Visa pour certains Mexicains : « Un changement était nécessaire », dit le ministre Miller

Dès 23 h 30 jeudi, certaines catégories de voyageurs mexicains devront être mu‐ nis d’un visa pour entrer au Canada, a confirmé le mi‐ nistre de l'Immigration, Marc Miller. Radio-Canada avait révélé mercredi que le gouvernement Trudeau fait marche arrière dans ce dossier, un peu plus de sept ans après avoir permis la libre circulation des Mexicains au pays.

Le dernier vol de la com‐ pagnie mexicaine Aéro Mexico à transporter des voyageurs sans visa atterrira à l’Aéroport de Montréal jeudi à 21 h 30.

Les autorisations de voyage accordées jusqu'à jeudi seront annulées pour toutes les personnes qui ne seront pas entrées au Ca‐ nada avant 23 h 30.

Ainsi, ces personnes de‐ vront reprendre leurs dé‐ marches, mais en deman‐ dant un visa, à moins qu’elles ne remplissent les conditions d’exemption.

Les Mexicains touchés par l’imposition d’un visa :

Ceux qui ne sont jamais venus au Canada ou aux États-Unis depuis 10 ans Ceux arrivés au Canada avec une Autorisation de voyage électronique (AVE) depuis 2016

: Les Mexicains exemptés

Les travailleurs tempo‐ raires qui auront un permis pour venir au Canada, y com‐ pris les travailleurs agricoles Les étudiants mexicains Les

Mexicains qui ont eu un visa canadien en 2014, 2015 ou 2016 ou certains visas améri‐ cains au cours des 10 der‐ nières années

Lors de son annonce, jeudi, le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a affirmé que les Mexicains ont représenté 17 % de tous les demandeurs d'asile en 2023 et que la plupart de leurs de‐ mandes ont été soit rejetées, soit retirées par les deman‐ deurs eux-mêmes.

M. Miller a souligné que les chiffres ont augmenté de façon exponentielle. Comme gouvernement, on se doit d’être raisonnables et de prendre des mesures.

Le ministre a également voulu démentir la réputation de laxisme du gouvernement fédéral. Il y a eu cette rumeur nocive, je pense, depuis le début 2015, selon laquelle les portes étaient grandes ouvertes sous le gouverne‐ ment Trudeau, a-t-il déclaré.

Un changement était né‐ cessaire, a insisté Marc Mil‐ ler.

Tel qu'attendu, la décision a réjoui Québec, mais la sa‐ tisfaction n’est pas totale.

Je suis content de cette décision-là. Mais c’est seule‐ ment un pas vers la bonne direction, a jugé le premier ministre François Legault.

Le gouvernement fédéral pose un bon geste en disant qu'à l’avenir, il y aura des vi‐ sas pour les Mexicains, mais que fait-on avec les 528 000 immigrants temporaires puis les 160 000 demandeurs d’asile? a-t-il insisté.

Pour sa part, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a dit juger que cette décision était bénéfique aussi bien pour le Canada que pour le Mexique.

C’est vraiment une ap‐ proche où, essentiellement, il y a des gains pour le système d’immigration canadien. Il y a aussi des gains pour le sys‐ tème d’immigration mexi‐ cain. Pourquoi? Parce qu’on fait en sorte que, aussi, les Mexicains auront le droit de travailler dans des secteurs agricoles canadiens très im‐ portants, a expliqué Mme Joly.

Et il y avait nécessaire‐ ment une demande de la part du gouvernement mexi‐ cain depuis longtemps pour qu’on élargisse le fameux programme de travailleurs saisonniers agricoles, a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué, le gouvernement mexicain d'Andrés Manuel López Obra‐