La morgue d’un hôpital de TerreNeuve déborde de cadavres non réclamés
La morgue de l'hôpital principal de Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, déborde de corps non ré‐ clamés. L'établissement a dû trouver une solution : des conteneurs réfrigérés ont été installés dans une ruelle, à côté de bennes à ordures. À l'intérieur sont entreposés des dizaines de cadavres.
Si le nombre de cadavres dans les quatre conteneurs change de jour en jour, il y en a environ 30 à l'heure ac‐ tuelle. Un de ces corps n’a pas encore été identifié. Quatre font l’objet d’une en‐ quête du médecin légiste. Mais tous les autres sont en‐ treposés à long terme parce que personne ne vient les chercher.
La régie provinciale de la santé reconnaît qu'il faut agir. La porte-parole de Santé T.-N.-L., Mikaela Etche‐ gary, affirme que la régie va construire à l’hôpital des ins‐ tallations permanentes pour entreposer les dépouilles non réclamées dans les pro‐ chains mois.
Lorsque la dépouille d'un individu n'est pas récupérée d'un établissement de Santé T.-N.-L., une procédure est mise en place pour détermi‐ ner si le parent proche va la réclamer, écrit Mikaela Etche‐ gary.
Si, à l'issue de cette procé‐ dure, la dépouille n'est tou‐ jours pas réclamée, une de‐ mande est déposée pour qu'un curateur soit désigné. Dans ce cas, la dépouille non réclamée est transférée à une maison funéraire qui s'occupe des dispositions fu‐ néraires.
Une révision des presta‐ tions funéraires est pro‐ mise
La situation coïncide avec la crise du coût de la vie, qui touche les frais funéraires tout autant que les factures d'épicerie. Elle se produit aussi dans une province où la population vieillit rapide‐ ment. Chaque année dans la province, environ 5500 per‐ sonnes meurent. La popula‐ tion totale s'élève à environ 540 000.
Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador offre une prestation funé‐ raire aux bénéficiaires de l'aide sociale, mais cette somme fournie aux familles n’a pas été revue depuis au moins 10 ans. Obtenir l’aide provinciale peut également prendre du temps et les fa‐ milles se font rembourser après avoir payé la facture du salon funéraire.
Dans une déclaration, le ministère des Enfants, des Aî‐ nés et du Développement so‐ cial souligne qu’il a promis aux propriétaires de maisons funéraires de réviser en 2024-2025 les prestations de funérailles. Il s’engage aussi à améliorer le processus de de‐ mande pour les familles. Les consultations devraient s’amorcer en avril.
À l’heure actuelle, les fa‐ milles admissibles aux pres‐ tations qui remplissent un formulaire de neuf pages peuvent obtenir un paiement forfaitaire allant jusqu’à 2338 $ pour les funérailles et l’en‐ terrement, et peuvent être remboursées pour d’autres coûts, dont le transport du cadavre, l’embaumement et l’avis de décès.
Notre objectif, dans le cadre de la révision des pres‐ tations funéraires, est de ra‐ tionaliser, de simplifier et d'améliorer la structure des taux de prestations afin qu'elle soit plus facile à com‐ prendre et à gérer, et d'amé‐ liorer le processus de de‐ mande pour les familles, af‐ firme le ministère dans une déclaration.
« Un manque de respect », selon le NPD
Le chef du NPD provincial, Jim Dinn, soutient qu'il faut augmenter les montants for‐ faitaires offerts aux bénéfi‐ ciaires de l'aide sociale dès maintenant.
C'est effroyable de penser que la solution actuelle du gouvernement au nombre croissant de corps non récla‐ més est d'installer davantage d'unités réfrigérées et de congeler les corps. C'est un manque de respect et cela montre qu'il n'y a pas de plan pour s'attaquer au problème, affirme-t-il dans un commu‐ niqué.
L’an dernier, environ 360 personnes ont reçu de l'aide provinciale pour rembourser les coûts des funérailles, se‐ lon le ministère. Les presta‐ tions lui ont coûté environ 990 000 $.
