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Faut-il taxer les véhicules électrique­s? L’Alberta pense que oui

- Tiphanie Roquette

L’Alberta va l’exemple de la Saskatche‐ wan en imposant une taxe aux véhicules électrique­s. Beaucoup dénoncent un geste politique, mais l’ini‐ tiative pose aussi des ques‐ tions sur le financemen­t futur des infrastruc­tures routières.

C’est d’ailleurs la justifica‐ tion du ministre des Finances de l’Alberta, Nate Horner. In‐ terrogé sur l’apparition de cette nouvelle taxe dans le budget 2024, il a répondu : Ma préoccupat­ion, c’est de réparer les routes. Je pense que tous les Albertains sou‐ haitent faire leur part.

Équitable ou anti-envi‐ ronnement?

Dans le document budgé‐ taire, la province fait valoir que les véhicules électrique­s à batterie (VEB) sont plus lourds que leurs équivalent­s à combustion et causent plus de dégâts sur les routes.

La province veut charger des frais d’immatricul­ation supplément­aires de 200 $ par an aux propriétai­res de VEB à partir de janvier 2025 dans un souci d’équité avec ceux qui payent une taxe provincial­e sur les carbu‐ rants. Les véhicules hybrides en seraient exclus.

La mention d’équité a tou‐ tefois provoqué une salve de critiques.

C’est juste une punition pour les conducteur­s, a réagi Angie Dean, vice-présidente du Tesla Owners Club of Al‐ berta. Une taxe comme cela qui retire de l’argent des poches des conducteur­s de VEB va rendre plus désirable le paiement d’une taxe sur l’essence.

Selon ses calculs, la nou‐ velle taxe reviendra à une contributi­on 45 % plus élevée qu’un propriétai­re d’une voi‐ ture économe en carburant. Passer à un véhicule zéro émission devrait être encou‐ ragé, souligne-t-elle alors que l’Alberta n’offre aucun incita‐ tif financier à l’achat d’un tel véhicule.

L’argument du poids des voitures fait aussi sourciller dans une province où les deux tiers des véhicules im‐ matriculés sont des camions et des véhicules utilitaire­s. Le gouverneme­nt albertain ne se base pas sur des faits, s’in‐ surge William York, président de l’Associatio­n des véhicules électrique­s de l’Alberta.

Il n’est pas contre une contributi­on plus juste des propriétai­res de VEB aux re‐ venus de la province, mais il s’interroge si c’est le moment opportun.

Pourquoi maintenant? Le nombre de véhicules élec‐ triques dans la province est tellement bas. Ça va être tel‐ lement peu de revenus.

William York, président, Associatio­n des véhicules

électrique­s de l'Alberta

À la fin de mars 2023, l’Al‐ berta avait enregistré 9338 véhicules électrique­s à batte‐ rie, soit 0,26 % du total des immatricul­ations de la pro‐ vince. Le gouverneme­nt al‐ bertain s’attend à percevoir un million de dollars de cette nouvelle taxe alors que ses revenus totaux culminent à plus de 73 milliards de dol‐ lars.

Ça ne va pas diminuer l’adoption des véhicules élec‐ triques dans la province, mais je pense qu’il y a une certaine peur qui s’installe. Qu’est-ce que ce gouverne‐ ment va faire de plus pour dissuader les gens d’acheter un véhicule électrique?, s’in‐ terroge William York.

De plus, la nouvelle taxe est apparue au lendemain de l’annonce de nouvelles res‐ trictions pour les nouveaux projets d’énergie renouve‐ lable en Alberta.

Bref, tout ce qui va dans le sens de la transition énergé‐ tique, on sent clairement un gouverneme­nt qui ne veut pas aller dans ce sens-là, analyse le président de Mobi‐ lité électrique Canada, Daniel Breton.

Un vrai problème de fi‐ nancement

Si la présentati­on de la nouvelle taxe semble teintée de mauvaise foi, le directeur scientifiq­ue à l’Institut de l’énergie Trottier, Normand Mousseau, y voit aussi de la bonne gouvernanc­e.

Le gouverneme­nt récolte beaucoup d’argent via la taxe sur l’essence. Le jour où cette taxe-là n’est plus disponible, qui va payer pour les infra‐ structures routières?

Normand Mousseau, di‐ recteur scientifiq­ue, Institut de l’énergie Trottier

En Alberta, la taxe provin‐ ciale sur les carburants rap‐ porte plus de 1,3 milliard de dollars aux revenus géné‐ raux.

Normand Mousseau est également d’avis qu’il n’est pas prématuré de mettre en place un système de taxa‐ tion. Il faut le mettre quand tu as très peu de joueurs pour que ça devienne la norme. Ce n’est pas une bri‐ sure après quelques années d’habitude.

L’Alberta pourrait être seulement la deuxième pro‐ vince canadienne à mettre en place une taxe, alors que plus d’une trentaine d’États américains ont établi un tel système qui ajoute jusqu’à 225 $US aux propriétai­res de véhicules électrique­s.

Un meilleur outil : la ta‐ rification kilométriq­ue

D’autres systèmes se‐ raient toutefois plus équi‐ tables, selon Normand Mous‐ seau. Il cite notamment la ta‐ rification kilométriq­ue, un système étudié par exemple par la communauté métro‐ politaine de Montréal.

Ça permet de mieux reflé‐ ter l’utilisatio­n réelle de la route. [...] Et on peut avoir des taxes relativeme­nt simples, c’est-à-dire un rap‐ port annuel sur les kilomé‐ trages qu’on a fait. On n’est pas obligé d’avoir des appli‐ cations complexes ou un suivi des kilomètres à la se‐ conde, explique-t-il.

Il ajoute que le tarif pour‐ rait être fixé assez bas au dé‐ but pour ne pas dissuader à l’achat de véhicules élec‐ triques.

L’autre outil disponible est celui d’une taxe sur la charge électrique étant donné que les systèmes individuel­s de charge sont de plus en plus sophistiqu­és en matière de collecte de données.

Le président de Mobilité électrique Canada est d’ac‐ cord qu’il faut repenser la manière de financer les routes. Il est logique que si on veut continuer à financer les infrastruc­tures routières, on doive trouver de nou‐ veaux moyens, dit Daniel Breton.

L’Associatio­n des véhi‐ cules électrique­s de l’Alberta fait toutefois valoir qu’elle n’a jamais eu de consultati­on avec le gouverneme­nt pro‐ vincial sur le sujet.

Le groupe de travail indé‐ pendant a aussi pour objectif d’assurer que ces nouveaux logements demeurent abor‐ dables pour les acheteurs et les locataires, c’est-à-dire qu’aucun ménage canadien n’ait à dépenser plus de 30 % de ses revenus pour se loger d’ici 2031.

L’économiste Mike Mof‐ fatt, également membre du groupe de travail, souligne qu’une grande partie du pro‐ blème, ce sont les frais, les taxes et autres prélèvemen­ts qui pèsent lourd sur les ache‐ teurs de propriétés. En Onta‐ rio, par exemple, ces coûts représente­nt environ 31 % du prix d’achat d’une nou‐ velle maison.

Tous les ordres de gouver‐ nement devraient donc exa‐ miner comment réduire ces coûts tout en continuant à fi‐ nancer les infrastruc­tures et les programmes vitaux pour ces communauté­s, écrit l’éco‐ nomiste et directeur du groupe Smart Prosperity Ins‐ titute, dans un papier publié le mois dernier.

Le coût des terrains a aussi monté en flèche au cours des dernières années. À London, en Ontario, le prix des terrains résidentie­ls a augmenté de près de 1000 % en 20 ans, souligne M. Mof‐ fatt.

Le coût des change‐ ments climatique­s

Construire des maisons et des tours d’habitation mieux adaptées aux changement­s climatique­s risque aussi de coûter plus cher, mais bien les construire réduira le be‐ soin de les remplacer ou les rénover régulièrem­ent, sou‐ ligne Adam Mongrain de l’or‐ ganisme Vivre en Ville.

On va construire de bien beaux immeubles qui seront invivables à cause de la qua‐ lité de l'air, l'effondreme­nt de nos écosystème­s, la proxi‐ mité aux catastroph­es natu‐ relles, dit-il.

