Radio-Canada Info

« C’est dur d’élever un enfant à l’heure actuelle »

- Vincent Rességuier

Olivia l'admet sans am‐ bages, avoir des enfants ne l’intéresse pas, en grande partie à cause de « l’avenir incertain » et de l’état chaotique du monde. En prenant d'un coup un air préoccupé, la jeune femme cite pêle-mêle la Palestine, les réseaux sociaux qui rendent les gens insen‐ sibles, le contexte social tendu ou encore les rela‐ tions entre les jeunes.

Ça ne me tente pas d’avoir des enfants qui vont grandir dans cette société, confie-telle, c’est dur d’élever un en‐ fant à l’heure actuelle.

Même sentiment pour Nine, une étudiante en sciences politiques, qui trouve la vie de plus en plus anxiogène. Les guerres, comme en Ukraine et au Moyen-Orient, ainsi que les questions climatique­s sont au coeur de ses préoccupa‐ tions. Ne pas faire d'enfant est un plus pour l'environne‐ ment, assure-t-elle, mais c’est aussi pour ne pas les confronter au monde actuel qui fait peur.

La sociologue Sophie Ma‐ thieu n'est pas surprise par de tels propos, même si elle demeure prudente. On en‐ tend beaucoup dans le dis‐ cours des jeunes les ques‐ tions de la surpopulat­ion et de l’environnem­ent, dit-elle, mais à ma connaissan­ce, cela n'a pas été vraiment théorisé en termes d'effets directs sur la fécondité. En revanche, ditelle, il est courant que les pé‐ riodes d'incertitud­e aient un effet négatif sur les nais‐ sances.

Dans un sondage réalisé l'été dernier par la firme Lé‐ ger auprès de 3015 Cana‐ diens de 15 à 39 ans, 38 % des répondants ont répondu qu’ils ne veulent pas d'en‐ fant. Un quart d’entre eux évoquent la crise climatique et un autre quart leur situa‐ tion financière.

Inflation et crise du lo‐ gement

Selon Mme Mathieu, le contexte économique a une réelle incidence sur le nombre de naissances, qui a par exemple connu un déclin spectacula­ire après la Grande Dépression de 1929. Dans le contexte actuel d’in‐ flation et de crise du loge‐ ment, des couples pourraient remettre leur projet de pa‐ rentalité à plus tard.

La fécondité des sociétés suit habituelle­ment les cycles économique­s.

Sophie Mathieu, spécia‐ liste des programmes à l'Ins‐ titut Vanier de la famille.

Sensibles eux aussi à la crise climatique, Chloé et Alexis, ensemble depuis trois ans, mettent de l’avant l’in‐ certitude économique. S’ils n’écartent pas la possibilit­é d'avoir des enfants, chose certaine, ce ne sera pas dans un avenir proche.

Je ne suis pas sûr qu’un simple emploi nous permette d'accueillir un enfant, concède le jeune profession‐ nel de 25 ans. Sa conjointe de 23 ans souligne qu’en rai‐ son des prix de l’immobilier, il leur serait difficile de payer un appartemen­t assez grand pour accueillir un nouveauné.

Pas étonnant, selon So‐ phie Mathieu, puisque la dé‐ pense la plus importante n'est pas le prix du lait et des couches, mais c'est le prix de la maison.

Une donnée qui fait partie de l’équation pour Raphaëlle et Jonathan, en couple soudé de jeunes profession­nels épanouis. Ils approchent tranquille­ment de la tren‐ taine, mais pour eux, pas question d'avoir des enfants. Ni maintenant ni plus tard.

Jonathan assure que leur situation financière est favo‐ rable à l’arrivée d’un nou‐ veau-né et qu'il serait toute‐ fois très difficile d’acheter un logement aux dimensions adéquates.

Mais ce n’est pas le para‐ mètre déterminan­t. Leurs projets et leur équilibre per‐ sonnel sont prioritair­es, ex‐ plique le jeune homme. La parentalit­é entre en concur‐ rence avec ces variables. C'est surtout la perte de li‐ berté, précise-t-il, on parle souvent de travail à l'étranger ou de voyager un peu plus.

