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N’allez pas en forêt, implore la Ville de La Tuque

- Marilyn Marceau

Le feu qui menace le vil‐ lage était toujours hors de contrôle mardi matin, se‐ lon la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) et s’étendant sur près de 135 kilomètres car‐ rés.

[Lundi], ça a été relative‐ ment une bonne journée. Le feu n’a pas progressé et si les vents restent dans la même direction, on a encore un es‐ poir de pouvoir sauver le vil‐ lage, affirme la chef de service aux communicat­ions de La Tuque, Hélène Langlais.

Le premier ministre du Québec, François Legault, avait pourtant déclaré lundi que malheureus­ement, [pour] Clova [...] on a comme perdu le contrôle. On va être obligé de laisser brûler Clova . Ces propos ont suscité de l’éton‐ nement et de la colère chez des gens de cette communau‐ té affiliée à La Tuque.

La SOPFEU soutient toute‐ fois que l’incendie dans ce sec‐ teur situé à environ 200 kilo‐ mètres de La Tuque est im‐ portant pour son organisa‐ tion et que des renforts sont attendus dans cette région.

Le feu de Clova est une priorité, parce qu’une priorité qui est très importante, ce sont les vies humaines.

José Poitras, agente à la prévention et aux communi‐ cations à la SOPFEU

Des chalets et des sites de villégiatu­re menacés

On savait que le village de Clova n'avait pas brûlé, in‐ dique la porte-parole de la Ville de La Tuque, Hélène Lan‐ glais, en réaction aux propos de François Legault.

Elle souligne que la situa‐ tion reste tout de même très imprévisib­le. La bataille n’est pas gagnée du tout, ça c'est certain. C'est certain aussi qu'il y a des sites de villégia‐ ture qui ont passé au feu, il y en a peut-être d'autres qui vont passer au feu, donc il y a des chalets qui risquent de disparaîtr­e, explique-t-elle. Pour le moment, on n'est pas capable de répondre aux gens à savoir c'est où exactement, puis combien de chalets vont y rester? Ça, on peut pas le déterminer.

Hélène Langlais affirme par ailleurs que la Ville reçoit beaucoup d'appels présente‐ ment de gens qui rivalisent d'imaginatio­n pour trouver une façon de rentrer dans le bois malgré l'interdicti­on.

Si vous voulez vraiment ai‐ der les équipes qui sont en fo‐ rêt présenteme­nt, qui luttent contre les feux et qui en ont plein les bras, respectez le dé‐ cret, puis n'allez pas en forêt jusqu'à temps qu'on aille une bonne pluie, qu'on puisse re‐ prendre le contrôle.

Hélène Langlais, chef de service aux communicat­ions

Selon la Ville, il n’y a pas d’avion qui arrose directe‐ ment le feu par les airs près de Clova, mais des hélico‐ ptères participen­t aux efforts. Hélène Langlais affirme qu’une quarantain­e de per‐ sonnes combattent les flammes, notamment avec de la machinerie lourde.

En Haute-Mauricie, il y a quand même une quinzaine d'incendies qui font rage, ce sont des feux qui ont été oc‐ casionnés par la foudre qui s'est abattue la semaine pas‐ sée, indique Josée Poitras, de la SOPFEU.

Une grande partie du parc de la Mauricie fermée

Le parc national de la Mau‐ ricie a annoncé lundi des me‐ sures exceptionn­elles en rai‐ son des risques d’incendie.

Afin de réduire les risques, la direction du parc national de La Mauricie a pris la déci‐ sion de restreindr­e l’accès aux visiteurs et d’arrêter les activi‐ tés de son personnel en ar‐ rière-pays ainsi que de fermer l’ensemble des sites de canotcampi­ng, peut-on lire dans le communiqué envoyé lundi.

Il est dorénavant interdit aux visiteurs d’accéder aux sentiers pédestres, de prati‐ quer des activités nautiques et de pêcher sur tout le terri‐ toire, et ce, jusqu’à un rétablis‐ sement de l’indice de feu à un niveau de risque acceptable.

Extrait du communiqué du parc national de la Mauricie

Le danger d’incendie est extrême dans toute la Mauri‐ cie et le Centre-du-Québec, selon la SOPFEU.

Avec des entrevues réali‐ sées à l'émission Toujours le matin

d’accompagne­ment pour comprendre que ce n’est pas le temps de faire des feux à l’extérieur , se désole Nor‐ mand Lagrange, directeur gé‐ néral de la MRC d'AbitibiOue­st.

Le camping régional de Malartic, près de Val-d'Or, ferme aussi pour une période indétermin­ée.

Un deuxième feu in‐ quiète à Lebel-sur-Quévil‐ lon

À Lebel-sur-Quévillon, dans le Nord-du-Québec, la Municipali­té informera ses ci‐ toyens sur l’état de la situa‐ tion à 9 heures.

Lundi soir, le maire, Guy Lafrenière, a rappelé aux ci‐ toyens que la décision de quitter la ville a été prise ven‐ dredi dernier par mesure pré‐ ventive. Un premier incendie avait cessé sa progressio­n vers la ville, mais un second dans le secteur du lac Came‐ ron progressai­t.

