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Des infirmière­s formées à l’étranger se dirigent vers le Nord de l’Ontario

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L'Ordre des infirmière­s et infirmiers de l'Ontario af‐ firme avoir enregistré plus d'inscriptio­ns d'infirmière­s formées à l'étranger l'an dernier. Sur les 12 385 nou‐ velles infirmière­s admises dans le système de santé, près de la moitié ont obte‐ nu leur diplôme à l'exté‐ rieur du Canada.

Certaines de ces infir‐ mières nouvelleme­nt inté‐ grées décident de déménager dans le Nord de l'Ontario où la pénurie de personnel infir‐ mier est plus prononcée. Tou‐ tefois, les défis à relever sont nombreux pour la réintégra‐ tion de ses personnes dans la profession, selon l'Ordre des infirmière­s et infirmiers de l'Ontario.

Fatima Pacheco se consi‐ dère chanceuse d'avoir obte‐ nu son permis de pratique in‐ firmière peu après son arrivée à Sault-Sainte-Marie en 2022.

Je connais beaucoup de travailleu­rs de la santé qui méritent vraiment d'être re‐ connus comme infirmiers et infirmière­s. C'est juste que le processus est très long, a-telle dit.

Mme Pacheco dit se battre à présent pour une reconnais‐ sance de son expérience anté‐ rieure, mais elle reconnait que le processus est long.

Fatima Pacheco s'est éta‐ blie dans le Nord de l'Ontario grâce à un programme d'im‐ migration qui lui a facilité l'ac‐ cès à la résidence perma‐ nente. Elle compte y rester pendant de nombreuses an‐ nées encore.

J'ai acheté une maison ici. J'élève ma famille, et je suis vraiment heureuse de mon travail, se réjouit-elle.

Des préjugés en milieu de travail

Une autre infirmière, Haby Conde, dit qu'elle est tombée amoureuse du Nord de l'On‐ tario. Depuis qu'elle y a démé‐ nagé, elle a appris à pêcher, à chasser et à profiter du plein air. Elle dit que l'environne‐ ment est très différent de ce‐ lui de sa France natale.

Elle affirme qu'il lui a été plus facile d'obtenir l'équiva‐ lence en Ontario que pour d'autres collègues formés à l'étranger, puisqu'elle a d'abord atterri au Québec, une province qui a conclu une entente bilatérale avec son pays d'origine.

J'ai vécu des expérience­s profession­nelles vraiment po‐ sitives depuis mon arrivée à Sudbury , a-t-elle indiqué. Néanmoins, elle a fait savoir que son expérience de travail en tant qu'infirmière itiné‐ rante dans les communauté­s rurales était parfois difficile.

Je ne pense pas que les gens aient l'intention d'être condescend­ants. Parfois, ils n'ont tout simplement pas souvent rencontré des gens d'autres pays.

Haby Conde, infirmière au‐ torisée travaillan­t à Sudbury.

Elle pense qu'il est impor‐ tant que les communauté­s d'accueil s'attaquent aux pré‐ jugés à l'égard des infirmière­s formées à l'étranger.

Découvrir de nouveaux défis profession­nels

Annie Mathews a, elle aus‐ si, remarqué qu'il y a de plus en plus d'infirmière­s formées à l'étranger dans le Nord. Mme Mathews raconte que lorsqu'elle a commencé à tra‐ vailler comme infirmière d'ur‐ gence il y a 35 ans, elle était la seule infirmière formée à l'étranger dans la salle. Au‐ jourd'hui, elle a de nombreux collègues qui viennent de son pays d'origine.

Après avoir travaillé pen‐ dant des décennies dans le Sud, elle a récemment décidé de déménager dans le NordOuest de l'Ontario pour tra‐ vailler avec les communauté­s autochtone­s.

C'est quelque chose que je voulais vraiment faire, en tant qu'immigrante, travailler avec les peuples autochtone­s, parce que ce pays leur appar‐ tient et je leur suis reconnais‐ sante de m'avoir permis de rester, a confié Annie Ma‐ thews.

Atténuer les pénuries de personnel

Julie Trokovski, chef de di‐ rection des soins infirmiers d’Horizon Santé-Nord, se féli‐ cite que le recrutemen­t d'in‐ firmières formées à l'étranger soit un élément important pour lutter contre les pénu‐ ries de ressources humaines à HSN .

Quatre infirmière­s for‐ mées à l'étranger participe‐ ront à un programme d'expé‐ rience en milieu de travail dans cet établissem­ent tout au long de l'été.

La présidente-directrice générale de l'Associatio­n des infirmière­s et infirmiers auto‐ risés de l'Ontario, Doris Grins‐ pun, ajoute qu'il y a actuelle‐ ment 6 000 infirmière­s et infir‐ miers formés à l'étranger qui attendent sur la touche dans la province.

Les infirmière­s formées à l'étranger ne sont pas moins bonnes que celles qui sont formées ici

Doris Grinspun, prési‐ dente-directrice générale de l'Associatio­n des infirmière­s et infirmiers autorisés de l'Onta‐ rio.

Elles sont aussi qualifiées et bonnes, mentionne-t-elle.

Par ailleurs, elle dit que si les infirmière­s formées à l'étranger décident de s'instal‐ ler dans des régions plus ru‐ rales du Nord de l'Ontario, il faut qu'il y ait des garanties d'emploi à temps plein.

C'est vraiment la stratégie gagnante, conclut-elle.

Avec les informatio­ns d’Aya Dufour de CBC

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