Une dizaine de cas de rougeole confirmés au Québec
Les autorités sanitaires re‐ censent une dizaine de cas confirmés de rougeole au Québec et rappellent l'im‐ portance de la vaccination contre cette maladie po‐ tentiellement dangereuse, voire mortelle.
La dizaine de personnes infectées recensées jusqu'à présent, dont au moins un adulte, se trouvent dans la région de Montréal. Vendredi dernier, quatre cas de rou‐ geole avaient été confirmés dans la province.
Si le Québec est l'épi‐ centre de cette recrudes‐ cence de la rougeole au pays, des cas ont tout de même été détectés dans d'autres provinces, soit cinq en Onta‐ rio et un en Colombie-Britan‐ nique.
En conférence de presse lundi, le Dr Luc Boileau, di‐ recteur de la santé publique du Québec et sous-ministre adjoint au ministère de la Santé, a dit être préoccupé par la situation.
Il a toutefois nuancé en disant que cela ne ressem‐ blait pas à ce qu'on avait connu durant la pandémie de COVID-19.
Mais, d'ajouter le Dr Boi‐ leau, il y a en ce moment dans la communauté des routes possibles pour la transmission de la rougeole.
Les autorités sanitaires de Montréal ont mis en ligne une liste de 14 endroits où le risque de contracter la rou‐ geole était présent durant di‐ verses périodes allant du 23 février au 1er mars derniers. Les personnes les ayant fré‐ quentés auraient été expo‐ sées au virus de la rougeole et sont considérées comme des contacts d'un cas confirmé de rougeole.
Dans le cas où une per‐ sonne se trouvait dans l'un de ces lieux durant l'une des périodes ciblées, et qu'elle a été dûment vaccinée par le passé ou qu'elle est née avant 1970, la santé publique demande à ce qu'elle sur‐ veille ses symptômes.
Dans le cas d'une per‐ sonne non adéquatement vaccinée, la santé publique offrira à cette dernière, selon la fenêtre de temps, des im‐ munoglobulines ou un vac‐ cin, a expliqué la Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique pour la ré‐ gion de Montréal.
Les groupes plus à risques (enfants, femmes enceintes, personnes immunosuppri‐ mées) feront l'objet d'une ac‐ tion beaucoup plus rapide afin d'être protégés, a-t-elle ajouté.
Les autorités de santé pu‐ blique mettent en garde contre la perception voulant qu'une dizaine de cas, ce n'est pas beaucoup. Des éclo‐ sions ne commencent pas par un millier de cas, mais avec quelques cas, a exposé le Dr Boileau. C'est comme ça que c'est arrivé en Europe, au Royaume-Uni en particulier.
Dix cas, ce n'est pas rien, c'est deux fois plus que tout le reste du Canada en ce mo‐ ment.
Dr Luc Boileau, directeur national de santé publique du Québec
Les symptômes de la rou‐ geole sont les suivants :
fièvre; toux, nez qui coule, conjonctivite (yeux rouges et sensibles à la lumière); bou‐ tons et/ou rougeurs sur la peau (sur le visage, puis sur tout le corps).
Une personne qui pré‐ sente des symptômes s'appa‐ rentant à ceux de la rougeole doit s'isoler et, si elle consulte un médecin, doit porter un couvre-visage et parler de son état dès son ar‐ rivée au triage.
Chaque cas génère des centaines de contacts. Nos équipes travaillent d'arrachepied actuellement pour mettre en place la stratégie d'enquête et de traçage des contacts.
Dre Mylène Drouin, direc‐ trice régionale de santé pu‐ blique pour la région de Montréal
Dans les milieux où des cas ont été identifiés, des opérations de rattrapage de vaccination seront effec‐ tuées.
À part Montréal, Laval, la Montérégie et la Capitale-Na‐ tionale sont dans la mire des autorités sanitaires parce que les taux de vaccination n'y sont pas ceux que l'on souhaite, a dit le Dr Boileau.
Une couverture vacci‐ nale insuffisante dans les écoles
Dans certaines écoles pri‐ maires de Montréal, le taux de vaccination est de 50 % à peine, voire 30 %, a souligné la Dre Drouin. Dans les écoles secondaires, il atteint plutôt 88 % ou 89 %.
Pour la rougeole, la plus contagieuse des maladies évitables par la vaccination, la couverture vaccinale doit atteindre 95 %, spécifie Santé Canada.
Dans la province, le taux de vaccination n'est pas suffi‐ sant pour prévenir la trans‐ mission de la rougeole. Des adultes et des enfants ne sont pas vaccinés ou ne sont pas bien vaccinés, s'inquiète le Dr Boileau.
Les enfants ayant reçu la vaccination de base ont eu une première dose du vaccin contre la rougeole à l'âge d'un an et une seconde dose, à l'âge de 18 mois.
Dans les années 19701980, on ne donnait qu'une seule dose de ce vaccin, pré‐ cise le directeur de la santé publique. Quant aux gens nés avant les années 1970, tout le monde a été exposé au virus de la rougeole, dit le Dr Boileau, tant il circulait à l'époque.
Pas d'obligation vacci‐ nale, mais...
Très efficace, le vaccin contre la rougeole n'a pas d'effets ou de conséquences négatives et protège les toutpetits, les enfants, contre cette maladie qui peut être très grave, mortelle aussi, in‐ siste le Dr Boileau.
Le vaccin contre la rou‐ geole est gratuit et offert à tout le monde.
Le Dr Luc Boileau, direc‐ teur national de santé pu‐ blique du Québec
Il n'est pas question de rendre obligatoire la vaccina‐ tion contre la rougeole au Québec : Pour l'instant, ce n'est pas la route que nous prenons, a déclaré le Dr Boi‐ leau.
On tend plutôt à encoura‐ ger et à informer les parents dont l'enfant vient de naître des avantages de la vaccina‐ tion.
Mais dans l'éventualité où un cas de rougeole se dé‐ clare dans une école, les élèves non vaccinés seront sortis de l'école par les auto‐ rités de santé publique, a mis en garde le Dr Boileau. Et ils resteront à la maison tant qu'ils ne seront pas vaccinés, et tant qu'il y aura des cas de rougeole à l'école, jusqu'au dernier.
À partir du moment où une personne reçoit le vac‐ cin, toutefois, ce dernier s'avère efficace dans les trois ou quatre jours suivants. Et ce, même si la personne a