Voici ce que vous devez savoir sur la rougeole dans la région d’Ottawa et de Gatineau
Des cas de rougeole sont répertoriés un peu partout au pays, dont une dizaine de cas actifs au Québec. Cinq infections ont été aussi déclarées depuis 2024 en Ontario. Bien qu'aucune personne n’a été infectée dernièrement en Ou‐ taouais et à Ottawa, la pru‐ dence est de mise, selon une experte.
On a eu des cas en oc‐ tobre 2023. Il s'agissait de voyageurs qui revenaient d'un pays où c’était endé‐ mique. [...] Pour le moment, on n'a pas de cas confirmé dans la région de l'Ou‐ taouais, explique la médecinconseil à la direction de la santé publique du Centre in‐ tégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l'Ou‐ taouais, Carol McConnery.
De plus, aucun cas ne sont suspectés à Ottawa et dans l’Est ontarien, sou‐ tiennent Santé publique Ot‐ tawa (SPO) et le Bureau de santé de l’est de l’Ontario (BSEO).
Un risque de propaga‐ tion bien réel
La propagation de ce virus demeure tout de même pré‐ occupante, selon la Dre Carol McConnery. Elle note que les risques de le contracter sont présents alors que les Qué‐ bécois et les Ontariens voya‐ geront davantage lors des se‐ maines de relâche de mars.
Récemment, l’Agence de la santé publique du Canada recommandait à la popula‐ tion d’obtenir deux doses du vaccin contre la rougeole avant de voyager à l’étranger.
C'est une des maladies les plus contagieuses qui existe.
Carol McConnery, méde‐ cin-conseil à la direction de la santé publique du CISSS de l'Outaouais
La rougeole, ça donne [une éruption cutanée], ex‐ plique-t-elle. Les rougeurs débutent au visage [puis] ça va partout. Ça donne de la toux, de la fièvre, le nez qui coule. Des petites taches dans la bouche peuvent ap‐ paraître aussi.
Le virus affecte de ma‐ nière plus intense les en‐ fants, selon la médecin.
Les plus vulnérables ce sont les bébés de moins de 12 mois et les surtout les bé‐ bés de moins de 6 mois parce qu'on ne peut pas [leur] donner ce vaccin. Les femmes enceintes sont aussi une clientèle vulnérable [ainsi que] les personnes im‐ munosupprimées, c'est-àdire celles qui n’ont pas de système immunitaire.
Parmi les complications de la rougeole, la plus fré‐ quente [est] une encéphalite ou, autrement dit, une in‐ flammation de l'enveloppe du cerveau.
Taux de vaccination trop bas chez les enfants de la région
Le CISSS de l’Outaouais recommande de vérifier dans son carnet de vaccination.
Si vous êtes né avant 1970, vous avez été exposé à la rougeole à presque à 100 %, il n’est donc pas néces‐ saire de se faire vacciner, ex‐ plique la Dre Carol McCon‐ nery.
Pour ceux nés après 1970, il est probable que vous ayez reçu deux doses du vaccin lorsque vous étiez bébé, ditelle.
Carol McConnery précise que 95 % de la population doit être vaccinée pour éviter la transmission de la rou‐ geole.
Or, selon les données dis‐ ponibles pour la région de l’Outaouais, les enfants d'âge primaire et secondaire [au‐ raient] à peu près 85 % de couverture vaccinale, indique la médecin de CISSS de l’Ou‐ taouais.
De son côté, Santé pu‐ blique Ottawa, indique que les plus récentes estimations de la couverture vaccinale de la rougeole à Ottawa (année scolaire 2021-2022) sont de 95 % chez les jeunes de 17 ans (semblable à celle d’avant la pandémie).
La couverture vaccinale est toutefois plus basse chez les jeunes de 7 ans, avec un taux de 59 %. Cette propor‐ tion est inférieure aux taux de vaccination répertoriés avant la pandémie de COVID19 pour cette catégorie d’âge, selon l’agence de santé.
Plusieurs facteurs ex‐ pliquent ces plus faibles pro‐ portions, comme l’annulation de plages de vaccination dans les écoles durant la pandémie, les oublis des pa‐ rents et l’hésitation à la vacci‐ nation, estime la Dre Carol McConnery.