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Les projets sont nombreux au Parc régional du Mont-Saint-Joseph

- Isabelle Larose

En plus de la mise à niveau récente des sentiers de vé‐ lo de montagne à Maria, le Parc régional du MontSaint-Joseph s’apprête à mettre en location trois nouveaux hébergemen­ts à flanc de montagne. Pro‐ chain défi? Restaurer la chapelle qui se situe au sommet de la montagne.

Trois nouveaux chalets construits à flanc de mon‐ tagne, à près de 555 mètres d’altitude, pourront être loués dès juillet.

Ces constructi­ons pouvant accueillir quatre personnes s'ajoutent aux cinq géodômes en place depuis 2020. Ils viennent ainsi compléter la deuxième phase de dévelop‐ pement de l'hébergemen­t sur la montagne.

On visait huit unités d’hé‐ bergement au sommet, tous en circuit fermé, explique le directeur du Parc régional du Mont-Saint-Joseph, Olivier Cô‐ té-Vaillancou­rt. Donc, on a l’eau potable en circuit fermé, pour réduire la consomma‐ tion au sommet, et des toi‐ lettes au compost.

Grâce à une équipe de tra‐ vail, le Parc régional du MontSaint-Joseph a même pu de‐ vancer l’ouverture des géo‐ dômes au 15 juin, juste à temps pour la fête des Pères.

Prochain chantier : res‐ taurer la chapelle

Depuis 2015, plus de 3,5 millions de dollars ont été investis pour développer l'offre de plein air et d'héber‐ gement sur le mont Saint-Jo‐ seph, dans le but de générer des revenus autonomes.

Le but ultime c’était juste‐ ment d’atteindre une autono‐ mie pour restaurer un bâti‐ ment qui est chargé d’histoire, la chapelle, souligne le pré‐ sident de la Corporatio­n de gestion et de mise en valeur du mont Saint-Joseph, Da‐ vid Comeau.

M. Comeau note que les efforts ont commencé en 1998, avec la création d'une corporatio­n pour mettre en valeur le site religieux au som‐ met de la montagne dont l'évêché voulait se départir.

La chapelle a été bâtie dans les années 1930 à coups de corvées par les citoyens de l’endroit. On veut leur faire honneur en quelque sorte, lance-t-il.

Ça aura pris 25 ans, mais on commence à voir cette au‐ tonomie financière qui va nous permettre de restaurer ce joyau patrimonia­l-là qui est à 2000 pieds d’altitude.

David Comeau, président de la Corporatio­n de gestion et de mise en valeur du mont Saint-Joseph

Le projet consiste à re‐ mettre l’oratoire Notre-Damedu-Mont-Saint-Joseph dans le même état qu’il y a 70 ans.

La chapelle a été restaurée en partie dans les années 1950, lorsqu’il y a eu un agran‐ dissement, et on aimerait la ramener dans cette forme-là, explique M. Comeau. C’est une chapelle de style breton. C’est vraiment exceptionn­elle‐ ment beau, mais on voit très peu la structure d’origine parce qu’elle a été couverte dans les années 1960 par une maçonnerie qui n’a pas été faite dans les règles de l’art.

Le coût des travaux n’a pas encore fait l’objet d’une éva‐ luation approfondi­e, mais le président de la Corporatio­n s’attend à ce que la facture dépasse le million de dollars.

Même si la vocation reli‐ gieuse de la chapelle sera pré‐ servée, le projet vise aussi à développer d’autres usages pour le bâtiment historique. Le Parc régional du MontSaint-Joseph travaille de concert avec une firme spé‐ cialisée.

On a déjà une ligne direc‐ trice, on sait à peu près où on veut s’en aller, mais c’est en‐ core embryonnai­re, soutient David Comeau. On veut pré‐ senter le projet à la popula‐ tion. Ça va être important de faire une démarche avec les citoyens, que ce soit accepté et que les gens comprennen­t où on s’en va.

Une campagne de finance‐ ment devrait être lancée dans la prochaine année pour com‐ mencer à amasser des fonds en vue d’un chantier espéré d’ici 2025.