Feux de forêt, inonda‐ tions, tornades et tempêtes ont été beaucoup plus vio‐ lentes et fréquentes au cours des dernières années, sou‐ ligne l’expert. Le Canada a d’ailleurs traversé l’an dernier la pire saison des feux de fo‐ rêt de son histoire, et l’année 2024 pourrait s’annoncer en‐ core pire, craint Ottawa.

Ça va être en vain et ce serait une très mauvaise utili‐ sation de notre argent et de notre volonté de construire toutes ces maisons-là et de les voir brûler dans 20 ans, ajoute M. Mongrain.

Il souligne qu’il existe heu‐ reusement des programmes et des mesures incitative­s vi‐ sant à construire des habita‐ tions plus écoénergét­iques, mais certains d’entre eux, comme la subvention fédé‐ rale pour des maisons plus vertes, ont été suspendus en raison de leur popularité.

C'est sûr qu'il y a quel‐ qu'un qui profite d'une sub‐ vention et que nous, les consommate­urs, qui veulent avoir ces voitures-là, et bien on n'y a pas droit, dénonce sa conjointe.

Le gouverneme­nt donne des incitatifs justement pour que les gens, on aille vers cette transition-là. Puis, au fi‐ nal, on est un peu floués. Chantal Gagné

À son tour, La facture en‐ treprend d’y voir plus clair. Nous contactons le conces‐ sionnaire à l’origine de l’an‐ nonce, Brossard Hyundai.

La facture : C’est écrit comme neuf.

Le vendeur

: Non, c’est d’occasion

La facture : Ah, c’est d’oc‐ casion, OK… Elle a combien de kilométrag­e?

Le vendeur : Euh... : 77.

La facture : 77? OK! et c’est d’occasion.

Le vendeur : Ouin, c’est d’occasion parce que c’est une personne qui est venue pour chercher la subvention et elle l’a revendue même avant de la conduire… Donc nous, on l’a. [...] C’est ciblé pour une clientèle qui la veut maintenant, parce que sinon, il y a une liste d’attente qui peut aller jusqu’à deux ans.

Essai routier en caméra cachée

En fouillant en ligne, plu‐ sieurs annonces de véhicules électrique­s d’occasion presque neufs attirent l’at‐ tention de La facture. Tou‐ jours chez Brossard Hyundai, un second véhicule élec‐ trique affiche 180 km. Une Ioniq 6, 2023. En caméra ca‐ chée, nous effectuons un es‐ sai routier.

À bord, le vendeur fait une déclaratio­n surprenant­e.

La facture : Comment ça, il n’y a pas de subvention? On se posait la question. Le ven‐ deur : Ça, là… c’est des gens semi-honnêtes, au Québec, qui ont acheté plein de véhi‐ cules électrique­s. Ils ont pris toutes les subvention­s et les ont revendus plus cher.

Le chroniqueu­r automo‐ bile Benoit Charette a pris connaissan­ce du contenu capté en caméra cachée. Je comprends que malheureu‐ sement il y a des gens qui profitent du système.

Ce qu'il faut se poser comme question : à qui sont allées les subvention­s?

Benoit Charette

La facture s’est tournée vers les concession­naires pour répondre à cette ques‐ tion, car selon les données de Roulez vert, les conces‐ sionnaires effectuent 80 % des demandes de subven‐ tions. Au ministère de l’Envi‐ ronnement, on précise que pour les 20 % restants, les acheteurs gèrent eux-mêmes la demande, en majorité pour des voitures Tesla, marque qui n’a pas pignon sur rue au Québec.

Ce sont les concession‐ naires qui s'occupent de toute la paperasse adminis‐ trative des subvention­s. D'ailleurs, ils ont même in‐ sisté auprès de Roulez vert pour collaborer au pro‐ gramme quand il a été ins‐ tauré.

La patronne de Hyundai Brossard n’a pas voulu accor‐ der d’entrevue, et nous a écrit qu'elle ne cautionn[ait] aucune pratique visant à pro‐ fiter injustemen­t du pro‐ gramme Roulez vert. Elle as‐ sure que jamais Brossard Hyundai n’a reçu de subven‐ tions liées à ce programme ni ne participe à des activités malveillan­tes.

Benoit Charette estime que d’autres véhicules élec‐ triques très populaires d’autres marques pourraient aussi faire l’objet de revente précipitée comme c’est le cas pour la Ioniq de Hyundai.

Pas contraire aux règles du programme

Bernard Lamonde super‐ vise plusieurs programmes du ministère de l’Environne‐ ment, dont Roulez vert.

C'est une situation qui peut se produire parce que le marché actuel présente une rareté des véhicules neufs, répond-il au sujet des exemples que nous lui avons soumis. Les règles du pro‐ gramme ne permettent pas de faire ce genre de ma‐ noeuvre, ça, c'est clair.

Selon lui, il s’agit cepen‐ dant de cas isolés particulie­rs attribuabl­es aux conditions de marché.

Mais le véhicule reste im‐ matriculé au Québec, donc il reste sur les routes, ce qui est quand même une valeur ajoutée dans l'objectif du programme.

Du côté d’Ottawa, Trans‐ ports Canada abonde dans le même sens. Le programme a contribué de manière signifi‐ cative à augmenter la part de marché des véhicules zéro émission, passant de 3 % en 2019 à 11 % cette année, pré‐ cise par écrit son porte-pa‐ role.

Bernard Pélissier a contacté Roulez vert pour tenter de récupérer une par‐ tie du montant de la subven‐ tion, en vain. Pendant qu’il profite de sa voiture de rêve, Chantal Gagné et Jean-Fran‐ çois, eux, patientent et conti‐ nuent de faire le plein d’es‐ sence.

Le reportage de la journa‐ liste Maude Montembeau­lt et du réalisateu­r Claude La‐ flamme sera diffusé à 19h30 sur ICI Radio-Canada Télé.

Avec la collaborat­ion de Bernard Leduc

Christine Lambert, rési‐ dente de Saint-Basile-leGrand, lors de la séance d'in‐ formation publique du gou‐ vernement

La raison pour laquelle le ministère ignore ces détails est que l'évaluation du projet a été morcelée en plusieurs phases d'autorisati­on. Au‐ cune demande n'a encore été déposée par l'entreprise suédoise concernant l'exploi‐ tation des usines, les rejets de contaminan­ts, les prélève‐ ments d'eau ou la gestion des matières dangereuse­s.

Pour le moment, seule la préparatio­n du terrain a été étudiée et approuvée, avec le remblaieme­nt de 14 hectares de milieux humides et l'abat‐ tage de milliers d'arbres. L'autorisati­on de la construc‐ tion de l'usine est actuelle‐ ment à l'étude, mais n'a pas encore été approuvée.

Je ne comprends pas votre processus d'avoir auto‐ risé un petit morceau, sans même avoir une idée du big picture, a remarqué Christine Lambert, qui est ingénieure.

Un autre citoyen, Pierre Gohier, a dit avoir eu le senti‐ ment que la première phase du projet avait été adoptée aveuglémen­t.

C’est comme si on avait le [projet du] Centre Bell, puis qu'on avait juste étudié la ca‐ bane à hot-dogs.

Pierre Gohier, citoyen pré‐ sent à la séance d'informa‐ tion publique du gouverne‐ ment

Admettons que l’autorisa‐ tion soit refusée, on fait quoi avec les milieux humides remblayés et la faune dé‐ truite? a demandé un avocat de Mont-Saint-Hilaire, Cédric

Gagnon-Bouchard, présent dans la salle. Comment allezvous remettre la pâte à dents dans le tube?

Radio-Canada révélait la semaine dernière qu'un fonc‐ tionnaire du ministère avait soulevé la même question auprès de ses supérieurs.

En réponse à ces préoccu‐ pations, Stefanos Bitzakidis a expliqué que le ministère de l'Environnem­ent avait l'em‐ preinte du projet ce qui lui a permis de délivrer la pre‐ mière autorisati­on.

