à 70 % des travaux de maçon‐ nerie et de fenestrati­on, qu’il estime s’élever à quelques centaines de milliers de dol‐ lars. Mais la Fabrique ne sera pas en mesure de toucher des subvention­s gouverneme­n‐ tales si les élus de Maniwaki adoptent cette résolution.

Je crois qu’ils [la Municipali‐ té] sont mal informés, avancet-il. Ils ont la crainte que si l’église venait à fermer un jour, elle tomberait sous leur responsabi­lité financière. Mais c’est complèteme­nt faux.

Ward O’Connor affirme qu’une citation patrimonia­le n’engagerait en rien la Munici‐ palité.

C’est la Fabrique qui va s’occuper d’aller chercher les fonds et faire des demandes de subvention, poursuit-il.

De son côté, la mairesse de Maniwaki, Francine Fortin n’a pas retourné les multiples de‐ mandes d’entrevue de RadioCanad­a.

L’équipe du ministre de la Culture et des Communica‐ tions, Mathieu Lacombe, in‐ dique pour sa part qu’il a ren‐ contré Mme Fortin, afin d'éclaircir les rôles et les res‐ ponsabilit­és des municipali­tés en ce qui a trait au patri‐ moine. Il a aussi offert d’épau‐ ler Maniwaki dans ce dossier.

Du jamais vu

Ça fait 26 ans que je suis président de la Société histo‐ rique de l’Outaouais et c'est la première fois que je vois une résolution de ce genre, s’étonne quant à lui Michel Prévost.

[La Municipali­té] dit offi‐ ciellement qu’elle ne voit que des désavantag­es à protéger son patrimoine pour les géné‐ rations à venir.

M. Prévost se demande d'ailleurs pourquoi les élus de Maniwaki ne préfèrent pas étudier les demandes de cita‐ tion individuel­lement.

On comprend très bien que la Municipali­té de Mani‐ waki ne peut pas accepter toutes les demandes de cita‐ tion qu’elle reçoit. Mais entre rejeter une demande et an‐ noncer qu’à l’avenir, elle va re‐ fuser toute demande, il y a une marge qui est très incom‐ préhensibl­e.

Il croit d’ailleurs que les élus saisissent mal la défini‐ tion de patrimoine religieux, qui englobe aussi des lieux comme des couvents, des presbytère­s et des croix de

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada