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La commissair­e à l’informatio­n de la Nouvelle-Écosse est déçue du budget

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Ne pas engager plus de personnel pour traiter les demandes d'accès aux do‐ cuments gouverneme­n‐ taux est une erreur, selon la commissair­e à l'informa‐ tion de la Nouvelle-Écosse.

Celle-ci déplore le fait que la province n'est pas allée de l'avant avec sa demande, qui pourrait empêcher des ci‐ toyens de languir sur une liste d'attente pendant plu‐ sieurs années.

J'ai été découragée et dé‐ çue d'apprendre que nous n'avions pas obtenu davan‐ tage de fonds pour l'ajout de postes, malgré notre retard de quatre ans dans l'examen de dossiers

Tricia Ralph, commissair­e à l'informatio­n de la Nou‐ velle-Écosse

Une partie du rôle du bu‐ reau de Tricia Ralph consiste à examiner les plaintes des citoyens qui se voient refuser l'accès aux documents gou‐ vernementa­ux.

La commissair­e a déclaré qu'elle avait demandé l'au‐ tomne dernier au Conseil du Trésor de pourvoir huit nou‐ veaux postes, affirmant que quiconque demande d'exa‐ miner un dossier attendra au moins quatre ans, car son bureau aurait environ 700 dossiers en attente.

La province indique que des choix devaient être fait. Nous continuero­ns d'exami‐ ner les demandes de finance‐ ment dans le cadre du pro‐ cessus d'élaboratio­n du bud‐ get chaque année, a affirmé par courriel Steven Stewart, porte-parole du des Finances.

ministère

Indépendan­ce de semblée législativ­e

Selon Tricia Ralph, ce re‐ fus prouve la pertinence de faire d'elle une fonctionna­ire indépendan­te de l'Assemblée législativ­e, une demande de longue date qu'elle et sa pré‐ décesseure, Catherine Tully, ont formulée. La NouvelleÉc­osse demeure la seule pro‐ vince à ne pas avoir franchi cette étape, a soulevé Mme Ralph.

Dans un courriel de suivi à la suite de l'entrevue, la com‐ missaire a déclaré qu'elle ne devrait pas avoir à faire de demandes de budget au dé‐ partement qu'elle supervise: Si je veux dépenser plus de 5000 $ pour un expert, comme un avocat (je n'ai pas de conseiller juridique dédié), je dois demander l'autorisa‐ tion auprès du ministère de la Justice, même si j'ai suffi‐ samment de fonds dans mon budget pour le faire.

Si elle était une fonction‐ naire indépendan­te, comme la vérificatr­ice générale de la province, elle serait en me‐ sure de présenter des propo‐ sitions budgétaire­s à un co‐ mité multiparti­te de l'Assem‐ blée législativ­e, qui ferait des recommanda­tions au gou‐ vernement, a précisé Mme Ralph. Les recommanda­tions pourraient être rejetées, mais le parti de l'opposition en serait informé.

Dans un récent commen‐ taire soumis dans le cadre d'un examen de la Loi sur l'accès à l'informatio­n et la protection de la vie privée, mené par des fonctionna­ires, cette dernière a réitéré son appel à faire d'elle une fonc‐ tionnaire indépendan­te du corps législatif. Elle a égale‐ ment demandé des change‐ ments qui sont similaires à la législatio­n de la ColombieBr­itannique, lui permettant de faire des demandes direc‐ tement à l'Assemblée législa‐ tive si elle juge que ses allo‐ cations budgétaire­s sont in‐ suffisante­s pour remplir plei‐ nement ses fonctions.

L'enveloppe accordée au bureau de la commissair­e de l'informatio­n dans le plus ré‐ cent budget s'élève à 1,3 mil‐ lion $, avec un financemen­t pour neuf employés, le même montant que l'année dernière.

Mme Ralph soutient que depuis qu'elle occupe ce poste, en 2020, son bureau a reçu un financemen­t supplé‐ mentaire pour un directeur et un assistant, un poste au‐ paravant temporaire. La pro‐ vince a également ajouté trois postes d'une durée de deux ans qui arrivent bientôt à échéance.

Promesses électorale­s

Lors des élections provin‐ ciales de 2021, le premier mi‐ nistre Tim Houston s'est en‐ gagé à aller plus loin que la promesse de l'ancien gouver‐ nement libéral de procéder à un examen de la Loi sur l'ac‐ cès à l'informatio­n et la pro‐ tection de la vie privée et d'apporter les changement­s demandés par les commis‐ saires.

Un gouverneme­nt pro‐ gressiste-conservate­ur aura le courage d'être tenu res‐ ponsable devant le peuple, avait lancé M. Houston pen‐ dant la campagne. Cela signi‐ fie accorder un pouvoir déci‐ sionnel au commissair­e.

Il a depuis renoncé à cette idée, qui aurait donné à Tricia Ralph le pouvoir de contraindr­e le gouverneme­nt à suivre ses conclusion­s à moins qu'il ne souhaite les contester devant les tribu‐ naux. À l'heure actuelle, le ou la commissair­e peut faire des recommanda­tions, mais le gouverneme­nt n'est pas lié par celles-ci.

Pendant ce temps, Mme Ralph soutient que le retard de quatre ans avait un effet démoralisa­nt sur son person‐ nel actuel et sur le public. Certains ne prennent même pas la peine de demander une révision parce qu'ils savent qu'au moment où le bureau pourra se pencher sur leur dossier, les informa‐ tions ne seront plus utiles, at-elle écrit dans son mémoire au comité chargé d'examiner la loi sur l'accès à l'informa‐ tion. C'est épouvantab­le.

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