Les conteneurs réfrigérés sont partagés par la régie de la santé et le médecin légiste en chef.
Avec des informations d'Anthony Germain, CBC
tante opération policière eut permis de mettre fin à la ma‐ nifestation. Cette décision a permis de prendre des me‐ sures temporaires, comme la réglementation et l’interdic‐ tion des rassemblements pu‐ blics, la désignation de lieux sécurisés, l’instruction don‐ née aux banques de geler les avoirs et l’interdiction de sou‐ tenir les participants.
C’était d’ailleurs la pre‐ mière fois que la Loi était uti‐ lisée depuis qu’elle a rem‐ placé la Loi sur les mesures de guerre en 1988.
Plus tôt ce mois-ci, la Cour fédérale a donné raison à l’Association canadienne des libertés civiles en décidant que d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence était dé‐ raisonnable. Le gouverne‐ ment a déjà annoncé qu’il fera appel de cette décision.
Avec les informations de La Presse canadienne
méfier encore plus de ce genre d'allégations.
Julien O. Beaulieu, avocat en droit de l’environnement
La dernière catégorie, celle qui est peut-être la moins crédible, est celle des allégations génériques, où l'on vient simplement nous dire qu'un produit est vert, écoresponsable ou durable, mais sans aucun indicateur ni aucune vérification par un tiers, précise-t-il.
Une application à la res‐ cousse
Pour aider le consomma‐ teur à s’y retrouver, le maga‐ zine Protégez-Vous a récem‐ ment lancé l'application Le Décodeur, qui évalue diffé‐ rents logos.
Quand on fait l'évaluation d'une écoétiquette ou d'un logo, on se base sur trois grandes choses, explique la cheffe des tests de ProtégezVous,
Clémence Lamarche. D'abord, la transparence. Estce que si on va sur le site web du logo ou de l'écoéti‐ quette, on va avoir toutes les informations qui sont perti‐ nentes?
Ensuite sur la robustesse. Qui fait l'évaluation? À quelle fréquence? Est-ce qu'il y a des visites sur le terrain qui sont effectuées? Et le troi‐ sième point, c'est la portée : les processus, les ingrédients qui sont utilisés, la biodiver‐ sité, les droits des travailleurs ou encore les droits des ani‐ maux, affirme Clémence La‐ marche.
En prenant une photo du logo, le consommateur va ra‐ pidement savoir, grâce à cette application, si celui-ci est sérieux ou non.
Présentement, nous avons 84 logos évalués, dont 36 sont présents sur les pro‐ duits alimentaires et 27 sur des produits d’entretien mé‐ nager. Nous avons comme projet d’en ajouter une tren‐ taine par année pour les pro‐ chaines années, explique Mme Lamarche.
Des trucs pour éviter les pièges de l’écoblanchiment :
Soyez vigilants quand vous tombez sur une déclara‐ tion vague ou générale telle que respectueux de l’environ‐ nement ou encore sans dan‐ ger pour l’environnement. Sans d’autres explications pour l’étayer, une telle décla‐ ration risque de donner lieu à une interprétation erronée ou à de la tromperie. Ne vous faites pas avoir par des images de la nature comme l’eau, les nuages, les plantes, les animaux et la Terre, ou par les couleurs utilisées sur l’emballage et dans les mes‐ sages publicitaires. Quand vous voyez des logos ou des sceaux écolos, assurez-vous qu’ils sont dignes de confiance. N’oubliez pas : tous les biens de consomma‐ tion ont un impact sur l’envi‐ ronnement, y compris ceux qui prétendent être écolo‐ giques.
Source : Bureau de concurrence Canada
L’exemple de l’Europe
la
De l’autre côté de l’Atlan‐ tique, l’Union européenne (UE) a récemment décidé d’interdire l’écoblanchiment et les publicités pour des produits non durables.
