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Industrie minière : les plus petits joueurs canadiens peinent à dégager des profits

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Depuis près d'un siècle, les acteurs de l'industrie mi‐ nière - grands ou petits, ca‐ nadiens ou internatio­naux - se réunissent chaque an‐ née à Toronto pour parler de capitaux, d'innovation­s techniques et de tendances du marché.

Cette année, la conven‐ tion de l’Associatio­n des pros‐ pecteurs et entreprene­urs canadiens (PDAC) ne déroge pas à la règle. Celle-ci a lieu entre le 3 et le 6 mars au Pa‐ lais des congrès du Toronto métropolit­ain.

Certains des principaux explorateu­rs miniers du Ca‐ nada espèrent conclure des accords qui les aideront à surmonter une année diffi‐ cile sur les marchés finan‐ ciers.

C'est particuliè­rement le cas pour ceux qui re‐ cherchent du nickel, du li‐ thium ou du cobalt, certains des éléments constituti­fs des batteries - celles qui servent à alimenter les voitures élec‐ triques, entre autres.

Les plus petits joueurs souffrent

Je suis dans l'industrie de‐ puis 1987. Je connais bien les cycles, les hauts et les bas, af‐ firme Alain Lambert, cofon‐ dateur de la société onta‐ rienne Beyond Lithium, qui possède 63 propriétés dans la province.

Mais la dernière partie de l'année 2023 et jusqu'à pré‐ sent 2024 a probableme­nt été l'un des environnem­ents les plus difficiles pour les pe‐ tites sociétés minières, selon lui.

Celles-ci constituen­t la plupart des opérateurs de projets miniers au Canada. Elles n'ont généraleme­nt pas de revenus d'exploitati­on et s'appuient sur le finance‐ ment par actions pour effec‐ tuer leurs travaux d'explora‐ tion.

Ressources naturelles Ca‐ nada prévoit que quelque 4 milliards de dollars seront consacrés à l'exploratio­n mi‐ nière et à la mise en valeur des gisements au Canada en 2024.

Ce chiffre est relativeme­nt élevé, d'un point de vue his‐ torique, mais il ne reflète pas nécessaire­ment la quantité d'argent qui entre dans le secteur, en particulie­r pour ceux qui recherchen­t des mi‐ néraux critiques.

NOTE : Il y a 31 minéraux critiques, selon le gouverne‐ ment du Canada.

Selon les données du Groupe TMX et de la PDAC, la part des fonds consacrés à l'exploratio­n par rapport à l'ensemble des fonds levés par l'industrie minière est en baisse depuis trois années consécutiv­es.

Les petites sociétés mi‐ nières dépendent de la vi‐ gueur des prix des matières premières pour convaincre les investisse­urs de mettre leur argent dans le sol.

L’exemple du nickel

Le prix du nickel - un mi‐ nerai utilisé pour produire de l'acier inoxydable, des al‐ liages et les batteries des vé‐ hicules électrique­s - a atteint des sommets historique­s au début de la guerre en Ukraine, mais il s'est mainte‐ nant effondré en réponse à l'augmentati­on de l'offre en provenance d'Indonésie, ce qui crée une incertitud­e sur le marché pour les années à venir.

Les entreprise­s qui ont les poches pleines - comme Wy‐ loo Canada, qui possède le projet Eagle's Nest dans la ré‐ gion controvers­ée du Cercle de feu en Ontario - sont en mesure d'attendre l'effondre‐ ment du marché.

Nous examinons à plus long terme comment nous développon­s et où nous dé‐ ployons nos fonds, explique Kristan Straub, PDG de Wyloo Canada.

Les prix ont baissé à un point tel que de nombreux opérateurs mondiaux sont aujourd'hui contraints de fer‐ mer leurs portes parce que les prix ne leur permettent pas de continuer à supporter les pertes, a-t-il ajouté.

Il en va de même pour le lithium, un autre composant important des batteries utili‐ sées dans les véhicules élec‐ triques. Le prix du lithium était très élevé en 2022, mais il a maintenant chuté de fa‐ çon spectacula­ire en raison d'une offre excédentai­re et d'une demande en baisse.

Changement­s rels structu‐

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