Le haut fonctionna­ire a ajouté qu'il n'avait jamais vu, dans sa carrière, une autori‐ sation de destructio­n de mi‐ lieux humides qui n'avait pas donné lieu, par la suite, à un projet dans la zone en ques‐ tion.

Ma conclusion ce soir, c’est qu’il y a autant d’incon‐ nus de votre bord que de notre bord, a exprimé Ja‐ cinthe Villeneuve, résidente de McMastervi­lle, lors de la séance d'informatio­n pu‐ blique.

Plusieurs citoyens s'inter‐ rogent sur la division du pro‐ jet en différents morceaux. On a consulté nos avocats, a répondu Ian Courtemanc­he, du ministère de l'Environne‐ ment. C’est comme ça qu’on arrive à la conclusion qu’on a trois usines différente­s.

Le haut fonctionna­ire a expliqué que, dans le passé, les projets de Métaux Bla‐ ckRock et de GNL Québec, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, avaient aussi donné lieu à une segmentati­on des autori‐ sations.

Le projet de Northvolt est composé d'une usine de fa‐ brication de cathodes, d'une autre d'assemblage de batte‐ ries et d'une troisième de re‐ cyclage des batteries. Seule cette dernière sera soumise à un examen du Bureau d'au‐ diences publiques sur l'envi‐ ronnement (BAPE). Les deux premières y ont échappé, à la suite de modificati­ons régle‐ mentaires apportées en 2023, ce qui fait l'objet de cri‐ tiques.

Le ministère de l'Environ‐ nement a tenu à assurer aux citoyens qu'à chaque étape d'autorisati­on, Northvolt doit démontrer que son projet est conforme aux lois et règle‐ ments.

Les rejets atmosphéri­ques devront respecter les normes québécoise­s, a expliqué Ste‐ fanos Bitzakidis. Et si un contaminan­t ne figure pas dans les normes actuelles, on va fixer, comme ministère, un critère pour ce contami‐ nant-là.

En ce qui a trait aux réper‐ cussions sur la rivière, il y aura une caractéris­ation complète à faire pour valider l'étude de dispersion et on détermine des objectifs envi‐ ronnementa­ux de rejets qui tiennent compte du débit et de la faune, en premier lieu le chevalier cuivré, un pois‐ son protégé qui n'existe qu'au Québec.

L'entreprise devra aussi démontrer qu'elle aura une aire d'entreposag­e étanche des matières dangereuse­s. Le ministère lui imposera de remplir un registre qui montre que la dispositio­n est correcte.

Dans ses procédés, North‐ volt utilise, entre autres, du nickel, du cobalt et du li‐ thium. Il y aura des mesures de surveillan­ce et de contrôle, a ajouté M. Bitzaki‐ dis.

Quelques voix disso‐ nantes se sont fait entendre dans l'assistance, comme un citoyen qui s'inquiète que les mesures de protection de la faune imposées au projet coûtent 100 millions par tor‐ tue.

Il faut avoir un juste équi‐ libre entre une protection et une aberration où chaque moineau devient un dieu que l’on ne peut pas déplacer.

Un citoyen présent à la séance d'informatio­n pu‐ blique

Ce monsieur a ensuite dé‐ ployé une affiche qui indi‐ quait : On veut Northvolt.

Northvolt promet rendre publics ses rejets de

Les représenta­nts de Nor‐ thvolt n'étaient pas présents durant les séances d'infor‐ mation. Par courriel, l'entre‐ prise a fait savoir à Radio-Ca‐ nada que des demandes d’autorisati­on seront sou‐ mises au MELCCFP ultérieu‐ rement concernant les as‐ pects environnem­entaux en lien avec la phase d’exploita‐ tion de l’usine (ex. émissions atmosphéri­ques, consomma‐ tion d’eau, rejets liquides, etc.)

Nous adaptons la concep‐ tion de l'usine afin d'être conformes aux normes envi‐ ronnementa­les en vigueur au Québec.

Emmanuelle RouillardM­oreau, porte-parole de Nor‐ thvolt pour l'Amérique du Nord

Nous avons l'intention de rendre publiques les don‐ nées atmosphéri­ques concernant le projet du Qué‐ bec lorsque la conception de l'usine sera finalisée, a ajouté l'entreprise.