L’UE bannit notamment les mentions environnemen‐ tales génériques, par exemple "respectueux de l’environnement", "naturel", "biodégradable", "neutre pour le climat" ou "éco", sans preuve d’excellente perfor‐ mance environnementale re‐ connue qui justifie cette mention, ainsi que les affir‐ mations basées sur la com‐ pensation des émissions de gaz à effet de serre, l’affirma‐ tion qu'un produit a un im‐ pact neutre, réduit ou positif sur l'environnement, selon le communiqué du Parlement.
Au Canada, Julien O. Beaulieu mentionne qu’Ot‐ tawa se penche actuellement sur une disposition de la Loi sur la concurrence qui enca‐ drerait le terme carboneutre.
En attendant une régle‐ mentation plus stricte sur les appellations vertes, Valérie Védrines, consultante en marketing durable chez Masse Critique, recommande d’être vigilant, de s’informer et, surtout, de s’assurer de toujours avoir un regard vrai‐ ment critique.
Le reportage télé de Gil‐ das Meneu est diffusé à l’émission L’épicerie le mer‐ credi à 19 h 30 et le di‐ manche à 13 h 30 à ICI TÉLÉ. Le samedi à 17 h 30 et le di‐ manche à 16 h 30 à ICI RDI.
Le commerçant qui lui a expédié le colis a préféré ne pas répondre à nos ques‐ tions.
Les consommateurs paient la facture
Steve Pépin a été rem‐ boursé rapidement par le commerçant. Il a aussitôt commandé un deuxième iPad. Surprise... ce même commerçant n’a pas exigé que le colis lui soit remis en mains propres, signature à l’appui. C'est une étape sup‐ plémentaire, mais qui proté‐ gerait tout le monde, la com‐ pagnie qui livre, l'expéditeur et le client, estime-t-il.
Cela ne surprend pas Jean Carrier, consultant en logis‐ tique du commerce électro‐ nique au sein de la firme eMission. Quels sont les coûts? Il faut que le livreur vienne jusqu'à la porte. Il faut qu'il sonne. Qu'il attende que quelqu'un vienne lui ré‐ pondre. S'il n’y a personne, il repart avec le colis et devra refaire une livraison le lende‐ main. Il y a donc des coûts additionnels, explique-t-il.
L’expéditeur fera donc un calcul basé sur les coûts et les bénéfices. Des iPad, il s'en fait voler combien par an‐ née? Puis il va conclure que sur 100 ou 200 iPad envoyés par année, il y en a X qui se font voler. Ça n'en vaut peutêtre pas la peine; la signature va coûter plus cher, illustre-til.
Mais les millions de colis volés sur les perrons repré‐ sentent une perte financière qui se répercute nécessaire‐ ment sur les prix des pro‐ duits. Un rapport de l’entre‐ prise américaine SafeWise évalue qu’en 2022, aux ÉtatsUnis, 119 millions de colis laissés sur les perrons ont été volés, ce qui représente une valeur estimée de plus de 8 milliards de dollars ca‐ nadiens, que les marchands doivent absorber.
On a de la difficulté à avoir des statistiques exactes sur ce qui se passe en termes de volumes volés chaque an‐ née, mais on sait qu'il y en a. Il y a de la fraude, puis il y a des systèmes organisés pour voler les colis à la porte, as‐ sure Jean Carrier, qui a tra‐ vaillé plusieurs années à Postes Canada.
Pour Steve Pépin, que ce soit n'importe quelle compa‐ gnie, s'il y a des vols, il faut qu'ils se reprennent quelque part. Et c'est toujours le consommateur, en bout de ligne, qui paie pour ça.
Que faire de ces images?
Devant l’éloquence des images obtenues auprès de ses voisins, Steve Pépin au‐ rait souhaité que la police fasse enquête. Il a plutôt été déçu. Je me suis fait dire qu’ils n’ont pas le temps d'in‐ vestiguer pour des petits vols comme ça, que je perdais mon temps, raconte-t-il.
Cela ne surprend pas Mi‐ chaël Gillet, directeur En‐ quêtes et renseignement chez Commissionnaires du
Québec, une agence spéciali‐ sée en sécurité et enquêtes. Faire la preuve de la compli‐ cité entre le voleur et le li‐ vreur n'est pas une mince tâche, soutient-il.
