Sébaste et crevette : le milieu des pêches entendu à Ottawa
Des intervenants du milieu des pêches du Québec et de l’Atlantique ont plaidé à Ottawa jeudi après-midi au sujet de la crise qui frappe l’industrie des pêches.
Ils ont témoigné, par visio‐ conférence, devant le comité permanent des pêches et des océans, notamment au sujet des crevettiers et de la pêche au sébaste. La séance de jeudi concernait notamment la question des barèmes utili‐ sés par le ministère pour fixer les quotas de pêche au sébaste.
Les acteurs de l’industrie des pêches ont réitéré plu‐ sieurs points de leurs reven‐ dications, notamment la question des quotas, dont la majorité revient aux bateaux hauturiers.
L’annonce faite par la mi‐ nistre [des Pêches Diane Le‐ bouthillier] le 26 janvier est venue confirmer […] l’arrêt de mort de la flottille de crevet‐ tiers du golfe du SaintLaurent en allouant la plus grande part des quotas de sébaste présents et futurs à des pêcheurs hauturiers qui, eux, peuvent continuer à prospérer sans ces quotas, a mentionné le directeur géné‐ ral de l’Office des pêcheurs de crevettes du Québec, Pa‐ trice Element.
Il déplore ainsi le partage des quotas qui apporte, se‐ lon lui, peu ou pas de retom‐ bées dans les communautés maritimes de l’est du Canada.
Claudio Bernatchez, direc‐ teur général de la Coopéra‐ tive des capitaines proprié‐ taires de la Gaspésie s’est également adressé au co‐ mité. Il a demandé au comité d’avoir une approche et une vision globale face à la situa‐ tion.
Il faut, une fois pour toutes, qu’on écoute les sciences, qu’on écoute l’in‐ dustrie, puis qu’on sorte le politique des décisions qui sont prises dans le monde des pêches au Canada.
Claudio Bernatchez, direc‐ teur général de la Coopéra‐ tive des capitaines proprié‐ taires de la Gaspésie
Le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éco‐ logie halieutique à l’Institut des sciences de la mer de Ri‐ mouski (ISMER) de l’Univer‐ sité du Québec à Rimouski,
Dominique Robert, a précédé M. Bernatchez.
Le chercheur de l’ISMER est d’avis que la pêche au sé‐ baste, même avec une aug‐ mentation des quotas dédiés aux crevettiers, ne pourrait pas compenser pour la dis‐ parition de la crevette.
Il avance également que la crise qui touche les crevet‐ tiers actuellement pourrait s’étendre rapidement à d’autres pêcheries.
Je recommanderais au co‐ mité permanent des pêches et des océans d’étendre le cadre de la présente étude au-delà des allocations de la pêche au sébaste pour iden‐ tifier une gamme de solu‐ tions qui permettront d’en‐ rayer la crise que subissent les crevettiers à court terme et d’augmenter la résilience du secteur des pêches à plus long terme en établissant une stratégie pour prévenir les prochaines crises qui se profilent à l’horizon dans le golfe du Saint-Laurent, dit-il.
Jean Lanteigne de la Fédé‐ ration régionale acadienne des pêcheurs professionnels et un syndicat de travailleurs de Terre-Neuve-et-Labrador ont aussi été entendus par le comité permanent jeudi après-midi.