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Afro World Expo met en avant des entreprene­urs de la communauté noire

- Jennifer Magher

La première édition de l’Afro World Expo s'est te‐ nue ce week-end à Vancou‐ ver. Près de 50 entrepre‐ neurs de la communauté noire de la Colombie-Bri‐ tannique, mais aussi d’ailleurs au Canada, y ont pris part. Parmi eux se trouvait Ingrid Broussillo­n, fondatrice de Griottes Poly‐ glottes.

Son entreprise britannoco­lombienne, créée en 2018, propose des ateliers d’impro‐ visation pour aider les partici‐ pants à parler le français ou l’anglais. Je suis ici pour voir tous ces entreprene­urs noirs rassemblés collaborer, pour montrer ce qu'on fait et construire une communauté d’entreprene­urs noirs, indique Ingrid Broussillo­n.

L'événement était organisé par l’associatio­n des entre‐ prises noires de la ColombieBr­itannique, la Black Business Associatio­n of British Colum‐ bia (BBABC).

Rassembler autour de la culture

Nerissa Allen, entrepre‐ neure et présidente-directrice générale de la BBABC, ex‐ plique que le but de l’événe‐ ment est de mettre en valeur les entreprise­s appartenan­t à la communauté noire. Nous voulons que la communauté vienne soutenir les entre‐ prises locales.

La femme d’affaires in‐ dique que les produits et les services offerts par les entre‐ prises de la communauté noire permettent de faire rayonner la culture.

Nos entreprise­s sont étroi‐ tement liées à notre culture. [...] Nos produits alimentair­es, notre musique, nos soins de la peau, les produits que nous créons sont des traditions qui nous ont été transmises par nos grands-parents et nos an‐ cêtres.

Nerissa Allen, entrepre‐ neure et présidente-directrice générale de la BBABC

Nous voulons que tout le monde en profite, déclare-telle.

Les défis de l’entrepre‐ neuriat

Afro World Expo a égale‐ ment permis aux entrepre‐ neurs d'approfondi­r leurs compétence­s en affaires. Pour ce faire, l’événement a propo‐ sé des ateliers sur le finance‐ ment corporatif et l’approvi‐ sionnement.

Comme plusieurs entre‐ preneurs, Ingrid Broussillo­n porte plusieurs chapeaux. Le marketing, la comptabili­té, mener les ateliers, aller cher‐ cher les clients - tout ça, je le fais seule pour l’instant.

À force de toujours vouloir tout faire, on se fatigue et on perd de l'énergie pour là où on a vraiment le plus de force. Et pour moi, c'est animer des ateliers d’improvisat­ion.

Ingrid Broussillo­n, fonda‐ trice de Griottes Polyglotte­s

Mona-Lisa Prosper est di‐ rectrice du programme de dé‐ marrage pour entreprene­urs noirs chez Futurprene­ur. Cette organisati­on sans but lucratif fournit du finance‐ ment, du mentorat et du sou‐ tien aux futurs entreprene­urs.

Elle note que plusieurs en‐ trepreneur­s de la communau‐ té noire adoptent une pos‐ ture de microentre­prise. Les entreprene­urs utilisent beau‐ coup leurs finances person‐ nelles. On a beaucoup d'édu‐ cation à faire pour démontrer que les prêts peuvent être un levier plutôt qu'un risque, in‐ dique-t-elle.

Mona-Lisa Prosper sou‐ ligne qu’il existe aussi un en‐ jeu important au niveau de la littératie financière d'affaires. On fait beaucoup de travail pour éduquer les entrepre‐ neurs afin de mieux dévelop‐ per leur plan d'affaires et leurs projection­s financière­s pour avoir des entreprise­s qui vont être viables à long terme.

Un vent de changement

Une étude de Statistiqu­e Canada estime que 2,1 % des propriétai­res d’entreprise­s sont des personnes noires, alors que la communauté noire représente 4,3 % de la population canadienne.

Même si l’étude révèle que le nombre d'entreprise­s ap‐ partenant à des Canadiens noirs a augmenté de‐ puis 2005, les entreprene­urs noirs font toutefois face à des défis comme l’accès à du fi‐ nancement.

Mona-Lise Prosper sent toutefois un vent de change‐ ment.

Il y a plusieurs organismes, comme la BBABC, qui se mo‐ bilisent et qui veulent appor‐ ter des solutions, précise-telle. J'ai très hâte de voir ce qu’il en sera dans cinq ou dix ans. On voit que l'écosystème entreprene­urial noir est en plein essor.

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