Au criminel, c'est hors de tout doute raisonnable. Estce que la complicité pourrait être au niveau de la réparti‐ tion? Ou ailleurs dans l’entre‐ prise? Il va suffire pour la dé‐ fense de laisser planer un doute raisonnable, expliquet-il.
Il faudrait un déploiement pour vérifier plusieurs hypo‐ thèses, ce qui serait très de‐ mandant en ressources hu‐ maines, pour un vol de moindre ampleur.
Michaël Gillet, directeur Enquêtes et renseignement chez Commissionnaires du Québec
La police rarement in‐ formée
Toutefois, Michaël Gillet estime qu’il est important de rapporter les vols, afin que la police puisse agir en cas de vague de vols dans un sec‐ teur donné.
La police n’est générale‐ ment pas dans la boucle, confirme Jean Carrier, de la firme eMission. Le premier réflexe que tout le monde a : communiquer avec l'expédi‐ teur, qui, la plupart du temps, va prendre en charge le retour d'une nouvelle boîte.
C'est d'ailleurs ce que conseille de faire l'Office de la protection du consomma‐ teur. Selon la loi, c'est au commerçant que doit s'adresser un consommateur qui veut être remboursé lors‐ qu’il n'a pas reçu un bien commandé en ligne ou par téléphone.
Selon le sondage com‐ mandé par FedEx, seulement 7 % des victimes de vols son‐ dées ont déclaré avoir fait un signalement à la police l’an dernier.
À Laval, où réside Steve Pépin, la police a dénombré 374 vols de colis sur son ter‐ ritoire, toujours l’an dernier. Si le taux de signalement était le même, le nombre de vols serait de plus de 5000 en 2023.
Sécuriser son colis
Lorsqu’un consommateur attend un colis de grande va‐ leur et que le commerçant en ligne n’offre pas la livraison avec signature, la meilleure solution consiste à deman‐ der à l’entreprise de livraison de retenir le colis en lieu sûr et d’aller le chercher au comptoir le plus proche.
Bien que ce ne soit pas compliqué, cela exige du consommateur qu’il se fami‐ liarise avec la procédure du livreur du colis. C'est le consommateur qui doit faire cette démarche auprès du transporteur, conclut Jean Carrier.
Étrangement, cette option n’était pas disponible pour l’envoi du deuxième colis de M. Pépin. Mais un test de ré‐ acheminement de colis effec‐ tué par La facture a été cou‐ ronné de succès.
Selon le spécialiste en lo‐ gistique du commerce élec‐ tronique, le summum de la li‐ vraison sécuritaire est le ca‐ sier intelligent - de l’expres‐ sion anglaise smart locker -, c'est-à-dire des casiers de toutes tailles installés à proxi‐ mité des habitations à la ma‐ nière des boîtes aux lettres de Postes Canada, dans les‐ quelles tous les livreurs pour‐ raient déposer les colis.
Les casiers intelligents au‐ raient l’avantage de faire di‐ minuer la circulation de ca‐ mions dans les quartiers rési‐ dentiels, d'éliminer le vol et de réduire les délais de livrai‐ son. Cependant, sauf dans les secteurs urbains très den‐ sifiés, l’implantation de tels casiers est complexe en termes de financement, d’ex‐ ploitation et d’emplacement, avise Jean Carrier.
L’aventure de Steve Pépin lui a toutefois apporté quelque chose de bon : De‐ puis cet épisode, quand on a des colis qui arrivent, si on n'est pas là, les voisins vont prendre le colis, nous laisser une note : "on a votre colis!" Tout le monde s'est senti concerné, parce que tout le monde en reçoit, des livrai‐ sons.
Avec la collaboration d’Isa‐ belle Roberge
Le reportage du journa‐ liste François Sanche, de la journaliste à la recherche Isa‐ belle Roberge et de la réalisa‐ trice Stéphanie Desforges est disponible sur le site de l'émission La facture.