Plusieurs citoyens ont re‐ mercié les fonctionna­ires pour le temps qu'ils leur ont accordé. C’est courageux de votre part de vous être dé‐ placés, a déclaré un homme, en s'adressant aux fonction‐ naires des ministères de l'Économie, de l'Environne‐ ment et des Transports qui étaient présents.

Certains auraient aimé faire le même exercice avec les élus responsabl­es du dos‐ sier. Les questions qu’on a re‐ lèvent du politique, puis le politique s'est défilé et a en‐ voyé des fonctionna­ires, a souligné un participan­t.

Le Québec, un lieu stra‐ tégique pour fabriquer des batteries

Le directeur métallurgi­e et produits industriel­s au minis‐ tère de l'Économie, de l'Inno‐ vation et de l'Énergie du Qué‐ bec, Gabriel Audet, a fait une présentati­on pour expliquer que la méga-usine va per‐ mettre de construire ici la batterie la plus verte en Amé‐ rique du Nord qui contri‐ buera à atteindre les objec‐ tifs d'électrific­ation des trans‐ ports.

Le site choisi en Montéré‐ gie est un emplacemen­t stra‐ tégique, proche du nord-est des États-Unis, où il y a plu‐ sieurs fabricants automo‐ biles.

Le Québec possède tous les atouts pour se démar‐ quer avec la filière batterie, a-t-il détaillé : les minéraux du territoire québécois, la production de véhicules com‐ merciaux électrique­s (auto‐ bus, camions, véhicules ré‐ créatifs) et le recyclage des batteries.

Les gouverneme­nts du Québec et du Canada inves‐ tissent 7 milliards de dollars dans le projet, qui est le plus gros projet manufactur­ier de l'histoire de la province.

des mammograph­ies à partir de 40 ans. Un cas sur six se‐ rait d’ailleurs dépisté avant cet âge.

Selon la Société cana‐ dienne du cancer, il s’agit du cancer le plus fréquent chez les femmes au pays et la deuxième cause de décès chez les Canadienne­s. Au Québec, environ 8000 nou‐ veaux cas sont signalés chaque année. La participa‐ tion au programme de dépis‐ tage est volontaire.

Contacter les femmes par lettre est une bonne mé‐ thode, mais après il faut les sensibilis­er et leur expliquer en quoi consiste le dépistage et comment ça fonctionne. Le taux de participat­ion est de plus de 60 % et l’objectif gouverneme­ntal est de 70 %. On s’en approche.

Cédric Beaudinet, Fonda‐ tion du cancer du sein du Québec

Des tests plus personna‐ lisés

« On se pose la question maintenant : est-ce qu’il ne serait pas plus pertinent de se baser sur le risque plutôt que sur l’âge comme seul fac‐ teur de risque? » se demande M. Beaudinet.

La Fondation du cancer du sein du Québec finance un projet à l’Université Laval depuis une dizaine d’années visant à évaluer le risque in‐ dividualis­é, basé sur des fac‐ teurs génétiques et compor‐ tementaux.

Plusieurs études sug‐ gèrent d’ailleurs que les femmes ayant des seins plus denses sont plus à risque de développer un cancer du sein. Des examens complé‐ mentaires seraient néces‐ saires dans leur cas puis‐ qu’elles sont moins sensibles à la mammograph­ie. La den‐ sité mammograph­ique fait référence à la compositio­n du sein. Certains comportent plus de tissus fibreux et glan‐ dulaires. Il est impossible de le déceler à l’oeil nu ou au toucher. Pour connaître leur densité mammograph­ique, les femmes doivent effectuer des tests.

En 2021, l’INESSS avait étudié la question. Face à un manque de lignes directrice­s consensuel­les et à une insuf‐ fisance de données à l’époque, il avait conclu que le dépistage personnali­sé basé sur la densité n’était pas recommandé au Québec. Le ministère de la Santé lui a de‐ mandé de réévaluer la ques‐ tion, compte tenu des nou‐ velles informatio­ns mainte‐ nant disponible­s.

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