Un choix de vie partagé par bien des jeunes couples et qui explique en partie le recul de l’âge moyen des Ca‐ nadiennes pour un premier accoucheme­nt qui est passé de 27,9 ans en 1992 à 31,6 ans en 2022.

Conciliati­on mille emploi-fa‐

Pour sa conjointe Ra‐ phaëlle, l’élément principal est la charge mentale. Elle re‐ doute d’entrer dans un constant état de stress lié à la gestion des repas, des activi‐ tés et de l'école. Bref, de tout ce qui vient avec les enfants.

Rien d’étonnant là non plus, selon Sophie Mathieu, parce que la conciliati­on em‐ ploi-famille est un facteur dé‐ terminant dans les pays in‐ dustrialis­és. En particulie­r pour les femmes qui ont ten‐ dance à assumer davantage de responsabi­lités paren‐ tales. Dans les contextes moins favorables, de nom‐ breuses mères sont par exemple découragée­s d'avoir un deuxième enfant.

Des propos qui font écho à la situation d’Aura, une mère monoparent­ale dans la jeune trentaine. Elle a un fils de 15 ans et elle n'a jamais voulu d'autre enfant. À la naissance de son fils, elle ve‐ nait juste d'immigrer au Qué‐ bec. Elle a dû mener de front sa maternité avec sa carrière profession­nelle et des études, notamment en fran‐ cisation.

J'aurais aimé avoir plus de soutien et de compréhens­ion de la société en général, af‐ firme-t-elle. Elle aurait par exemple souhaité avoir des horaires de travail plus flexibles ou encore bénéficier de plus de souplesse pour les rencontres avec les ensei‐ gnants de sa progénitur­e.

Sophie Mathieu note que dans les pays où la concilia‐ tion emploi-famille est la moins compliquée, comme en Suède, la fécondité ne chute pas autant.

Ce sont des contextes où les femmes ne portent pas tout le fardeau des tâches et des soins. Il y a un meilleur partage entre la maman, le papa, d'autres membres de la famille ou des services de garde. Les milieux de travail offrent aussi plus de flexibi‐ lité aux parents et les femmes sont moins pénali‐ sées par les interrupti­ons de carrière pour cause de ma‐ ternité.

Il faut continuer à tra‐ vailler pour soulager les ma‐ mans en leur offrant des me‐ sures de conciliati­on et en soutenant les employeurs qui veulent apporter des me‐ sures de plus grande flexibi‐ lité.

Sophie Mathieu, socio‐ logue

À ce chapitre, le Québec fait office de bon élève avec son réseau de services de garde à la petite enfance et ses généreux congés paren‐ taux. Des politiques qui semblent porter fruit puisque la province main‐ tient un niveau de fécondité parmi les plus élevés au pays depuis une vingtaine d'an‐ nées. À l'inverse, la Colom‐ bie-Britanniqu­e (1,11 en 2022) et la Nouvelle-Écosse (1,18 en 2022) se situent en queue de peloton.

Le taux de fécondité au Canada s'est établi à 1,33 en‐ fant par femme l'an dernier. C'est le plus bas jamais enre‐ gistré depuis 1921, soit de‐ puis que Statistiqu­e Canada tient des données à ce sujet.

Tourner la page de la pandémie

Cependant, en Suède et au Québec, la fécondité at‐ teint des niveaux planchers, comme dans la plupart des pays industrial­isés où l’em‐ ploi des femmes est devenu la norme au cours du 20e siècle. Le déclin des nais‐ sances a généraleme­nt été accentué par la légalisati­on de la contracept­ion.

En 1972, le Canada est

passé en dessous du seuil de renouvelle­ment des généra‐ tions, soit 2,1 enfants par femme. Malgré quelques subtiles variations, le taux de fécondité n’est jamais re‐ monté au-dessus.

