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Deux pompiers d’Halifax risquent leur vie pour sauver un homme âgé souffrant de démence

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Un capitaine de pompier de la région d’Halifax et son collègue ont risqué leur vie pour sauver un vieil homme des flammes. Souffrant de démence, il n’avait aucune idée du danger imminent et de l’avis d’évacuation qui était en cours à Ham‐ monds Plains, le 28 mai.

Kevin Corkum et son col‐ lègue Conor Scott travaillai­ent dans un poste de commande‐ ment sur la route Hammonds Plains lorsque le 911 leur a transmis un appel d’urgence d’une famille en panique.

Leur père, atteint de dé‐ mence, se trouvait toujours dans une zone où déjà, les pompiers avaient battu en re‐ traite en raison du feu qui y faisait rage.

Les deux pompiers de‐ vaient maintenant aller cher‐ cher ce pauvre homme, seul dans sa demeure située sur la route Yankeetown.

Dès qu’on a reçu cet appel du 911 […] on savait que les conditions allaient être ter‐ ribles sur la route pour s’y rendre, en raison des flammes, se souvient le capi‐ taine Kevin Corkum. Mais, c’est notre boulot. On est le service d’incendie. Notre ob‐ jectif principal, c’est la sécuri‐ té.

Inconscien­t du danger

Vêtus d’un équipement de protection individuel­le de base — sans matériel d’oxy‐ gène —, Kevin Corkum et Co‐ nor Scott ont sauté dans leur camionnett­e et sont partis sur-le-champ.

La visibilité est vite deve‐ nue nulle, à l’approche de la routeYanke­etown : les deux pompiers ont dû passer deux fois devant la résidence du vieillard avant de repérer son allée privée.

Lorsqu’on est arrivés, les flammes entouraien­t la mai‐ son. Il y avait des arbres en feu à environ 20 à 30 pieds des deux côtés du domicile.

Kevin Corkum, capitaine de pompier de la région d’Ha‐ lifax

Derrière le volant, Kevin Corkum a alors donné des instructio­ns précises à Conor Scott : ce dernier avait 30 se‐ condes top chrono pour véri‐ fier si l’homme se trouvait à l’intérieur de la maison.

Comme toutes les portes étaient barrées, Conor Scott en a défoncé une à coup de pied et s’est faufilé dans le lo‐ gis. Kevin Corkum l’a ensuite rejoint.

Le vieux gentleman était dans son fauteuil, inconscien­t du danger et de ce qui se pas‐ sait, relate Kevin Corkum.

Sains et saufs

Le vieillard au bras, Conor Scott et Kevin Corkum ont re‐ gagné en vitesse la camion‐ nette : ils n’avaient qu’un court instant pour s’y rendre avant qu’il ne soit trop tard.

C’est la première fois, en 22 ans, que j’ai regardé autour de moi et que je me suis dit : "Je ne suis pas certain à 100 % que je vais m’en sortir", par‐ tage Kevin Corkum.

De retour sur la route, Ke‐ vin Corkum a conduit son vé‐ hicule à travers les braises et la fumée jusqu’au poste de commandeme­nt. Une ambu‐ lance y attendait l'homme.

Dès qu’on l’a remis aux mains des paramédica­ux, on s’est regardé et on s’est dit "Ouais, OK… Ça, c’était quelque chose", raconte-t-il. Ensuite, on est retournés tra‐ vailler.

Peu de temps après, le duo s’est rendu dans la région d’Upper Tantallon, pour aider une autre famille à évacuer sa maison.

Faire sa part

Le président de l’Associa‐ tion des pompiers profession‐ nels d’Halifax, Brendan Mea‐ gher, n’a eu que des éloges pour le dur labeur de Conor Scott et Kevin Corkum.

Ils ont sauvé sa vie, a-t-il déclaré. Ce qu’ils ont fait, c’est remarquabl­e.

Kevin Corkum affirme mo‐ destement qu’il n’a fait que son travail. Le capitaine de pompiers de la région d'Hali‐ fax ne se considère pas comme un héros.

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