L’art autochtone d’Eruoma Awashish à l’honneur à Trois-Rivières
Dans son exposition
Ickote
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Feu
Kakike éternel,
Eruoma Awashish explore plusieurs thèmes tels que l’impact de la religion ca‐ tholique sur les commu‐ nautés autochtones et notre relation avec la na‐ ture.
C’est par l’entremise de toiles, d’installations sculptu‐ rales et de vidéos que l'ar‐ tiste originaire d’Opitciwan rend aussi hommage aux femmes autochtones.
L’objectif d’Eruoma Awa‐ shish était de se réapproprier et d'autochtoniser les sym‐ boles catholiques. Elle adapte notamment l’auréole à une esthétique plus tradi‐ tionnellement autochtone.
L'arrivée de la religion ca‐ tholique dans nos commu‐ nautés tout à coup est venue bouleverser notre mode de vie, c'est venu bouleverser le rôle de la femme, explique-telle.
Un hommage aux femmes autochtones dis‐ parues
Un espace est également réservé dans l’une des trois salles pour rendre hommage aux femmes autochtones dis‐ parues. J’étais troublée de sa‐ voir que ma fille de 7 ans a statistiquement plus de risques de disparaître ou d’être assassinée. Pour moi, c'est inconcevable, a-t-elle confié.
L’exposition Kakike Ickote Feu éternel est riche en sym‐ boles propres à la culture au‐ tochtone, dont celui du cercle. Eruoma Awashish croit que cette forme repré‐ sente bien la vision du monde des Premières Na‐ tions.
L'être humain n’est pas au centre de ce cercle-là. Donc quand on réalise ça, on prend soin des autres, on prend soin de la nature, de tout ce qui est vivant, in‐ dique-t-elle.
Cet hommage à la nature se fait sentir notamment par l’utilisation de matières orga‐ niques. Certaines oeuvres contiennent par exemple de véritables épines de porcépic. C'est une façon de l'ho‐ norer aussi, de tout réutiliser. [...] C'est comme si, pour moi, cet animal-là continue de vivre à travers mes oeuvres, souligne Eruoma Awashish.
C’est le temps de nous donner la parole
Eruoma Awashish estime que l’exposition offre au pu‐ blic un accès privilégié à la culture des Premières Na‐ tions. Elle espère que son ex‐ position puisse stimuler un dialogue entre les personnes autochtones et non autoch‐ tones.
Les Premières Nations font partie de la solution face aux différentes crises qu’on vit en ce moment sur la pla‐ nète. [...] Peut-être que c'est le temps maintenant de nous donner la parole.
Eruoma Awashish L’exposition est gratuite et sera présentée à la Galerie d’art du Parc jusqu’au 10 mars. Selon la directrice de la galerie, Audrey Labrie, il s’agit de la première exposition solo d’une femme autoch‐ tone en plus d’une décennie.
La population peut voir une autre oeuvre d’Eruoma Awashish sur les murs de l’organisme Tandem à TroisRivières.