Prescription d’Advil : un Ténois dénonce le décès de sa conjointe d’une double pneumonie
Un homme de What ı ,̀ aux Territoires du Nord-Ouest, qui a perdu sa femme la se‐ maine dernière, se de‐ mande pourquoi le centre de santé de la commu‐ nauté n’a pas pris au sé‐ rieux l’état de santé de sa conjointe avant qu’elle ne soit évacuée en Alberta.
Rachel Simpson est morte dans un hôpital albertain, mardi dernier, après avoir contracté une double pneu‐ monie qui n’a pas été traitée, malgré les multiples visites au centre de santé de What ı .̀ Elle était la mère d’un pou‐ pon de cinq mois.
Sa communauté de 550 personnes est située à envi‐ ron 165 km au nord-ouest de Yellowknife.
Son conjoint, Ben Wedzin, raconte qu’elle a commencé à souffrir de douleurs à la poitrine vendredi après-midi. Le centre communautaire lui a affirmé au téléphone qu’elle faisait probablement une crise de panique et qu’elle devait simplement re‐ laxer et se calmer.
À 3 h, dans la nuit, sa mère l’a finalement amenée au centre. L’infirmière a véri‐ fié sa respiration et l’a ren‐ voyée chez elle avec de l’Advil et des médicaments pour l’ai‐ der à dormir.
Elle n’a pas pris sa pres‐ sion de sang, ni sa tempéra‐ ture, rien, et elle a juste dit qu’on devait rentrer à la mai‐ son, a affirmé Ben Wedzin.
Les symptômes de Rachel Simpson ont empiré durant la journée du samedi, et tôt dimanche matin. Sa mère l’a de nouveau emmenée au centre de santé, où le dosage des médicaments qui lui ont été préalablement prescrits a été augmenté.
Dimanche, Rachel Simp‐ son ne pouvait plus sortir de son lit. Elle ne pouvait pas respirer, elle pleurait et pou‐ vait à peine parler, l’ambu‐ lance a dû venir la chercher, a affirmé Ben Wedzin. Les choses ont pris un tournant dramatique, selon lui, et il ne l’a plus revue en vie après cela.
Rachel Simpson a été en‐ voyée à l’Hôpital territorial Stanton de Yellowknife, puis à Edmonton, vu la sévérité de son état. Lorsque sa famille est arrivée dans la capitale al‐ bertaine, elle était déjà sous respiration artificielle. Ses dommages au cerveau étaient trop importants, et la famille a dû la laisser partir.
Tout cela aurait pu être évité vendredi, s’ils avaient juste rendu un diagnostic. Ils l’ont négligée pendant trois jours. Elle a pris les mauvais médicaments pendant trois jours.
Ben Wedzin, conjoint de Rachel Simpson, décédée
Ce n’est pas la première fois que des centres de santé communautaires renvoient des patients chez eux en leur prescrivant du Tylenol ou de l’Advil, alors qu’ils font face à de sérieux problèmes de santé.
En 2022, l’aînée Morris Neyelle, de Dél ı n̨ ę, a dû subir une chirurgie de retrait de tu‐ meur d’urgence après être passée par là. Elle est morte un mois plus tard.
La même année, une en‐ fant de 2 ans de Hay River a aussi été renvoyée chez elle avec du Tylenol, alors qu’elle souffrait d’une double pneu‐ monie.
Révision en cours
Le chef des Whatì, Alfonz Nitsiza, dit qu’il entend fré‐ quemment des plaintes à l’égard du service de santé de la communauté. Il a contacté la régie de santé pour faire la lumière sur cet incident et on lui a indiqué que la famille devait déposer une plainte officielle pour qu’une en‐ quête soit lancée.
L’Agence des services communautaires de Tł ı c̨ hǫ, qui gère le service de santé de What ı ,̀ est en train de re‐ voir les circonstances de l’in‐ cident pour comprendre la si‐ tuation, répondre aux préoc‐ cupations soulevées ainsi qu’aux erreurs et aux failles [commises] - s’il y en a eu.
Dans le cadre de cette ré‐ vision, nous déterminerons si une enquête extérieure est nécessaire, poursuit dans une déclaration Andrew Wind, porte-parole du minis‐ tère de la Santé et des Ser‐ vices sociaux des Territoires du Nord-Ouest, au nom de l’Agence.
Avec les informations de Carla Ulrich
professionnels en soins de Chaudière-Appalaches
Le syndicat estime que ses membres sont forcées de faire du temps supplémen‐ taire obligatoire et de se mettre à risque en travaillant en sous-effectif.
Les soins y sont sécuri‐ taires, assure le CISSS
Par courriel, le Centre in‐ tégré de santé et de services sociaux (CISSS) de ChaudièreAppalaches affirme qu’il n’y a pas eu de bris de service au département des soins inten‐ sifs de l’hôpital de Montma‐ gny, la fin de semaine der‐ nière, et que les soins y sont sécuritaires.
Nous avons toutefois dû ajuster l'offre de services en fonction du nombre d'usa‐ gers présents et du nombre d'employés disponibles et formés pour travailler dans ce département. Outre la si‐ tuation spécifique de la fin de semaine dernière, nous vous rassurons à l'effet que les be‐ soins en termes de person‐ nel sont comblés pour les jours à venir, a écrit dans un courriel Mireille Gaudreau, la relationniste du CISSS Chau‐ dière-Appalaches.
Le CISSS ajoute dans ce courriel qu’il y a toujours des plans en place pour combler les quarts de travail et c'était le cas la fin de semaine der‐ nière. Toutefois, le plan n'a pu s'actualiser tel qu'initiale‐ ment prévu à cause d'ab‐ sence de dernière minute.
