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« La situation ne nous permet pas d’attaquer tous les feux », dit la SOPFEU

- Jean-François Thériault

Les ressources de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) ne lui permettent de s'atta‐ quer qu'à une trentaine d'incendies de forêt à la fois, alors que plus de 148 feux font rage en ce moment sur le territoire québécois.

C'est ce qu'a confirmé le ministre de la Sécurité pu‐ blique du Québec, François Bonnardel, lors d'une confé‐ rence de presse dimanche matin.

On a pris en charge 35 feux [comparativ­ement] à 21 hier, a-t-il dit. Vous comprendre­z que ces feux ont été [choisis] pour protéger nos infrastruc‐ tures névralgiqu­es, mais sur‐ tout pour protéger notre po‐ pulation, protéger [ses] biens.

Toutes nos ressources sont concentrée­s sur ces 35 feux présenteme­nt, a ajou‐ té le ministre Bonnardel.

En ce moment, la situation ne nous permet pas d'atta‐ quer tous les feux, a confirmé Stéphane Caron, coordonna‐ teur à la prévention et aux communicat­ions de la SOP‐ FEU, en entrevue sur les ondes d'ICI RDI. On continue d'en attaquer entre 25 et 30 simultaném­ent, a-t-il ajou‐ té.

On doit déplacer les avions-citernes d'un feu à l'autre pour essayer de les contenir [...], mais on n'arrive pas nécessaire­ment à les éteindre complèteme­nt.

Stéphane Caron, coordon‐ nateur à la prévention et aux communicat­ions de la SOP‐

FEU

M. Caron aussi indiqué que la SOPFEU appuie ses dé‐ marches en fonction du sou‐ tien qu'il est possible d'offrir aux communauté­s situées le plus près des flammes.

La situation demeure par‐ ticulièrem­ent critique en Abiti‐ bi, où les résidents de certains secteurs de la ville de Val-d'Or ont à leur tour dû quitter leur domicile samedi soir.

Plus tôt, les secteurs de Le‐ bel-sur-Quévillon et de Lac-Si‐ mon avaient également été évacués.

Selon M. Caron, l'incendie qui menace Lebel-sur-Quévil‐ lon couvre environ 30 000 hectares.

Plus tôt dans la journée, le responsabl­e de la SOPFEU évoquait plutôt 100 000 hec‐ tares, soit le triple, et n'hési‐ tait pas à parler du plus grand feu de l'histoire du Québec.

En fin d'après-midi, M. Ca‐ ron a expliqué que lors de la première mesure de l'ampleur de ce sinistre, le gigantesqu­e panache de fumée avait com‐ pliqué les observatio­ns. Ça va quand même bien en ce qui concerne le travail [de lutte contre les flammes] de ce cô‐ té-là, a-t-il ajouté.

Ainsi, les autorités ne s'at‐ tendent pas à ce que le feu at‐ teigne le centre urbain de Vald'Or. En point de presse, plus tôt dimanche, François Bon‐ nardel avait voulu se faire ras‐ surant. Il n'y a aucune inquié‐ tude dans les prochaines heures, sinon, à court terme, d'un feu qui pourrait at‐ teindre Val-d'Or, a-t-il dit.

Un lourd nuage de fumée enveloppe néanmoins la ville et la qualité de l'air y est si mauvaise que les autorités re‐ commandent aux résidents de rester à l'intérieur et de fer‐ mer fenêtres et échangeurs d'air.

Dans la grande région de Val-d'Or, et plus précisémen­t aux alentours de Normétal, M. Caron a précisé que la SOPFEU disposait de plu‐ sieurs appareils volants pour aider à circonscri­re les incen‐ dies.

La situation est tout de même préoccupan­te, a-t-il ad‐ mis.

On sent que la capacité opérationn­elle, par rapport à la force du feu, est un enjeu.

La pluie et des renforts arrivent

M. Caron dit toutefois se réjouir de l'arrivée prochaine de la pluie dans certaines ré‐ gions. Cependant, la pluie n'est jamais tombée tant qu'elle n'est pas tombée.

À Sept-Îles, sur la CôteNord, le bilan semble plus en‐ courageant. Selon Stéphane Caron, des vents favorables ont donné un coup de pouce aux pompiers et ont poussé la fumée en dehors des li‐ mites de la ville. De la pluie est également attendue dans les prochains jours.

Plus de 6000 personnes demeurent tout de même soumises à un ordre strict d'évacuation, reconduit di‐ manche par les autorités mu‐ nicipales pour au moins 24 heures.

Les pompiers de la SOP‐ FEU pourront bientôt comp‐ ter sur des renforts.

Déjà, 100 soldats de l'ar‐ mée canadienne sont pré‐ sents sur le terrain pour aider à la coordinati­on et à la logis‐ tique. Une centaine d'autres suivent une formation accélé‐ rée dimanche pour devenir pompiers forestiers et iront dès lundi prêter main-forte sur le terrain.

D'ici quelques jours, il de‐ vrait y avoir plus de 1000 per‐ sonnes sur le terrain pour combattre ces feux.

François Bonnardel, mi‐ nistre de la Sécurité publique

La SOPFEU attend égale‐ ment quelques 200 pompiers auxiliaire­s et plus de 350 pom‐ piers venus de l'étranger pour venir gonfler ses rangs.

Le président français Em‐

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