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La Ville d’Ottawa cherche à renforcer son soutien aux artistes et au milieu culturel

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Le Comité des services communauta­ires d’Ottawa a adopté mardi une motion demandant au personnel d’explorer des stratégies de réduction de la pauvreté pour les artistes et les membres du milieu cultu‐ rel de la ville.

La motion, présentée par la conseillèr­e municipale du quartier Somerset, Ariel Tros‐ ter, intégrerai­t ces options dans les plans de sécurité culturelle et communauta­ire qui sont en cours d’élabora‐ tion.

Nous devons vraiment commencer à réfléchir à la façon dont nous pouvons ai‐ der ces artistes à maintenir leur art et à subvenir à leurs besoins, car ils tombent de plus en plus dans la pau‐ vreté, a déclaré Ariel Troster à la radio de CBC.

Selon un rapport de Hill Strategies paru l’année der‐ nière, le revenu personnel médian des artistes onta‐ riens était de 29 600 $ en 2020. C’est 41 % de moins que le revenu médian de tous les travailleu­rs de l’On‐ tario qui lui s’établissai­t à 50 400 $.

La conseillèr­e Troster avance que, puisque les ar‐ tistes sont généraleme­nt des travailleu­rs à la demande (gig workers en anglais), ces der‐ niers n’ont pas beaucoup d’occasions d’avoir une pen‐ sion ou des avantages so‐ ciaux. Travailler majoritair­e‐ ment à forfait peut égale‐ ment être précaire, ajoute-telle.

L’élue ottavienne parle aussi d’autres municipali­tés qui ont des organismes qui viennent en aide à leurs ar‐ tistes locaux, comme Nash‐ ville, au Tennessee, dont la scène musicale est bien connue.

J’encourage vraiment le personnel à sortir des sen‐ tiers battus, insiste-t-elle.

Financemen­t fiable

La directrice générale du Réseau des arts d’Ottawa, Cassandra Olsthoorn, in‐ dique que les artistes ont souvent besoin d’espaces ac‐ cessibles et abordables, d’un financemen­t fiable et d’inves‐ tissement dans le développe‐ ment du public.

Mme Olsthoorn, dont l’or‐ ganisme veille à promouvoir les arts de la région de la ca‐ pitale fédérale, croit que du financemen­t de la Ville pour‐ rait aider à stabiliser les fi‐ nances des artistes. En re‐ tour, cela permettrai­t à ces derniers de pouvoir aller chercher du financemen­t

privé, de solliciter des dons, et de travailler avec diffé‐ rentes fondations.

Un autre obstacle pour les artistes, ajoute Cassandra Ol‐ sthoorn, est l’embourgeoi­se‐ ment des quartiers qui les pousse à quitter leur espace de création.

À Ottawa, à Hamilton, et à

Montréal, des artistes locaux ont déjà fait part à CBC de leur expérience avec des pro‐ moteurs qui proposent de nouveaux bâtiments ou qui achètent des bâtiments exis‐ tants qui contiennen­t leurs studios. Certains sont expul‐ sés, tandis que d’autres ont conclu des ententes avec les acheteurs.

À ce sujet, la conseillèr­e municipale Ariel Troster sou‐ ligne que le Comité de la pla‐ nification et du logement d’Ottawa, au sein duquel elle siège, étudie actuelleme­nt les façons d’utiliser les im‐ meubles de bureaux aban‐ donnés.

Selon elle, ces immeubles peuvent être convertis en lo‐ gements, mais ils ne peuvent pas tous être convertis facile‐ ment et pourraient plutôt être utilisés par des orga‐ nismes sans but lucratif ou des artistes.

C’est une question que j’ai l’intention de soulever aux deux comités et j’espère que nous pourrons en parler dans le cadre de notre straté‐ gie culturelle dans son en‐ semble, ajoute la conseillèr­e municipale de Somerset.

Ces stratégies potentiell­es de réduction de la pauvreté n’ont pas d’échéancier précis. Cependant, Ariel Troster in‐ dique que le personnel de la Municipali­té va préparer cette année la première ébauche de la politique cultu‐ relle de la Ville d’Ottawa.

Avec les informatio­ns de Benjamin Lopez Steven, de CBC News

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