Des citoyens veulent mettre un frein à un projet d’incinérateur à déchets dans le Pontiac
Un projet d’incinérateur à déchets chapeauté par la préfète de la MRC de Pon‐ tiac, Jane Toller, sème l’in‐ quiétude chez plusieurs ci‐ toyens. Pour discuter des risques que représente un tel projet, des résidents se sont rassemblés aux côtés d'experts en la matière dans la Municipalité de Campbell’s Bay samedi.
L’incinérateur que sou‐ haite construire la préfète Jane Toller se situerait aux abords de la rivière des Ou‐ taouais, près de Shawville, et pourrait traiter 400 000 tonnes de déchets par an.
Non seulement l’usine prendrait en charge les dé‐ chets du Pontiac, Jane Toller informe qu’elle pourrait s’oc‐ cuper des matières rési‐ duelles d’Ottawa, mais aussi de celles du comté de Ren‐ frew et de Pembroke, de l’autre côté de la rivière des Outaouais.
Ça n’a aucun bon sens, de lancer le représentant du groupe Pontiac Indépendant, Pat Goyette, présent à la séance d’information pu‐ blique tenue samedi.
Si le projet d’incinération était si valable, pourquoi que Gatineau, pourquoi qu’Ot‐ tawa pourquoi Pembroke ne l’ont pas fait ce projet d'inci‐ nération, se questionne-t-il, non seulement préoccupé par la possibilité que des ma‐ tières chimiques soient déga‐ gées lors de l’incinération, mais aussi inquiet des pos‐ sibles répercussions sur l'en‐ vironnement.
Selon M. Goyette, la pré‐ fète Toller se trouve d’autant plus en situation de conflit d’intérêts dans le cadre du projet. C’est le promoteur du projet, la préfète. Tu ne peux pas être promoteur du projet et représenter la population, s’insurge-t-il.
Émanations et quantité
La représentante du groupe Voix du Pontiac, Josey Bouchard, est elle aussi pré‐ occupée par la santé des ré‐ sidents du Pontiac.
Le projet d’incinérateur nous inquiète quant à la santé publique, à la santé des gens, confie-t-elle. On sait qu’avec l’incinération, il y a toujours des émanations qui sortent des cheminées. Bien qu’il y a des filtres, il y a quand même des résidus.
Nous n'avons pas besoin d'un incinérateur. Nous n'avons pas assez de déchets pour l'incinérateur.
Judy Spence, organisatrice du rassemblement
Toute la région de l'Ou‐ taouais n'a pas assez de dé‐ chets pour l'incinérateur. Il ne mérite pas d'être ici, ba‐ lance pour sa part l’organisa‐ trice de l’événement, Judy Spence.
La MRC de Pontiac pro‐ duit environ 5000 tonnes de matières résiduelles chaque année.
Nous avons la chance d'en être là aujourd'hui, car au‐ cune décision n'a été prise, souligne d’ailleurs Mme Spence. Aucun incinérateur n'est construit.
Une solution à l’enfouis‐ sement
La préfète Jane Toller aussi était de la partie sa‐ medi. Cette dernière s’est dite enrichie par les échanges et assure être à l’écoute des citoyens préoc‐ cupés par le projet.
Elle rappelle néanmoins qu’il y a toujours deux côtés à chaque histoire.
J'ai compris que les gens s’opposent à l'incinérateur, mais ils ne proposent pas de solution.
Jane Toller, préfète de la MRC de Pontiac
Mme Toller explique être à la recherche d’un meilleur plan à l’enfouissement des déchets.
Dans le Pontiac, en ce mo‐ ment, nous faisons très peu de recyclage et pas de com‐ postage. Nous devons nous concentrer sur ces aspects.
Nous ne savons pas en‐ core si nous allons construire un site d'enfouissement, as‐ sure-t-elle néanmoins. Nous faisons des recherches.
Une pétition a été mise en ligne par le groupe Amis du Pontiac pour demander à la MRCde cesser immédiate‐ ment tout travail sur ce pro‐ jet et de poursuivre des stra‐ tégies de gestion des ma‐ tières résiduelles plus effi‐ caces et efficientes. Elle cu‐ mule actuellement un peu plus de 600 signatures.
Avec les informations de Félix Pilon et de Frédéric Pe‐ pin