Toujours pas de diffuseur pour deux télévisions communautaires gaspésiennes
Les télévisions communau‐ taires de Saint-Maxime-duMont-Louis et de PetiteVallée ne se sont toujours pas trouvées de câblodistri‐ buteur pour assurer la dif‐ fusion de leur programma‐ tion sur les ondes à partir du 1er avril prochain.
Cogeco cessera d'offrir ses services de Cloridorme jusqu'à Saint-Maxime-duMont-Louis le 31 mars, si bien que Télé-Soleil et TéléSourire doivent se trouver un autre diffuseur.
L'entreprise avait expliqué que cette décision n'avait pas été seulement motivée par le faible nombre d'abonnés, mais aussi en raison des in‐ vestissements trop impor‐ tants à faire pour remettre à niveau le réseau du côté nord de la Gaspésie et dans le secteur de l'Estran.
Le diffuseur avait aussi souligné ne pas avoir réussi à obtenir certaines subven‐ tions pour soutenir une par‐ tie de ces investissements.
Le seul autre câblodistri‐ buteur sur le territoire de‐ meure Telus, avec sa chaîne MaCommunauté, mais les discussions feraient du sur place, même après deux ren‐ contres, selon les administra‐ teurs de la Télévision com‐ munautaire de l’Estran TéléSourire.
Ils nous ont expliqué qu’ils peuvent diffuser du contenu régional et local, mais seule‐ ment sur un certain terri‐ toire, donc à partir de Gaspé vers la Baie-des-Chaleurs. L'Estran et la Haute-Gaspésie ne font pas partie de cette li‐ cence, donc ils ne seraient pas obligés de nous offrir quatre heures de production locale.
Monika Tait, présidente de Télé-Sourire et mairesse de Petite-Vallée
Bref, il est possible pour les abonnés de Telus, situés entre Cloridorme et SaintMaxime-du-Mont-Louis, de syntoniser MaCommunauté, mais aucun contenu produit par ces deux télévisions n'y serait diffusé.
Nous sommes toujours en discussion avec la commu‐ nauté et évaluons activement toutes les possibilités liées à la diffusion du contenu local selon le cadre réglementaire en place. Il est important de préciser que nous ne dispo‐ sons pas d’une chaîne com‐ munautaire linéaire tradition‐ nelle, mais plutôt d’une li‐ cence d’opération sur de‐ mande. De plus, nous ne col‐ lectons pas de redevances de la communauté pour pro‐ duire du contenu par l’entre‐ mise de notre chaîne ma‐ Communauté dans le secteur d’opération de Télé-Sourire, répond par courriel la direc‐ trice des communications chez Telus, Jacinthe Beaulieu.
Telus appelée à revenir sur sa décision
Toutefois, les arguments avancés par Telus sont loin de satisfaire la Fédération des télévisions communau‐ taires autonomes du Québec, qui accompagne les deux té‐ lévisions communautaires depuis qu’elles ont appris qu’elles perdraient leurs droits de diffusion sur les ondes de Cogeco.
En fait, on ne leur de‐ mande pas d’ouvrir une nou‐ velle télévision communau‐ taire sur ce territoire-là, ex‐ plique la directrice générale de la fédération, Amélie Hinse. On leur demande sim‐ plement d’offrir les ondes aux télévisions communau‐ taires qui sont déjà sur place.
En fait, l'organisme estime que Telus ne respecte pas les obligations imposées par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) avec sa loi sur la radiodiffusion.
Et on stipule que s'il y a une télévision communau‐ taire sur un territoire donné, le câblodistributeur, déten‐ teur d'une licence, n'a pas le choix d'offrir au moins quatre heures de programmation originale par semaine sur leurs ondes et que ce qui est produit par la télévision com‐ munautaire remplit les condi‐ tions de licence quant à la programmation d’accès du diffuseur, dans ce cas-ci Te‐ lus, et c’est ce qu’on va faire valoir.
La Fédération s'adressera directement au département légal de Telus et si elle n'a pas gain de cause, elle compte porter l'affaire de‐ vant le CRTC.
Par contre, je sais que c'est un peu comme ça que ça se passe, un peu partout dans le reste du Canada, sur d'autres territoires où des té‐ lévisions communautaires autonomes ont essayé de se faire diffuser chez eux et le dialogue n'a pas été facile.
Amélie Hinse, directrice générale, Fédération des té‐ lévisions communautaires autonomes du Québec
Malgré cette impasse, Télé-Soleil et Télé-Sourire n'ont pas l'intention de fer‐ mer après le 1er avril et poursuivront la diffusion de leur programmation locale sur leur site web.
Par exemple, Télé-Sourire a réussi à obtenir le renou‐ vellement de sa subvention annuelle de 50 000 $ accor‐ dée par le ministère québé‐