Selon Mélanie Morin, la SOPFEU s’attendait à ce que ce deuxième feu atteigne la route 113 pendant la nuit.

Des sinistrés de Lebel-surQuévill­on s’inquiètent d’ailleurs pour leur sécurité fi‐ nancière. Ils ont quitté rapide‐ ment leur domicile et at‐ tendent de pouvoir retourner travailler.

Qualité de l'air

À Senneterre, la mairesse Nathalie-Ann Pelchat assure qu’aucun feu ne menace le noyau urbain. Des masques N95 sont disponible­s pour les résidents qui se sentent in‐ commodés par les particules dans l’air et la fumée.

Elle ajoute que les mesures d’urgence sont en place en cas d’évacuation.

Des avertissem­ents de smog sont en vigueur en Abi‐ tibi-Témiscamin­gue et dans le Nord-du-Québec. Les feux de forêt entraînent une détério‐ ration de la qualité de l'air et comportent des risques pour la santé.

Il est recommandé aux personnes asthmatiqu­es ou atteintes de maladies respira‐ toires ou cardiaques de rester à l'intérieur et de fermer les fenêtres.

Des centres de services scolaires et des garderies ont pris la décision de garder les enfants à l'intérieur et d'éviter les activités extérieure­s.

La Commission des normes, de l’équité, de la san‐ té et de la sécurité du travail (CNESST) rappelle d'inspecter le système de ventilatio­n et effectuer le nettoyage ou le remplaceme­nt des filtres, le cas échéant, à la suite d'un in‐ cendie ou après la disparitio­n d'un panache de fumée.

Retour partiel à Lac-Si‐ mon

Après deux nuits dans un lieu d’hébergemen­t d’urgence, une partie de la communauté de Lac-Simon a pu retourner à la maison lundi. L’avis d’éva‐ cuation avait été donné sa‐ medi matin.

Les personnes qui re‐ tournent à Lac-Simon doivent respecter des consignes comme rester à l’intérieur et fermer les fenêtres. Un couvre-feu de 22 h à 6 h est aussi imposé.

On va rester en préalerte pour encore quelque temps. Je crois que nos gens vont être en sécurité. Reste que tout le monde doit rester vigi‐ lant, souligne Lucien Wabano‐ nik, chef de Lac-Simon.

Les personnes considérée­s vulnérable­s ne sont pas en‐ core autorisées à réintégrer Lac-Simon.

Formation accélérée de la SOPFEU

La SOPFEU forme 300 per‐ sonnes en accéléré cette se‐ maine. La main-d’oeuvre vient d’entreprise­s forestière­s comme des travailleu­rs sylvi‐ coles. Ils viendront aider les pompiers forestiers vers la fin de la semaine.

À La Sarre, un programme de distributi­on de repas gra‐ tuits sera offert dès au‐ jourd’hui. La Ville collabore avec le Centre de formation profession­nelle Lac-Abitibi. Les personnes évacuées doivent être enregistré­es pour y avoir accès deux fois par jour.

En soirée, la Municipali­té de La Reine, située à une ving‐ taine de kilomètres de Nor‐ métal, demandait à ses ci‐ toyens évacuants de façon volontaire d’indiquer claire‐ ment sur leur porte leur nom et le lieu où ils se rendaient.

Deux feux inquiètent dans le secteur, mais l’état d’ur‐ gence n'a pas été déclaré. La Municipali­té recherche aussi des bénévoles pour aider en cas d’évacuation.

Les feux de forêt in‐ quiètent au Québec. La Socié‐ té de protection des forêts contre le feu déploie ses équipes en fonction des prio‐ rités. Le premier ministre François Legault a annoncé lundi que le feu qui menace Clova, un village de 36 habi‐ tants en Mauricie, n'était pas maîtrisé. « On va être obligé de laisser brûler Clova », avaitil

annoncé.

Établissem­ents scolaires

En Abitibi-Ouest, le pa‐ villon Normétal est fermé jus‐ qu’à nouvel ordre puisque l’ordre d’évacuation est tou‐ jours en vigueur.

Les élèves de Saint-Lam‐ bert qui fréquenten­t l’école de Dupuy peuvent s’y rendre, mais le service d’autobus pour retourner à la Cité étu‐ diante Polyno de La Sarre se‐ ra offert en après-midi seule‐ ment.

L’horaire habituel reprend ce mardi à la Cité étudiante Polyno. Le Centre de services scolaire du Lac-Abitibi précise que des trajets d'autobus se‐ ront adaptés pour les élèves délocalisé­s.

À Senneterre, les cours sont suspendus mardi à l’école secondaire La Concorde et au Centre La Concorde. Le Centre de ser‐ vices scolaire de l’Or-et-desBois précise que, dans les écoles primaires, les cours ont lieu comme à l’habitude au‐ jourd’hui.

Les cours sont à nouveau suspendus à la polyvalent­e Le Carrefour, à Val-d’Or.

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