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L’art autochtone d’Eruoma Awashish à l’honneur à Trois-Rivières

- Alexandre Painchaud

Dans son exposition

Ickote

-

Feu

Kakike éternel,

Eruoma Awashish explore plusieurs thèmes tels que l’impact de la religion ca‐ tholique sur les commu‐ nautés autochtone­s et notre relation avec la na‐ ture.

C’est par l’entremise de toiles, d’installati­ons sculptu‐ rales et de vidéos que l'ar‐ tiste originaire d’Opitciwan rend aussi hommage aux femmes autochtone­s.

L’objectif d’Eruoma Awa‐ shish était de se réappropri­er et d'autochtoni­ser les sym‐ boles catholique­s. Elle adapte notamment l’auréole à une esthétique plus tradi‐ tionnellem­ent autochtone.

L'arrivée de la religion ca‐ tholique dans nos commu‐ nautés tout à coup est venue bouleverse­r notre mode de vie, c'est venu bouleverse­r le rôle de la femme, explique-telle.

Un hommage aux femmes autochtone­s dis‐ parues

Un espace est également réservé dans l’une des trois salles pour rendre hommage aux femmes autochtone­s dis‐ parues. J’étais troublée de sa‐ voir que ma fille de 7 ans a statistiqu­ement plus de risques de disparaîtr­e ou d’être assassinée. Pour moi, c'est inconcevab­le, a-t-elle confié.

L’exposition Kakike Ickote Feu éternel est riche en sym‐ boles propres à la culture au‐ tochtone, dont celui du cercle. Eruoma Awashish croit que cette forme repré‐ sente bien la vision du monde des Premières Na‐ tions.

L'être humain n’est pas au centre de ce cercle-là. Donc quand on réalise ça, on prend soin des autres, on prend soin de la nature, de tout ce qui est vivant, in‐ dique-t-elle.

Cet hommage à la nature se fait sentir notamment par l’utilisatio­n de matières orga‐ niques. Certaines oeuvres contiennen­t par exemple de véritables épines de porcépic. C'est une façon de l'ho‐ norer aussi, de tout réutiliser. [...] C'est comme si, pour moi, cet animal-là continue de vivre à travers mes oeuvres, souligne Eruoma Awashish.

C’est le temps de nous donner la parole

Eruoma Awashish estime que l’exposition offre au pu‐ blic un accès privilégié à la culture des Premières Na‐ tions. Elle espère que son ex‐ position puisse stimuler un dialogue entre les personnes autochtone­s et non autoch‐ tones.

Les Premières Nations font partie de la solution face aux différente­s crises qu’on vit en ce moment sur la pla‐ nète. [...] Peut-être que c'est le temps maintenant de nous donner la parole.

Eruoma Awashish L’exposition est gratuite et sera présentée à la Galerie d’art du Parc jusqu’au 10 mars. Selon la directrice de la galerie, Audrey Labrie, il s’agit de la première exposition solo d’une femme autoch‐ tone en plus d’une décennie.

La population peut voir une autre oeuvre d’Eruoma Awashish sur les murs de l’organisme Tandem à TroisRiviè­res.

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