Budget de la N.-É. : le compte n’y est pas face à l’inflation pour l’opposition
Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a présenté jeudi son budget provincial pour l’année 2024-2025. Si la santé reste la grande priorité, le gouvernement déploie aussi un éventail de mesures fiscales. Mais ces annonces restent trop timides pour lutter contre l’inflation selon l’opposi‐ tion.
Près de 160 millions d’éco‐ nomies d’impôts par an jus‐ qu’à 2028, voilà l’une des an‐ nonces majeures de ce bud‐ get provincial dévoilé jeudi par le ministre des Finances de la Nouvelle-Écosse, Allan MacMaster.
Cela va passer par l’in‐ dexation des tranches d’im‐ pôts sur le revenu et de cer‐ tains crédits d’impôt sur l’in‐ flation. Ces allègements fis‐ caux vont devenir de plus en plus importants chaque an‐ née, a souligné le ministre des Finances, hier, sur le pla‐ teau de CBC.
Selon les premières pro‐ jections, cela devrait repré‐ senter des économies moyennes allant de 69 à 259 dollars par personne en 2025, en fonction de la tranche d'imposition. Les économies moyennes attein‐ dront entre 231 et 863 dol‐ lars en 2028.
Les progressistes-conser‐ vateurs présentent cette me‐ sure comme le plus grand al‐ lègement fiscal de l'histoire de la province.
Insuffisant pour l’oppo‐ sition
Pour les libéraux ou les néo-démocrates, ce budget n’est pas suffisant pour sou‐ lager les Néo-Écossais face à l’inflation galopante dans la province.
Ces changements vont garder plus d’argent dans les poches des Néo-Écossais, mais nous payons toujours la taxe de vente la plus élevée au pays, a écrit Zach Chur‐ chill, le chef de l'opposition officielle, dans un communi‐ qué.
Il demande toujours au gouvernement progressisteconservateur de Tim Hous‐ ton de baisser de 2 % la por‐ tion provinciale de la taxe de vente.
Il y a plus d'un milliard de dollars de crédits supplé‐ mentaires, mais pas d'argent frais pour maintenir les ur‐ gences en milieu rural ou‐ vertes, a réagi Claudia Chen‐ der, la cheffe du NPD en Nouvelle-Écosse. Le refus de ce gouvernement d'indexer l'aide au revenu au milieu d'une crise inflationniste montre un manque de com‐ préhension des difficultés.
Le gouvernement de Tim Houston ne prévoit pas d’augmentation des taux d’aides au revenu, pour la troisième année consécutive.
Insuffisant pour les syn‐ dicats
La présidente du Syndicat canadien de la fonction pu‐ blique Nan McFadgen re‐ grette également le gel des aides aux plus précaires.
Le gouvernement de Tim Houston a annoncé un excé‐ dent budgétaire alors qu'il prévoyait un déficit de plu‐ sieurs centaines de millions de dollars. Cet argent devrait être investi dans des pro‐ grammes concrets visant à réduire le coût de la vie, plu‐ tôt que de se contenter d'of‐ frir des allègements fiscaux et des crédits d'impôt provi‐ soires pour couvrir la diffé‐ rence, juge la syndicaliste.
Le syndicat estime aussi que les 9,6 millions de dollars consacrés aux secteurs des soins de longue durée et d’aide à domicile ne seront pas suffisants pour soutenir les employés.
Même son de cloche pour le Syndicat des enseignants de la province. Pour le pré‐ sident Ryan Lutes, ce budget manque de détermination pour améliorer les conditions d'apprentissage des élèves ou remédier à la pénurie croissante d'enseignants.
Ce gouvernement ne fait rien plus vite ou plus tôt lors‐ qu'il s'agit de soutenir nos enfants à l'école.
Ryan Lutes, président du syndicat des enseignants de la Nouvelle-Écosse
Le gouvernement a an‐ noncé 28 millions pour le re‐ crutement et la formation des enseignants, mais le syn‐ dicat regrette qu’aucune aug‐ mentation de la rémunéra‐ tion des enseignants sup‐ pléants n'ait été annoncée.
Seule mesure qui trouve grâce aux yeux de tous, le lancement d’un programme de dîners dès septembre dans les écoles primaires pu‐ bliques de la province. Une enveloppe de 18,8 millions de dollars a été budgétée pour soutenir cette idée pro‐ posée depuis plusieurs mois par les deux partis d'opposi‐ tion et des associations.
Des revenus incertains
La Chambre de Com‐ merce de l’Atlantique salue