L’organisation, qui a des enjeux de main-d'oeuvre, as‐ sure que tous les efforts sont déployés pour combler les quarts de travail et embau‐ cher de nouveaux employés. D’ailleurs, une nouvelle infir‐ mière va intégrer l’hôpital de Montmagny, conclut le CISSS.
Avec Guylaine Bussière
été en contact avec un cas confirmé de rougeole.
Le virus peut se trans‐ mettre à distance
On sait que dans le cas de la rougeole, une personne peut infecter jusqu'à 90 % des gens non immunisés [et] une personne infectée en contaminera 16 autres, a ex‐ pliqué la Dre Caroline QuachThanh, médecin responsable de la prévention et du contrôle des infections au CHU Sainte-Justine et profes‐ seure à l’Université de Mon‐ tréal.
La rougeole se propage par aérosols et gouttelettes, de façon semblable à la CO‐ VID-19. Quatre jours avant l’apparition d'une éruption cutanée et quatre jours après, on sécrète du virus dans nos voies respiratoires et ce virus peut se trans‐ mettre à grande distance, ex‐ plique la Dre Quach-Thanh.
Ce n'est pas une simple infection virale de l'enfance qui est passagère. C'est une infection qui peut être très grave
Dr Jesse Papenburg, Hôpi‐ tal de Montréal pour enfants
À Midi info sur ICI Pre‐ mière, lundi, le Dr Jesse Pa‐ penburg, spécialiste en infec‐ tiologie pédiatrique et micro‐ biologiste médicale de l'Hôpi‐ tal de Montréal pour enfants, a déclaré que jusqu'à 10 % des enfants infectés par la rougeole vont développer une pneumonie et certains devront être hospitalisés.
Dans 1 cas sur 1000, il y a risque d'infection du cer‐ veau. La panencéphalite sclé‐ rosante subaiguë, autre com‐ plication possible, peut sur‐ venir des années après la rougeole, entraînant une in‐ flammation cérébrale, une perte d'acquis, un retard de développement et, éventuel‐ lement, la mort.
S'assurer d'être vacciné avant de voyager
Le 23 février dernier, la Dre Theresa Tam, administra‐ trice en chef de la santé pu‐ blique du Canada, avait dit craindre une augmentation du nombre de cas importés de rougeole avec la semaine de relâche, la recrudescence de la rougeole dans le monde, combinée à la dimi‐ nution de la couverture vacci‐ nale contre la rougeole chez les enfants d'âge scolaire au Canada.
Je conseille vivement à tous les Canadiens et à toutes les Canadiennes de recevoir deux doses d'un vac‐ cin contre la rougeole, en particulier avant de voyager.
Dre Theresa Tam, admi‐ nistratrice en chef de la santé publique du Canada
À la mi-février, à Toronto, un nourrisson a été hospita‐ lisé en raison d'un cas de rougeole lié à un voyage, se‐ lon les autorités sanitaires to‐ rontoises.
L'Enquête nationale sur la couverture vaccinale des en‐ fants de 2021 montre que 91,6 % des enfants de 2 ans au Canada ont reçu au moins une dose d'un vaccin contre la rougeole, mais que seule‐ ment 79,2 % des enfants de 7 ans ont reçu deux doses.
La meilleure protection contre la rougeole est l'admi‐ nistration de deux doses d'un vaccin contenant le virus de la rougeole, qui est presque 100 % efficace pour prévenir l'infection.
Des éclosions dans plu‐ sieurs pays
Dans le monde, l'Organi‐ sation mondiale de la santé (OMS) signale une recrudes‐ cence de la rougeole, y com‐ pris dans des pays où la vac‐ cination est accessible, tels que la Grande-Bretagne, l'Au‐ triche et la Belgique.
Des épidémies de mala‐ dies hautement contagieuses telles que la rougeole et la polio ont été signalées dans plusieurs pays en 2023, af‐ firme Santé Canada. La der‐ nière éclosion de rougeole remonte à 2019.
Selon des données colli‐ gées par l'Organisation mon‐ diale de la santé (OMS), entre 2010 et 2019, le taux de vac‐ cination contre la coque‐ luche, la polio et la rougeole se situait entre 84 % et 86 % au niveau mondial. En 2020, la couverture mondiale avait diminué à environ 83 %.
Avec les informations de Mélanie Meloche-Holubowski
riodes prévues à cet effet. Les enfants de moins de 6 ans peuvent également obte‐ nir leur vaccin dans les CLSC et dans certains Groupes de médecine familiale et cli‐ niques médicales, selon le site web du CISSS de l’Ou‐ taouais.
Les adultes québécois peuvent se faire vacciner dans un CLSC ainsi que dans certaines pharmacies et cli‐ niques médicales.
Santé publique Ottawa in‐ dique de son côté qu’elle col‐ labore avec des partenaires communautaires, notam‐ ment l'équipe de santé de la Clinique de soins Enfants avant tout (du CHEO) et des partenaires de tout l'est de l'Ontario, pour aider les en‐ fants et les jeunes à accéder aux vaccins de routine.
Les enfants n’ayant pas accès à des examens de rou‐ tine avec un médecin peuvent notamment prendre rendez-vous dans une cli‐ nique communautaire et à la Clinique de soins Enfants avant tout.
Les adultes peuvent s’adresser à leur fournisseur de santé primaire. Si ce n’est pas possible, ils peuvent se tourner vers les cliniques sans rendez-vous ou de voyage, indique le Web de Santé publique Ottawa.
Avec les informations de Philippe Marcoux, Nelly Albe‐ rola et Simon Smith