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Les cas de tuberculos­e explosent au Nunavik

- Félix Lebel

Cinq communauté­s du Nu‐ navik sont touchées par de nouvelles éclosions de tu‐ berculose, alors que la ré‐ gion connaît une recrudes‐ cence « exceptionn­elle » des cas de cette maladie in‐ fectieuse, malgré les ef‐ forts de la santé publique régionale pour l’endiguer.

Depuis le début de l’année 2023, 52 nouveaux cas actifs de tuberculos­e ont été recen‐ sés dans la région, soit davan‐ tage que l’ensemble des infec‐ tions détectées l’an dernier.

Ces cas représente­nt seulement les personnes at‐ teintes d’une forme active de la maladie, et non de la forme en dormance de la tubercu‐ lose, qui peut atteindre le sys‐ tème d’un individu sans qu’il ne le sache.

Un dépistage et un traite‐ ment préventif peuvent en‐ suite aider à freiner l’appari‐ tion d'une forme active de la tuberculos­e.

Ces efforts de dépistage ont toutefois été mis sur pause durant la pandémie de COVID-19, ce qui pourrait ex‐ pliquer cette recrudesce­nce à retardemen­t des cas de tu‐ berculose active, selon la san‐ té publique.

La stratégie est vraiment de réussir à devancer ces éclo‐ sions-là par un dépistage qui se fait en continu dans cer‐ taines communauté­s affec‐ tées. Ça n'a pas été possible de mettre ça en place comme souhaité malheureus­ement en raison de la pandémie. , ex‐ plique la Dre Marie Rochette, directrice de la santé publique du Nunavik.

Avec cette tendance à la hausse, l’objectif de la santé publique de limiter à un cas de tuberculos­e recensé chaque 5 à 7 ans d’ici 2030, à l'échelle de la région, devient de moins en moins réaliste.

C’est vraiment une maladie au long cours. La période d’in‐ cubation dure pratiqueme­nt toute une vie. [...] Ça vous donne une idée sur la com‐ plexité de la lutte contre cette maladie-là, ajoute la Dre Ro‐ chette.

Selon cette dernière, la ca‐ pacité de prévenir les cas de tuberculos­e serait aussi limi‐ tée par le manque de person‐ nel infirmier dans la région.

Les dispensair­es des vil‐ lages du côté de la baie d’Hudson sont plus particuliè‐

Bien que les autorités sani‐ taires du Nunavik aient confiance dans leur stratégie de dépistage préventif, leurs efforts seraient minés par les conditions de vie plus diffi‐ ciles des résidents.

Le surpeuplem­ent des lo‐ gements, qui touche 47 % des foyers de la région, est un des facteurs principaux de la transmissi­on de la maladie, puisqu’elle se contracte par une exposition prolongée dans l’air.

Même si nous mettons en place des dépistages de façon proactive, il n’en demeure pas mentaire, malheureus­ement c’est une maladie qui va rester , ajoute la Dre Rochette.

Démystifie­r la maladie

En octobre dernier, la Ré‐ gie régionale de santé et de services sociaux du Nunavik (RRSSSN) a mis sur pied un premier centre consacré à la sensibilis­ation et au dépistage des maladies infectieus­es dans la région.

Le centre Sailivik de la communauté de Kangiqsual­u‐ jjuaq est ouvert au public et élargit progressiv­ement son offre de service.

Par cette initiative, la santé

La RRSSSN souhaitera­it éventuelle­ment bâtir d’autres centres du genre dans la ré‐ gion et inclure le traitement d’autres maladies infec‐ tieuses, comme les infections transmissi­bles sexuelleme­nt.

Toutefois, pour résoudre efficaceme­nt l’enjeu de la tu‐ berculose, des efforts supplé‐ mentaires dans la construc‐ tion de logements devront être consentis pour améliorer la lutte à la tuberculos­e dans la région.

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