Radio-Canada Info

Sécheresse et agricultur­e : « On ne peut plus s’endetter pour nourrir les gens »

- Jean-François Thériault

Les semaines se suivent et ne se ressemblen­t pas pour les agriculteu­rs du Québec, aux prises avec les mon‐ tagnes russes de la météo.

Depuis le mois d'avril, on a différents mélanges de tem‐ pératures... Des temps froids, du gel tardif, des chaleurs, même une canicule [...]. C'est l'inquiétude pour les produc‐ teurs qui ont en plus à faire face à l'inflation, affirme Mar‐ tin Caron, président de l'Union des producteur­s agri‐ coles du Québec (UPA), en en‐ trevue sur les ondes d'ICI RDI.

Si les récoltes ne sont pas, à première vue, compromise­s, les volumes de production pourraient en être en baisse, et les prix, eux, en hausse.

Prenons comme exemple la production de fraises... C'est sous contrôle présenteme­nt, mais c'est au niveau du vo‐ lume que c'est inquiétant, illustre M. Caron, qui promet néanmoins que c'est sûr que [la fraise du Québec] va être au rendez-vous.

Une gestion de coûteuse l'eau

L'UPA n'hésite pas à mon‐ trer du doigt les changement­s climatique­s pour expliquer ces bouleverse­ments dans les façons de faire des agricul‐ teurs, des bouleverse­ments qui entraînent avec eux leur lot de conséquenc­es entre autres financière­s.

Il faut avoir une gestion différente de nos production­s agricoles par rapport à l'eau et la sécheresse, avance Martin

Caron. Il faut avoir des sys‐ tèmes d'irrigation pour être capable de survivre aux situa‐ tions climatique­s qui changent.

C'est beaucoup de stress, et c'est beaucoup d'investis‐ sements.

Martin Caron, président de l'Union des producteur­s agri‐ coles

Ces investisse­ments, aux‐ quels s'ajoute la hausse des taux d'intérêt, mettront de la pression de la ferme à table, prévient M. Caron. Le prix va augmenter, dit-il. On est ren‐ du à une limite, on ne peut plus s'endetter pour nourrir les gens.

Il lance en cela une perche aux différents ordres de gou‐ vernement, les invitant à sou‐ tenir les agriculteu­rs dans ce processus d'adaptation. Il faut avoir des programmes de soutien qui sont adaptés à la réalité que l'on vit, dit-il.

Souvent, nos gouverne‐ ments voient ça comme une dépense. Mais quand on in‐ vestit dans l'agricultur­e, c'est dans le garde-manger des Québécois.

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