Sophie Mathieu estime qu’un rebond est possible dans les prochaines années, s'il n'y a pas d'autres crises et une fois que la page de la COVID-19 aura été définitive‐ ment tournée.

Il faudrait un bon contexte économique, un bon contexte social, pas de crise sanitaire et on aurait les conditions optimales pour une légère hausse de la fé‐ condité, conclut-elle.

Une enquête de Statis‐ tique Canada, en 2021, a montré que 24 % des per‐ sonnes âgées de 15 à 49 ans ont retardé leur projet d’avoir des enfants en raison de la pandémie.

Pour MM. Munger et Sto‐ ckemer, la montée des gé‐ rontocrati­es soulève d’impor‐ tants problèmes pour la dé‐ mocratie.

La surreprése­ntation des aînés au pouvoir contribue notamment à l’apathie des jeunes, affirme M. Munger.

Les jeunes électeurs re‐ gardent le système politique et les élus et disent : "Ce n'est pas pour moi, ces gens n'ont rien en commun avec moi, ils ne me comprennen­t pas."

Il n’est donc pas surpre‐ nant pour M. Stockemer de voir les jeunes se plaindre du fait que les politicien­s n’agissent pas assez concer‐ nant les sujets qui leur tiennent à coeur, comme les changement­s climatique­s ou la violence par arme à feu. Ce n'est pas pour rien que nous parlons de génération­s, car les personnes de génération­s différente­s ont des idées, des mentalités et des objectifs différents.

Selon Daniel Stockemer, les gérontocra­ties sont prises dans un cercle vicieux.

La faible représenta­tion des jeunes en politique contribue aux faibles taux de participat­ion aux élections, au faible intérêt pour la poli‐ tique et à l’aliénation poli‐ tique. Et parce que les jeunes ne votent pas, les partis ont moins d'intérêt à répondre à leurs besoins. On n'arrête pas de tourner en rond.

Daniel Stockemer, profes‐ seur à l'École d'études poli‐ tiques de l'Université d'Ot‐ tawa

S’il ne peut pas établir avec certitude une relation de cause à effet, Daniel Sto‐ ckemer croit qu’il y a un lien à faire entre la montée du po‐ pulisme à travers le monde et l’âge de plus en plus avancé des politicien­s.

Les jeunes ne sont pas sa‐ tisfaits du fonctionne­ment de la démocratie représenta­tive. Ils n'ont pas l'impression de faire partie du système, ex‐ plique-t-il.

Comment changer la si‐ tuation?

Selon M. Munger, la so‐ ciété doit débattre d’une question difficile : est-ce qu’une personne de 70, 80 ou 90 ans est aussi apte qu’une personne de 40 ou 50 ans à diriger un pays?

Je ne dis pas qu’il faut in‐ terdire en politique toutes les personnes âgées. Mais il faut avoir une discussion. Il faut faire pencher la balance et réduire l’inégalité pour les jeunes. [...] Si on dit se sou‐ cier de la justice génération‐ nelle et de démocratie­s re‐ présentati­ves, nous devons prendre cette question au sé‐ rieux.

Kevin Munger, professeur de sciences politiques à l'Uni‐ versité Penn State

D’abord, de nombreux pays imposent un seuil d’âge minimum (généraleme­nt entre 20 et 30 ans), ce qui est un non-sens et devrait être aboli, croit M. Stockemer. Si‐ non, ça envoie le message aux jeunes qu’ils n’ont rien à donner avant cet âge.

Limiter le nombre de mandats serait un moyen de s’assurer que certains élus ne s’accrochent pas au pouvoir, sans nécessaire­ment exclure les aînés de la politique.

Face aux prétention­s des partis politiques qui disent inclure les jeunes, Daniel Sto‐ ckemer rétorque que la réa‐ lité est tout autre. Les obs‐ tacles sont immenses pour les jeunes et les partis ne font pas suffisamme­nt d’ef‐ forts pour leur permettre de les surmonter.

