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Louis Plamondon et Jean Chrétien rendent hommage à Brian Mulroney

- Linda Corbo

Les réactions abondent, à la suite du décès de l'an‐ cien premier ministre cana‐ dien Brian Mulroney jeudi, à l'âge de 84 ans.

Louis Plamondon, député fédéral de Bécancour-Nico‐ let-Saurel, lui rend un hom‐ mage bien senti, lui qui a été sous sa gouverne sous la bannière des progressis­tesconserv­ateurs entre 1984 et 1990. Il est d’ailleurs le seul politicien qui a siégé avec lui à être encore présent à la Chambre des Communes.

Le député d'expérience a évolué à côté de Brian Mulro‐ ney pendant six ans seule‐ ment, mais sa présence aura été décisive dans son par‐ cours.

C’est lui qui m’a décidé à aller en politique, à devenir politicien , déclare Louis Pla‐ mondon, qui se remémore d'ailleurs parfaiteme­nt un discours de Mulroney à SeptÎles,

qui a été déterminan­t. Il avait dit: il y aura une place pour le Québec (dans le Ca‐ nada) dans l'honneur et l'en‐ thousiasme, rappelle-t-il.

En évoquant l'accord du lac Meech, il garde précisé‐ ment en tête ce moment où René Lévesque avait parlé du beau risque, un message qui avait résonné fort chez les souveraini­stes et qui avait eu une incidence sur les élec‐ tions alors que sur 57 dépu‐ tés conservate­urs élus en 1984, 33 avaient voté oui au référendum de 80, relate-t-il.

De toutes ces années, Louis Plamondon garde de Brian Mulroney l’image d’un homme extrêmemen­t char‐ mant, extrêmemen­t tra‐ vaillant, extrêmemen­t vision‐ naire , dit-il.

Au niveau économique, c'est le plus grand Premier ministre que le Canada a eu

Louis Plamondon, député de Bécancour-Nicolet-Saurel

À cet effet, il cite le traité de libre-échange, mais aussi l'importance qu'a eu Brian Mulroney sur la scène inter‐ nationale dans son combat

pour libérer l'homme d'état sud-africain Nelson Mandela, notamment pour avoir impo‐ ser des sanctions écono‐ miques à ce régime d’apar‐ theid.

Évidemment, l’échec de l’accord du lac Meech en 1990 a laissé un goût amer. Louis Plamondon le regrette encore.

Le Québec aurait pu se re‐ tirer de n'importe quel projet fédéral avec compensati­on fi‐ nancière grâce à cela , fait-il valoir

C’est lors de cet échec que Louis Plamondon a quitté les rangs du Parti conservate­ur du Canada en compagnie de cinq autres députés fédéraux pour fonder le Bloc Québé‐ cois. Ca a été extrêmemen­t difficile de quitter parce que je ne pouvais pas le lui repro‐ cher.

Louis Plamondon se re‐ mémore une conversati­on qu’il avait eu avec Brian Mul‐ roney, la veille de son départ. Je lui ai dit: écoutez, tout ce que vous avez fait, je vous (en) suis reconnaiss­ant, je vous en remercie. Vous n'au‐ riez pas pu faire mieux. Sauf qu'en même temps, vous avez fait la démonstrat­ion par cet échec que ce sera toujours impossible de réfor‐ mer cette constituti­on-là...

Entre fils d’ouvriers

Jean Chrétien a aussi sa‐ lué la mémoire de son rival politique, lui qui succédé à Brian Mulroney à la tête du pays en 1993.

Jean Chrétien reconnaît en lui un adversaire de taille et établit plusieurs liens entre eux. Il évoque le fait qu’ils étaient tous deux fils d'ouvrier, qu’ils ont tous les deux étudié à l’Université La‐ val, qu’ils provenaien­t des ré‐ gions, lui de Shawinigan et Brian Mulroney de Baie-Co‐ meau, et qu’ils ont été tous les deux impliqués en poli‐ tique toute leur vie.

Il a fait sa marque en Pre‐ mier ministre, il n’y aucun doute, souligne Jean Chré‐ tien.

Nous n'étions pas tou‐ jours d'accord, c'est bien évident, mais on était sou‐ vent d'accord. Il croyait comme moi au Canada.

Jean Chrétien, ancien pre‐ mier ministre libéral

Enfin, il fait ressortir qu'au-delà des partis, le fédé‐ ralisme les réunissait en un grand point.

Pour maintenir l'unité, on avait des méthodes peut-être différente­s, mais le but était le même.

Avec des informatio­ns de l'émission Toujours le matin

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