LGBTQ+ : le CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean se lance dans un virage inclusif
La bonification des services offerts aux personnes de la diversité sexuelle et de genre est au coeur d'une démarche amorcée par le Centre intégré universi‐ taire de santé et de ser‐ vices sociaux (CIUSSS) du Saguenay-Lac-Saint-Jean. L’organisation souhaite améliorer le bien-être de ses employés et de sa clien‐ tèle LGBTQ+.
Le projet Aire ouverte a été mis sur pied dans cette perspective, comme l’ex‐ plique l’un des responsables, Pascale Lalancette. Il y a moi qui est sexologue, il y a une infirmière clinicienne, on va avoir une éducatrice spéciali‐ sée, une psychoéducatrice, une travailleuse sociale, on a une ergothérapeute, égale‐ ment, a-t-elle expliqué.
Les jeunes âgés entre 12 et 25 ans qui, par exemple, se questionnent sur leur identité de genre peuvent se rendre dans les locaux d’Aire ouverte pour en discuter, dans un esprit exempt de ju‐ gement.
La formation s'appelle "Vers une approche inclusive pour la santé et le bien-être des personnes trans et nonbinaires". On a vraiment une spécialité là-dedans, on est formé en santé trans, a ra‐ conté Mme Lalancette.
Des besoins à répondre
Un rapport présenté cette semaine à l'Université du Québec à Chicoutimi révélait l'étendue des besoins des personnes trans et non-bi‐ naires au Saguenay-LacSaint-Jean. Elles représente‐ raient entre 0,5 et 2,5 % de la population.
Pour mettre en place des services sécuritaires et inclu‐ sifs, le CIUSSS du SaguenayLac-Saint-Jean a procédé à l’embauche de l’agent de pla‐ nification, de recherche et de programmation, Jean-Fran‐ çois Gagnon.
Il y a quelques initiatives qui existaient déjà à l'inté‐ rieur du CIUSSS, a-t-il indi‐ qué. Mon rôle, cette semaine, c'est de rassembler ces initia‐ tives-là et d'en proposer de nouvelles basées, évidem‐ ment, sur les besoins de la communauté.
Le défi est de taille pour
Jean-François Gagnon. Le CIUSSS de la région compte plus de 12 000 employés et 62 installations. On veut for‐ mer de façon plus spécifique des professionnels qui ont besoin de plus de formation, mais aussi une formation plus générale qui serait plus LGBTQ+, a-t-il ajouté.
Sensibilisation
La directrice de l'orga‐ nisme Diversité 02 croit qu'il faut effectivement commen‐ cer par la sensibilisation.
Est-ce que c'est justement d'adapter des formulaires, d'éviter de dire : "Ton père, ta mère", mais de dire : "C'est quoi le nom de tes parents?" De diminuer un peu la pré‐ somption d'hétéronormati‐ vité ou de cisnormativité, a lancé Roxanne Gervais.
L'organisme salue le tra‐ vail réalisé par Aire Ouverte, mais rappelle les défis au Sa‐ guenay-Lac-Saint-Jean. La ré‐ gion est grande. Pas l'en‐ semble des personnes peuvent avoir accès à ces services, a conclu la direc‐ trice.
Le CIUSSS entend utiliser la méthode des petits pas pour amorcer son virage.
Selon un reportage de Claude Bouchard