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Faible quantité de neige en février : « le mal est fait » pour les agriculteu­rs

- Flavie Villeneuve

En février dernier à Qué‐ bec, il n’est tombé que 12,7 cm de neige pour tout le mois alors que normale‐ ment les quantités de neige sont de l’ordre de 63 cm. Cette faible quantité de neige n'est pas une bonne chose pour les agri‐ culteurs. Certains produc‐ teurs de Charlevoix et de Chaudière-Appalaches ap‐ préhendent le début de sai‐ son... et les conséquenc­es qui pourraient se faire sen‐ tir pour le reste de l'année.

Le producteur de fraises Mario Delisle dit n’avoir ja‐ mais vu un hiver semblable à celui-ci. Les données re‐ cueillies à l'aéroport Jean-Le‐ sage de Québec lui donnent raison. Le couvert de neige atteignait à peine 21 cm sa‐ medi alors que la normale se situe à 65 cm à cette période l’année.

L'expérience de celui qui est copropriét­aire de la Ferme PCM Delisle, à PontRouge, lui fait croire que le peu de neige qui recouvre encore ses champs n’est rien de bon pour la saison de pro‐ duction à venir.

On peut voir des parties que j'ai labourées, y a pas eu de neige pratiqueme­nt de l'hiver. C'est sûr que le sol va être gelé, il va y avoir de l'éro‐ sion.

C’est justement la neige qui agit comme une barrière contre l'érosion et les intem‐ péries, mais elle sert surtout d'isolant. Elle protège cer‐ tains plants du gel, comme les fraises ou la luzerne, dont il se sert pour nourrir ses vaches.

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Les inquiétude­s de Mario Delisle se reflètent plus large‐ ment auprès des membres de l’Union des producteur­s agricoles.

Certains producteur­s de Charlevoix et de ChaudièreA­ppalaches appréhende­nt aussi le début de saison et les dégâts potentiels, selon Yves Laurencell­e, président de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale-CôteNord.

Cet hiver est inquiétant après l'été 2023, on n'avait pas besoin d'un hiver qui nous cause plus de stress.

Yves Laurencell­e, pré‐ sident de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Natio‐ nale-Côte-Nord

Les plants de fraises, de bleuets ainsi que les champs de luzerne pourraient être particuliè­rement touchés dans la région.

Les quantités de neige sont trop faibles actuelle‐ ment pour qu’elle joue son rôle d'isolant pour les diffé‐ rentes cultures, dit M. Lau‐ rencelle.

On a eu beaucoup de pluie aux alentours du 18 et 20 décembre, rappelle-t-il. On a des champs qui ont été complèteme­nt inondés, la terre était gelée donc les drains n’ont pas fonctionné, donc ça a fait des lacs et ça vient provoquer du gel.

On va devoir trouver des façons de s’adapter, répète Yves Laurencell­e alors que les agriculteu­rs sont de plus en plus confrontés aux chan‐ gements climatique­s.

C’est pour ça que c’est im‐ portant que le ministère de l’Agricultur­e nous accom‐ pagne, poursuit-il. On le dit souvent, mais les pro‐ grammes ne sont pas adap‐ tés aux nouvelles réalités qu’on vit en 2024.

Avec les informatio­ns de Flavie Sauvageau et la colla‐ boration de Marie-Claire Gif‐ fard

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