Le projet d’une nouvelle station de train à Mimico achoppe; les résidents déçus

Les résidents du sud du quartier d’Etobicoke, à To‐ ronto, sont déçus de voir le projet de revitalisation de la station de train de ban‐ lieue GO être au point mort après la résilience d’une entente entre l’agence Me‐ trolinx et le promoteur du projet.

Le promoteur Vandyk Pro‐ perties devait bâtir une com‐ munauté axée sur le trans‐ port en commun à la station GO de Mimico. En vertu de l’entente, le promoteur assu‐ mait les coûts de la construc‐ tion de la nouvelle gare. En échange, il obtenait le droit de construire des logements au-dessus de la gare en vue de créer un projet immobilier à usage mixte.

CBC News a récemment appris que Metrolinx avait ré‐ silié l’entente avec Vandyk Properties lorsque l’entre‐ prise a été mise sous sé‐ questre.

C’est une frustration de longue date des résidents du secteur et ceci nous amène vraiment à un point critique en raison du manque de ré‐ ponse et de direction [dans le projet], a dénoncé Rozhen Asrani, présidente de l’Asso‐ ciation des résidents de Mi‐ mico.

Le promoteur et ses avo‐ cats n’ont pas répondu aux questions de CBC News. Me‐ trolinx, quant à elle, déclare qu’elle continue d’explorer des options pour livrer de nouvelles infrastructures à la station GO de Mimico.

Pas la première annula‐ tion

L’annulation du projet im‐ mobilier de Vandyk Proper‐ ties est la deuxième suspen‐ sion de travaux pour en moins de 10 ans. En 2017, un autre promoteur avait mis fin à la construction d’un im‐ meuble à copropriétés avec accès à la même gare en rai‐ son d’enjeux financiers.

Au mois d’octobre 2018, le ministre des Transports de l’époque, John Yakabuski, avait alors annoncé la signa‐ ture d’une entente avec Van‐ dyk Properties. Metrolinx précisait qu’elle contrôlerait les échéances du projet et les caractéristiques de la nou‐ velle station.

La station GO de Mimico a été inaugurée en 1967 et doit être modernisée pour amé‐ liorer son niveau d’accessibi‐ lité et augmenter le nombre de places de stationnement vu la hausse du nombre d’usagers prévue.

Le gouvernement onta‐ rien a émis un arrêté de zo‐ nage pour permettre la construction du projet. Ces arrêts, dont l’usage a bondi depuis l’élection du premier ministre Doug Ford, per‐ mettent à des promoteurs de déroger aux règlements de zonage municipaux.

L’arrêté de zonage a ainsi donné droit à Vandyk Proper‐ ties de bâtir six immeubles à appartements de 22 à 36 étages. En retour, le promo‐ teur a proposé d’installer de l’art public et de construire un pont pédestre.

Pas de changement de‐ puis

Près de cinq ans après l’annonce de la signature de l’entente, cependant, les di‐ vers projets de Vandyk Pro‐ perties n’ont toujours pas vu le jour et les immeubles n’ont pas été érigés.

Nous regardons un trou noir depuis dix ans, déplore Kelly Farrell, une commer‐ çante qui préside la zone d'amélioration commerciale du village de Mimico.

Mme Farrell affirme que le manque d’espaces de sta‐ tionnement a des répercus‐ sions sur la communauté puisque les usagers ne pou‐ vant trouver une place dans le stationnement de la sta‐ tion se garent dans les rues du quartier.

Le professeur de l’Univer‐ sité de Toronto, Matti Siemia‐ tycki, qui se spécialise en in‐ frastructures, note que la ré‐ siliation de l’entente dé‐ montre les risques associés aux projets publics construits par le secteur privé.

En vous entendant avec le secteur privé, vous amenez un risque associé au marché et à la compagnie en ques‐ tion, explique-t-il.

Avec les informations de CBC