Quand les partis disent qu’ils ne trouvent pas assez de jeunes compétents, je dis que cet argument est tout simplement absurde. S’ils voulaient en trouver, ils en trouveraie­nt, affirme M. Sto‐ ckemer.

Très souvent, les jeunes sont placés dans des districts ou circonscri­ptions où ils ont peu de chances de gagner. Et s’ils sont élus, on leur offre peu de responsabi­lités et peu de visibilité médiatique.

MM. Munger et Stocke‐ mer estiment que la parité pour les jeunes risque de prendre encore quelques dé‐ cennies.

La volonté politique n'est pas là. Les gens qui sont au pouvoir veulent le rester. On le voit avec Biden et Trump, souligne Daniel Stockemer. Entre-temps, il se console avec le fait que l’élection pré‐ sidentiell­e aux États-Unis permettra au moins de rame‐ ner ce débat à l’avant-plan.

plutôt un problème humani‐ taire que nous ne pouvons pas résoudre avec des ac‐ tions policières, résume Dou‐ glas Massey.

Les gens fuient des situa‐ tions désespérée­s et ils vont continuer à venir parce qu’ils n’ont pas d’autre solution.

Douglas Massey, profes‐ seur de sociologie à l’Univer‐ sité Princeton

Le nombre d’agents de la patrouille frontalièr­e a été multiplié par 10 entre 1980 et 2010. Ils sont actuelleme­nt environ 20 000, dont 90 % sont affectés à la frontière sud-ouest du pays.

Les États-Unis ont des ac‐ cords avec le Mexique et les pays d'Amérique centrale afin d’expulser rapidement vers leur pays d’origine les migrants qui ne peuvent faire une demande d’asile, ex‐ plique Ariel Ruiz Soto. Mais il n’y a pas toujours d’ententes de la sorte avec les nom‐ breux autres pays dont les ressortiss­ants arrivent main‐ tenant à la frontière améri‐ caine.

Ceux qui sont autorisés à déposer une demande d’asile obtiennent un statut protégé temporaire, qui leur permet de rester en liberté en atten‐ dant que leur cause soit en‐ tendue, ce qui peut prendre plusieurs années.

Avec l’augmentati­on des demandes, les tribunaux d’immigratio­n ne fournissen­t plus. Plus de deux millions de cas sont en attente, un chiffre qui a été multiplié par trois depuis 2017.

Plus encore, la situation des demandeurs ne corres‐ pond pas nécessaire­ment à ce que stipule le droit d'asile, qui définit un réfugié comme une personne craignant d'être persécutée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalit­é, de son appar‐ tenance à un certain groupe social ou de ses opinions po‐ litiques, explique Ben Rohr‐ baugh.

Si vous êtes au Guatemala et que vous mourez de faim parce que la récolte de café a été mauvaise ou que vous êtes victime du crime orga‐ nisé, ce sont des raisons très convaincan­tes pour partir, mais elles ne garantisse­nt pas que vous obtiendrez l'asile.

Ben Rohrbaugh, cher‐ cheur au Centre Robert Strauss pour la sécurité inter‐ nationale et le droit

Blâmer les migrants, une formule payante

Face à cette nouvelle dy‐ namique, les deux candidats pressentis à la présidence, Joe Biden et Donald Trump - qui ont d'ailleurs tous deux organisé une visite à la fron‐ tière jeudi -, appliquent en‐ core les vieilles recettes, sou‐ lignent les chercheurs.

Le discours de Donald Trump n’a pas changé : les migrants irrégulier­s in‐ carnent une menace. La sé‐ curisation de la frontière avec la constructi­on d'un mur qu'il ferait payer par le Mexique était déjà son cheval de bataille en 2016, quand les intercepti­ons étaient au point le plus bas depuis des années; elle l’est encore plus aujourd’hui alors qu’elles sont six fois plus élevées.

L'immigratio­n clandestin­e empoisonne le sang de notre nation. Ils viennent des pri‐ sons, des établissem­ents psychiatri­ques, de partout dans le monde.

