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Atteinte de la COVID longue, une NéoÉcossai­se désire que la maladie soit mieux reconnue

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Deux mois après avoir contracté la COVID-19, Beth Wood s’est aperçue qu’elle avait des problèmes de concentrat­ion, était facile‐ ment irritable et toujours fatiguée. Bien qu'elle figure parmi les 3,5 millions de Canadiens atteints de CO‐ VID longue selon Statis‐ tique Canada, l'accès aux prestation­s d'invalidité de‐ meure complexe.

Beth Wood est tra‐ vailleuse sociale depuis qua‐ rante ans. Bien que le patron du centre communauta­ire où elle travaille à Halifax lui a of‐ fert du soutien afin de re‐ prendre son rythme de tra‐ vail, elle sent qu’elle nage constammen­t à contre-cou‐ rant.

Elle envisage maintenant faire une demande de pres‐ tation d'invalidité de longue durée, mais elle craint que la route soit longue.

L’un des défis, lorsqu’on est atteint de la COVID longue, c’est qu’on n’en parle pas beaucoup, ce n’est pas vraiment reconnu, partage-telle. Du coup, la majorité des gens doivent se battre avec acharnemen­t pour avoir droit à une indemnisat­ion.

Beth Wood fait partie de plusieurs groupes sur les mé‐ dias sociaux souffrant de CO‐ VID longue. Elle relate y voir passer des témoignage­s des malades ayant dû avoir re‐ cours à un avocat afin de les aider à remplir leur demande d’indemnisat­ion de longue durée.

Selon la Néo-Écossaise, les profession­nels des soins de la santé devraient dé‐ ployer davantage d’efforts afin que cette maladie soit reconnue. Cela facilitera­it les démarches pour avoir accès aux prestation­s d'invalidité, croit-elle.

La COVID longue bien réelle est

La Dre Lisa Barrett, spé‐ cialiste des maladies infec‐ tieuses basée à l’Université Dalhousie à Halifax, men‐ tionne que l’un des enjeux de la COVID longue est qu’elle se présente de façon très diffé‐ rente d’une personne à l’autre.

Ni la maladie ni le diag‐ nostic ne font l’objet d’une définition consensuel­le dans le milieu médical canadien.

Comme c’est le cas avec d’autres maladies chro‐ niques, les [personnes qui souffrent de symptômes de la COVID longue] ne peuvent évidemment pas travailler, tranche la Dre Lisa Barrett. Ils ont besoin d’une dérogation et actuelleme­nt, le processus pour l’obtenir est boiteux.

La Dre Lisa Barrett estime que la première étape pour régler ce problème serait d’éduquer les profession­nels de la santé afin qu’ils com‐ prennent que la COVID longue est bien réelle et non une astuce inventée par des gens n’ayant pas envie d’aller travailler.

Une question rance, dit un avocat d’assu‐

Selon l’avocat spécialisé dans les litiges chez Nova In‐ jury Law, à Sydney, en Nou‐ velle-Écosse, Justin Pyke, l’as‐ surance invalidité de longue durée est avant tout une re‐ lation contractue­lle entre l’as‐ suré et l’assureur.

De surcroît, le titulaire de la police d’assurance doit pouvoir prouver son incapa‐ cité à travailler en raison d’une maladie selon la défini‐ tion qu’en fait sa compagnie d’assurance. Elles peuvent donc varier d’une compagnie à l’autre.

Selon Me Pyke, l'absence d'une définition précise ser‐ vant au diagnostic de la CO‐ VID longue est un obstacle mineur à la demande d'in‐ demnisatio­n, puisque l’assu‐ reur examinera la totalité des facteurs empêchant l’assuré de pouvoir exercer son tra‐ vail.

Dans les cas où la de‐ mande d’indemnisat­ion est refusée, le titulaire de la po‐ lice d’assurance doit consul‐ ter un profession­nel de la santé afin d’obtenir une pièce justificat­ive indiquant son in‐ capacité à effectuer son em‐ ploi.

D’après les informatio­ns de CBC

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