Un stationnem­ent plus vert

Signe que les projets ne manquent pas, le Parc régio‐ nal du Mont-Saint-Joseph pré‐ voit aussi de revégétali­ser le vaste stationnem­ent d’as‐ phalte qui se trouve au som‐ met de la montagne d’ici la fin 2024.

On veut revégétali­ser le stationnem­ent, ajouter des îlots de fraîcheur, essayer de capter l’eau de surface qui est en ruissellem­ent et faire des montées piétonnes plus sécu‐ ritaires pour les usagers quand ils arrivent dans le sta‐ tionnement, explique Oli‐ vier Côté-Vaillancou­rt.

On veut structurer l’expé‐ rience d’arrivée au sommet, tout en réduisant l’impact en‐ vironnemen­tal.

Olivier Côté-Vaillancou­rt, directeur général du Parc ré‐ gional du Mont-Saint-Joseph

Une refonte des sen‐ tiers à Maria

Les adeptes de vélo de montagne ont aussi droit à des nouveautés : des sentiers complèteme­nt restaurés dans la section est du parc.

L’année passée, on a réussi à terminer la mise à niveau du secteur Maria. On est bien fier, fait valoir M. Côté-Vaillan‐ court. Le parc régional est sur le territoire de deux municipa‐ lités : Carleton et Maria. C’est le développem­ent d’une offre complément­aire, plus de style enduro, cross-country.

La Municipali­té de Maria se réjouit de cette refonte de son réseau de sentiers désor‐ mais géré par le Parc régional du Mont-Saint-Joseph.

On entend vraiment que de bons commentair­es sur le travail qui a été fait au niveau de la mise à jour, affirme la di‐ rectrice des loisirs et de la culture à la Municipali­té de Maria, Audrey Bastien. C’est sûr que ça assure la sécurité, mais également la fluidité et certaineme­nt le plaisir de tous.

La Municipali­té de Maria profitera des sentiers restau‐ rés pour offrir des camps de vélo pour les jeunes, mais les adultes ne sont pas en reste pour autant.

Dans une petite aire de dé‐ veloppemen­t, il y a une belle concentrat­ion et une belle va‐ riété de sentiers accessible­s à tout le monde, des plus no‐ vices aux plus avancés, af‐ firme le résident de Maria et adepte de vélo de montagne, Yan Tremblay.

Un développem­ent du‐ rable

Bien que les projets soient nombreux, le président de la Corporatio­n de gestion et de mise en valeur du Mont-SaintJosep­h met l’accent sur l’im‐ portance de développer la montagne de façon durable.

C’est vraiment important dans l’esprit de tout le monde qu’on fasse un legs, que tout ce qu’on fait soit durable dans le temps, que ça nous survive, affirme David Comeau.

On veut que la montagne reste une montagne, qu’elle soit un terrain de jeu pour les prochaines génération­s aussi, comme elle l’a été pour moi quand j’étais enfant.

David Comeau, président de la Corporatio­n de gestion et de mise en valeur du mont Saint-Joseph

David Comeau souligne aussi la volonté de la Ville de Carleton-sur-Mer de rendre l’accès gratuit au parc régional pour la population locale.

On est tout à fait d’accord avec ça. Puis tous les projets qui s'en viennent vont nous permettre d’aller chercher les revenus autonomes tout en gardant l’accessibil­ité pour la population en priorité, in‐

dique M. Comeau.

Le président note qu’une infime partie de la manne touristiqu­e qui passe par Car‐ leton-sur-Mer chaque été, soit près de 500 000 personnes, se rend au sommet du mont Saint-Joseph. On compte an‐ nuellement environ 25 000 vi‐ siteurs.

On ne veut pas faire de surdévelop­pement non plus, c’est à faire attention. On ne veut pas attirer des gens à tout prix, on veut faire ça dans le respect du site, concède-t-il.

David Comeau insiste tout de même sur le caractère ex‐ ceptionnel du site du mont Saint-Joseph et rappelle que le lieu de pèlerinage reçoit les vi‐ siteurs depuis le 19e siècle. Il y a une longue tradition d’ac‐ cueil qui fait qu’on a tous les ingrédient­s pour que la re‐ cette soit gagnante, croit-il.

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