Donald Trump, candidat à la présidence des États-Unis

Au cours d’un éventuel deuxième mandat, il promet de sévir contre l'assaut des étrangers clandestin­s qui tra‐ versent nos frontières grandes ouvertes, menacent la sécurité publique, drainent le trésor public, affaibliss­ent les travailleu­rs américains et représente­nt un fardeau pour les écoles et les hôpi‐ taux.

Pour cela, il propose de : clôturer les brèches dans le mur; interdire l’entrée aux États-Unis aux ressortiss­ants de plusieurs États; mettre fin à l’octroi automatiqu­e de la citoyennet­é américaine aux enfants nés aux États-Unis de parents sans papiers; réduire le nombre de réfugiés autori‐ sés chaque année à s’instal‐ ler aux États-Unis; remettre en place son programme Rester au Mexique, qui obli‐ geait les demandeurs d’asile de toutes origines à attendre la résolution de leur cas au Mexique.

En plus de bloquer l’arri‐ vée de migrants sans pa‐ piers, il compte mettre en place la plus grande opéra‐ tion d'expulsion de l'histoire afin de traquer et d'expulser les 11 millions de personnes qui vivent et travaillen­t aux États-Unis sans en avoir l’au‐ torisation légale. Il utiliserai­t pour cela une armée de 150 000 gardes nationaux.

Les démocrates cissent le ton dur‐

À son arrivée à la MaisonBlan­che, en 2021, Joe Biden a démantelé certaines des poli‐ tiques les plus critiquées de son prédécesse­ur, notam‐ ment le Titre 42, mis en place pendant la pandémie, qui permettait aux patrouille­urs à la frontière d'expulser les migrants qui arrivaient illéga‐ lement en sol américain avant qu'ils ne puissent de‐ mander l'asile.

L’approche démocrate a été de tenter de décourager les entrées illégales et de fa‐ voriser les demandes d’asile faites aux postes frontalier­s officiels ou auprès des nou‐ veaux bureaux de mobilité mis en place dans plusieurs pays latino-américains afin d’atténuer la pression à la frontière.

Mais devant les résultats décevants et face aux pres‐ sions d’élus de leur propre formation politique, comme les maires de New York ou de Chicago, qui doivent ac‐ cueillir des dizaines de mil‐ liers de demandeurs d’asile, le ton a changé. Les démo‐ crates tiennent un discours beaucoup plus dur que par le passé.

Le président Biden se dit prêt maintenant à fermer la frontière s’il le faut. C’est d’ailleurs ce que prévoyait le récent projet de loi, rejeté par les républicai­ns, qui au‐ rait déclenché des expulsions de migrants si les passages illégaux atteignaie­nt une cer‐ taine limite.

Les démocrates ont acheté le cadre de référence des républicai­ns, estime Dou‐ glas Massey. Tout l’argent est mis dans la répression, les agents de patrouille et la sur‐ veillance à la frontière, alors que le système d’asile, de traitement des naturalisa‐ tions et de délivrance des vi‐ sas est sous-financé, déploret-il.

Changement de digme para‐

Les groupes de pression demandent depuis des an‐ nées une réforme du sys‐ tème d’immigratio­n qui prenne notamment en compte l’affluence de de‐ mandeurs d’asile.

Ce système doit être plus juste et plus efficace, afin que les personnes qui ont besoin de protection et qui répondent aux demandes de protection puissent l’obtenir plus rapidement, souligne Ariel Ruiz Soto. Elles ne de‐ vraient pas avoir à attendre des années pour être fixées sur leur sort.

Malheureus­ement, penset-il, ce ne sera pas le cas de sitôt, alors que la partisane‐ rie et la polarisati­on sont à leur comble aux États-Unis.

Lorsque l’immigratio­n est politisée à un tel point, cela devient difficile de réaliser les changement­s nécessaire­s.

Ariel Ruiz Soto, chercheur principal au Migration Policy Institute

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada