Radio-Canada Info

Un pow-wow hivernal pour briser l’isolement

- Myriam Boulianne

Alors que la saison des pow-wow se déroule géné‐ ralement durant l'été, le collectif MAQAHATINE (qui signifie « Rassemblon­snous ensemble » en wolas‐ toqey) a organisé son pre‐ mier pow-wow dimanche à Montréal, afin que les peuples autochtone­s de la métropole puissent se ras‐ sembler, danser, et sur‐ tout, « alimenter [leurs] feux hivernaux ».

Pour Thomasina Phillips et Barbara Kaneratonn­i Diabo, qui composent le co‐ mité pow-wow de MAQAHA‐ TINE et qui sont toutes les deux Kanien'keha:ka (mo‐ hawk), il était important de reconnaîtr­e la culture haude‐ nosaunee en faisant réfé‐ rence à la cérémonie du mi‐ lieu de l'hiver (mid-winter ga‐ thering).

C'est le début d'un nou‐ veau cycle, qui est un mo‐ ment de renouvelle­ment des responsabi­lités que nous avons les uns envers les autres et envers le monde naturel. L'un des éléments de cette cérémonie est le bras‐ sage des cendres, qui symbo‐ lise le renouveau, explique Thomasina Phillips.

Il s'agissait du premier pow-wow organisé par le col‐ lectif. Le public y était d'ailleurs convié et près d'une trentaine de danseurs y ont participé.

Pour la fondatrice de MA‐ QAHATINE, Ivanie AubinMalo, ce pow-wow hivernal se voulait également une op‐ portunité pour que les peuples autochtone­s de Tio’tia:ke (Montréal) se ras‐ semblent, célèbrent et dansent... même en hiver.

S'il n'y a pas de rassem‐ blements durant l'hiver, on ne peut pas garder nos coeurs vivants.

Ivanie Aubin-Malo, fonda‐ trice du collectif MAQAHA‐ TINE

Danser, même en hiver

Créé en 2020, MAQAHA‐ TINE veut pallier au manque d'opportunit­és pour les peuples autochtone­s de la métropole de se rassembler et de danser durant la saison hivernale.

Après avoir graduée de l’École de danse contempo‐ raine de Montréal en 2014, Ivanie Aubin-Malo, qui est wolastoqey (malécite), passe un séjour à Vancouver où elle s'initie à la danse pow-wow et se spécialise à la danse fancy shawl (la danse du pa‐ pillon).

Lors de son passage dans l'Ouest canadien, elle y dé‐ couvre également une com‐ munauté autochtone très ac‐ tive, et participe aux rassem‐ blements hebdomadai­res au centre d'amitié autochtone de Vancouver.

Cependant, à son retour à Montréal, elle se rend compte qu'il existe peu de lieux similaires de rassemble‐ ments pour les peuples au‐ tochtones. Il n'y avait pas d'occasions de rencontrer de manière régulière une diver‐ sité de personnes autoch‐ tones. [...] Je me suis dit qu'il nous fallait un point de ras‐ semblement et c'est comme ça que MAQAHATINE est né, raconte celle qui a grandi à Longueuil.

Désormais, de septembre à mai, le collectif offre des ateliers de danse et de per‐ formance par et pour les Au‐ tochtones.

C'est un espace pour se rassembler, cultiver des liens, s'éduquer, oser des collabo‐ rations, et ce, durant la sai‐ son off des pow-wow, ex‐ plique la femme âgée de 32 ans.

Le pow-wow de dimanche était d'ailleurs la première oc‐ casion pour le collectif d'ou‐ vrir son cercle au public, poursuit celle qui compte bien continuer d'agrandir son réseau. Depuis, je me suis engagée dans cette recon‐ nexion, et je veux contribuer à faire circuler l'importance de porter notre identité culturelle, affirme-t-elle.

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